25 nov. 2007

DECOUVERTES HORS NORMES : INTERVIEW DU CRYPTOZOOLOGUE JEAN-LUC DREVILLON

Jean-Luc Drevillon, vous êtes un chercheur indépendant en Cryptozoologie. Pouvez-vous nous dire qu’est-ce qui vous prédestinait dans votre parcours personnel ou professionnel à faire ce type de recherches ?

J.L.D : J’ai commencé à m’intéresser aux homins vers l’âge de 10 ans au début des années 1980 avec d’abord la venue au cinéma du film « L’empire contre attaque ». J’ai aimé tout de suite ce wookiee nommé Chewbacca et j’ai été attiré par ces créatures bipèdes au corps couvert de poils qui se distinguent de nous par leur pilosité. Ensuite, sont venues les informations aux sujets de l’homme sauvage de Chine et j’ai vu que les créatures de mes rêves existaient vraiment. J’aimais aussi les gorilles et j’étais subjugué par l’un d’eux, Copito de Nieve, le gorille albinos du zoo de Barcelone. Il n’y a qu’à partir du début des années 1990 que je me suis vraiment lancé dans l’hominologie car durant toute mon enfance et mon adolescence j’avais été étouffé par mes parents et mes passions étaient réprimées. J’ai constaté que la grande majorité des publications consacrées à la cryptozoologie étaient en Anglais, et j’étais nul en anglais. Je me suis mis sérieusement à cette langue et progressivement je me suis spécialisé dans la traduction de l’anglais vers le français. Pendant plusieurs années j’ai traduit pour mon compte en manuscrit des textes tirés d’internet et j’ai rempli des classeurs de milliers de pages écrites au stylo. Et j’étais toujours isolé pourtant. Au début des années 2000 j’ai connu Christian le Noël de l’AFRC et par son entremise j’ai connu d’autres cryptozoologistes, François de Sarre, Jean Roche, Philippe Bloch, Axel Mazuer. J’ai alors travaillé pour le compte de l’AFRC en fournissant des traductions pour Christian et pour l’association. Autour de 2003 Jean Roche et Olivier Décobert ont créé le premier forum francophone d’hominologie. Je m’y suis inscrit et progressivement je me suis mis à mettre ma traduction au service des membres du forum. En 2005 le forum est transféré sur Google et j’en deviens le gestionnaire. Depuis je suis toujours le gestionnaire de ce groupe et je mets mes traductions au service de tous : Forum Homonologie

Il y a deux ans à la demande de Christian j’ai ouvert le site internet de l’association


Je ne suis pas un traducteur professionnel, je fais cela gratuitement en tant que bénévole. Je n’ai pas d’autre chose à faire. Je ne travaille pas, étant handicapé je vis d’une AAH.

Vous êtes notamment le responsable du site Internet de l’AFRC (Association Française de Recherches Cryptozoologiques), mais vous collaborez également avec d’autres chercheurs, quels sont ceux qui vous paraissent les plus intéressants ?

J.L.D : Oui, Je collabore d’abord avec Christian, c’est d’ailleurs le seul cryptozoologiste qui habite Toulon. Chaque semaine je vais chez lui et je lui apporte mes traductions et toute l’iconographie que je trouve sur internet. Dans l’AFRC la personne la plus intéressant à mon avis est François de Sarre, zoologiste, il a élaboré la théorie de la bipédie initiale et fait partie de ces chercheurs qui considèrent que l’évolution humaine est passé par une phase aquatique à partir d’un homoncule primordial. Ses sites sont ceux du CERBI ou SITE MIROIR.

Un autre chercheur intéressant est Axel Mazuer, cryptozoologiste et bibliothécaire archiviste il s’intéresse à notre domaine mais se spécialise aussi dans l’ufologie et le paranormal. Il a collaboré récemment avec un dessinateur pour créer un album de BD intitulé Les Portes de Shamballah.

Meet the Sasquatch par Christopher L. Murphy

Pour vous, quelles sont les dernières grandes avancées en matière de Cryptozoologie ? En matière notamment de découvertes de nouvelles espèces ?

J.L.D : Pour moi la dernière grande avancée en matière d’hominologie ne concerne pas la discipline elle-même mais se trouve en paléanthropologie, c’est la découverte de l’Homo Floresiensis, vulgairement nommé le « Hobbit » par les médias. En septembre 2003 dans l’île indonésienne de Flores, un minuscule squelette d’hominidé était découvert, il semblait être dérivé de l’Homo habilis ou de l’Homo erectus, mais en plus de sa taille la grande surprise vint de la datation de ses os qui le fixait à 18 000 ans, une date tout à fait récente en paléanthopologie et bien sûr plus récente que n’importe quel autre hominidé fossile Non-Homo sapiens. L’autre surprise est venue de la révélation publique de récits datés de la colonisation néerlandaise du XVIe siècle au sujet de la présence contemporaine à cette époque d’un homoncule chevelu dans l’île de Flores nommé Ebu Gogo. Selon les indigènes c’était de petits êtres de 1 mètre de haut, avec de longs cheveux, un ventre rond, des oreilles décollées, marchant maladroitement, capables de grimper aux arbres à la vitesse de l’éclair, qui se murmuraient des choses et étaient capables de répéter les mots à la manière des perroquets. Ils auraient été exterminés par les indigènes. La relation avec l’Homo Floresiensis fut tout de suite établie et pour la première fois, la « science officielle » prenait conscience qu’il avait pu exister jusqu’à une époque toute récente une autre forme d’humanité en dehors de l’Homo sapiens. Dans la même région plus en nord dans l’état du Johore en Malaisie s’est passé plus récemment une affaire qui n’est pas tellement une découverte zoologique mais plutôt la découverte d’un canular de forte ampleur. C’est l’affaire du Bigfoot du Johore. Depuis le mois de décembre 2005, une effervescence agitait le petit état de Malaisie. L’observation d’une famille d’hominoïdes velus par des ouvriers bâtissant une mare à poissons avait enclenché une passion médiatique après ce qu’on appelait le bigfoot du Johore. Vincent Chow, chercheur en biodiversité et ensuite Sean Ang, paléoanthropologiste étaient entrés en scène et avaient réussi à s’attirer les faveurs du gouvernement du Johore sur le sujet. Un groupe nommé « société de protection de la faune sauvage du Johore » s’est présenté en février 2006 en déclarant qu’ils avaient étudié la créature nommée Orang Lengor depuis des années et qu’ils étaient en possession de 14 photos de celles-ci. Des copies de ces photos furent confiées à Vincent Chow avec la consigne de ne pas les diffuser dans les médias où sur internet car on prévoyait de publier dans quelques mois un livre destiné au grand public avec les photos. Vincent Chow et Sean Ang avaient néanmoins l’autorisation de publier des dessins de parties de ces photos. Les deux chercheurs ouvrirent il y a un mois un site où trois dessins ont été montrés. On a d’abord diffusé le dessin de la main tenant une pierre d‘un mâle, ensuite le dessin du visage de ce mâle, enfin le dessin de la paire d’yeux d’une femelle devait être montré.

Sasquatch the Apes among us par John Green

Devant l’insistance de la communauté hominologique et le scepticisme grandissant, Le groupe a consenti que Vincent Chow diffuse la photo réelle de la paire d’yeux de la femelle, et là surprise.

J’ai reconnu les yeux d’un australopithèque femelle bien connue en image de synthèse vue dans un documentaire célèbre de France-Télévision sur l’évolution de l’homme : L’Odyssée de l’espèce.

Munissez-vous de ce livre : « L’Odyssée de l’espèce », Yves Coppens, 2003, éditions Epa et ouvrez-le. Le mâle tenant une pierre dans sa main est en fait l’Homo habilis de la photo de la page 56 du livre ; le regard du soi-disant bigfoot femelle est celui de Lucy à la page 45 et l'on pourrait dire la même chose de nombreuses autres photos du livre. Semble-t’il des personnes au sein de la société de protection de la faune sauvage du Johore se sont procuré un exemplaire du livre et auraient scanné diverses images d’Australopithèque et surtout d’Homo habilis pour les faire passer pour des photos de bigfoot du Johore. Ces images se seraient retrouvées dans le livre que l'on comptait publier sur la créature en infraction avec les lois sur le copyright et les droits d’auteurs. Heureusement cela n’arrivera pas car j‘ai dévoilé le canular.

North America's Great Ape the Sasquatch par John A. Bindernagel

Concernant maintenant les témoignages de rencontres entre des hommes sauvages et les Homos Sapiens que nous sommes. Quels sont ceux qui vous paraissent les plus troublants ?

J.L.D : Je pense qu’à l’heure actuelle les rapports les plus troublants sont venus d’Angleterre jusqu’à il y a quelques années. Le Royaume-Uni était pourtant l’endroit le moins probable et approprié pour la survie d’homins. Durant des décennies en divers points de la Grande Bretagne on a eu des observations sporadiques d'homins de préférence dans les quelques superficies de forêts survivantes que compte encore l'île. Les témoignages par la description des créatures et de leurs comportements ressemblent beaucoup à ce qu'on trouve en Amérique du Nord avec le sasquatch. Deux points chauds se sont présenté dans la première partie des années 2000, le lac de Bolam dans le Northumberland a été le siège d'une série de témoignages depuis 1999 en rapport avec une créature bipède sombre aux yeux rougeoyants qui hantait le parc urbain autour du lac ; en janvier 2003 une équipe d'enquête du CFZ (centre for fortean zoology) sur le terrain aurait vu la créature en question pendant un bref instant. Dans la région de Longridge Fell dans le Lancashire depuis novembre 2002 on a eu des rapports plus confidentiels sur la présence d'homins ressemblant à des sasquatches. D'autres régions de l'île ont leurs témoignages, le Cumbria, le Somerset, le Sussex. Dans l'ensemble de ces témoignages, deux se sont révélé être des canulars, une partie donne à la créature une certaine inconsistance spectrale, mais le reste est tout à fait prosaïque et digne des témoignages nord-américains, et c'est là le plus curieux de l'affaire : Les créatures décrites sont en majorité plus de l'ordre de l'homin nord-américain ou sibérien que de l'homme sauvage médiéval européen dont ont sait qu'il a disparu durant le XVIIIe ou XIXe siècle. Ces créatures ne sont pas de type néanderthaloïde et ne viennent pas d'Europe, et de plus il semble que l'Angleterre ne constitue qu'un habitat de passage et non permanent. La théorie émise par les tenants de la théorie de la bipédie initiale et des hominidés aquatiques serait que ces créatures viendraient effectivement d'Amérique du nord ou de Scandinavie par la voie maritime et utiliseraient l'Angleterre comme lieu provisoire de vie (à sec) quand elles ne nagent pas en mer.

Représentation traditionnelle Chinoise du YEREN

Pouvez-vous faire un rapide tour d’horizon des différentes sortes d’hominoïdes que l’on signale sur les cinq continents ?

J.L.D : On rencontre des homins un peu partout dans le monde, on peut les classer en fonction de leur taille ou de leur nature, il existe plusieurs classifications d’homins mis au point par les hominologistes, je me contenterais de les présenter selon leur nature probable.

On a les néandertaliens qui ont pu donner l’homme sauvage d’Europe (aujourd’hui disparu), le barmanu du Pakistan, l'almas de Mongolie, le ksyi-giik d‘Asie centrale, le nguoiring, l'Homo pongoides d‘Indochine, l'ucumar zupai d'Argentine.

L’Homo georgicus du Caucase est peut-être à l’origine de l’Almasty, mais ce n’est pas sûr, ça pourrait bien être aussi bien des néandertaliens.

Illustration de l'ORANG PENDEK (par Jean-Luc Drevillon)

Vient ensuite l’Homo Eidelbergensis à l’origine du groupe controversé des hominoïdes marqués, appelés ainsi à cause d’un piébaldisme anecdotique observés chez eux. (Ce sont mes préférés). On aurait le bigfoot de l'est des USA, le wendigo du Canada, les Tornit du Groenland aujourd‘hui disparus, les trolls de Scandinavie, le bigfoot d'Angleterre, le grand homme gris d'Ecosse, les homins de Russie d'Europe, mirygdy et tchoutchouna, zemlemer de Sibérie.

Après on a le groupe des érectinés qui constituerait la masse la plus importante des homins et la plus largement distribuée.

L’Homo erectus classique ou Pithécanthrope peut-être à l’origine du yowie d'australie et du moehau de Nouvelle Zélande.

Le Sinanthrope serait à l’origine de certaines observations d’hommes sauvages de Chine.

Un Homo floresiensis est sûrement à l’origine de l’Ebu Gogo de Flores mais aussi du Menehune d'Océanie, des junjadee et jongari d'Australie et du nittaewo de Ceylan.

Un Homo erectus gracile de grande taille serait peut-être à l’origine de la tjangara d'Australie, du matau de Nouvelle Zélande, des géants de Guadalcanal à l’existence discutable.

Un Homo erectus robuste comme le méganthrope serait le candidat pour le bigfoot et le sasquatch du Nord ouest Pacifique des USA et du Canada. On le retrouverait aussi derrière le sissimite d'Amérique centrale, le gin sung du Tibet, le Kapre des Phillipines, le nyalmo de la péninsule indochinoise et le jarang-gigi ou bigfoot du Johore.

Enfin on a les singes anthropoïdes ou les hominidés les plus primitifs. L’Australopithèque gracile serait à l’origine des Séhité et des agogwés d'Afrique orientale, du Kakundakari , du Kiwu, de Monsieur X4 au Kenya.

L’Australopithèque robuste serait à l’origine du Kikomba, du Kiwu, de Monsieur X1 du Kenya et du ngoloko.

Le ramapithèque serait à l’origine de l'Orang pendek et du Batutut d'Indonésie

Enfin un orang-outan continental bipède issu de la population de l’ancienne ère de répartition de l’espèce pourrait expliquer le Yeren de Chine et le yeti classique de l’Himalaya.

Je suis désolé, pas de Gigantopithecus blacki dans la liste, on ne peut pas sérieusement mettre ce singe comme source d’un homin à cause du manque de fossiles disponibles et de l’incertitude sur sa morphologie. On en sait trop peu sur lui.

Bigfoot Sasquatch Evidence par le Dr. Grover S. Krantz

Que pensez-vous de la faculté qu’ils ont pour vivre en marge de notre propre civilisation ?

J.L.D : Les homins doivent leur élusivité à leur intelligence au moins égale à celle des singes anthropoïdes associée à des capacités sensorielles supérieures aux nôtres. Ce sont des créatures extrêmement performantes dans leur milieu naturel et elles sont les premières à trouver un moyen de ne pas se faire voir de l’homme. Elles sont en grande partie nocturnes ce qui diminue les chances de rencontres avec des humains et peuvent se déplacer avec une grande aisance et souplesse sur un terrain difficile recouvert de buissons inextricables. Si vous vous promenez dans les bois il se peut que vous n’ayez pas conscience qu’un homin se trouve à 10 mètre de vous, tout au plus percevrez-vous des petits bruits de craquements de branches sur le coté du sentier et ensuite une vague impression d’être observé. Ce sont les rois de la furtivité et de la ruse grâce à leurs sens et à leur vigueur physique. Pas besoin pour ça d’aller chercher des histoires de télépathie, de capacités paranormales ou d’implication d’aliens.

Sasquatch : Legend Meets Science par Jeff Meldrum

Parmi les parutions récentes (en Français et en Anglais), quelles sont celles qui vous paraissent les plus importantes ?

J.L.D : À l’heure actuelle les publications les plus importantes sont issues d’Amérique sur le bigfoot, on retiendra notamment le livre de Jeff Meldrum, « Sasquatch : Legende meets science », le livre de John A. Bindernagel, « North America’s Great Ape: the sasquatch », le livre de Grover Krantz, « Big Footprints ». Le livre de Chris Murphy, « Meets the sasquatch », et enfin « Raincost Sasquatch « de J. Robert Haley. Les livres que j’ai cité, bien qu’ils soient en Anglais et misent un peu trop sur le Gigantopithecus sont des références fiables et solides en hominologie, on peut considérer certains comme des manuels d’hominologie (Bindernagel) dont on peut être sûr en les lisant de ne pas rencontrer de fautes ou d’erreurs scientifiques.

The Field Guide to Bigfoot and Other Mystery Primates par Loren Coleman et Patrick Huyghe

Ensuite on a les ouvrages qu’on lit comme des livres de chevet comme « Sasquatch, the apes among us » de John Green ou « The field guide to bigfoot and other mystery primates » . En Français les publications sont plus rares, on peut compter sur « Sauvage et velu » de Jean Roche pour la fiabilité. Jean Paul Debenat a sorti récemment « Sasquatch et le mystère de l’homme sauvage » qui est le premier livre français sur le bigfoot.

Raincoast Sasquatch par J. Robert Alley

Est-ce que vous souhaiteriez faire connaître vos recherches au travers d’un ouvrage ?

J.L.D : Je n’envisage pas pour l’instant d’écrire de livres. Ma petite vie avec mes traductions pépères me suffit en ce moment. Je n’ai aucune ambition pour l’avenir.

_____________________________________________________

Interview faite par Internet en Novembre 2008

_____________________________________________________

13 nov. 2007

DECOUVERTES HORS NORMES : INTERVIEW DE FRANCOIS DE SARRE - CENTRE DE RECHERCHE SUR LA BIPEDIE INITIALE

François de Sarre, vous êtes un des animateurs du CERBI (Centre de Recherche sur la Bipédie Initiale). Pouvez-vous nous dire quel est le but d’une telle structure et qu’est-ce qui vous prédestinait dans votre parcours personnel ou professionnel à faire ce type de recherches ?

F.D.S : Avec quelques amis, j'ai fondé en 1988 le CERBI (Centre d'Etudes et de Recherches sur la Bipédie Initiale) dans le but de promouvoir la théorie de la Bipédie Initiale, un peu tombée dans l'oubli depuis les années 1950 et les publications dans Sciences et Avenir de Bernard Heuvelmans, lui-même élève de Serge Frechkop, mammalogiste à l'Institut des Sciences de Bruxelles.
Cette théorie stipule que les premiers mammifères étaient bipèdes, et non quadrupèdes comme le voudrait la théorie conventionnelle, dite de la "savane africaine".
Le CERBI fonctionnait à Nice comme un institut public, où les chercheurs pouvaient venir sur invitation, consulter sur place livres et archives. Parallèlement, le Centre éditait un magazine scientifique, Bipedia, paraissant une ou deux fois l'an. Actuellement, cette revue est publiée on line sur le site Web du CERBI ou le site miroir

Tous les anciens numéros de Bipedia (depuis 1988) sont également disponibles sur ces deux sites.
Qu'est-ce qui dans mon parcours personnel me prédestinait à de telles recherches ? Je suis ichtyologiste (spécialiste des Poissons) et j'ai également étudié la Paléontologie, à l'Université de Saarbrücken (Allemagne). Je me suis toujours posé des questions sur la "faisabilité" du fameux poisson sortant des eaux à l'ère Primaire, pour donner naissance aux Vertébrés terrestres. À mes yeux, c'était absurde. Un tel animal ne pouvait qu'évoluer vers des formes serpentiformes. L'origine des Reptiles, Oiseaux et Mammifères, était ailleurs. À ce point de mes réflexions, j'ai fait la connaissance de Bernard Heuvelmans. Nous étions d'accord pour penser que l'ancêtre des formes actuelles de vertébrés terrestres était déjà bipède quand il a quitté les océans. Restait à définir son apparence. Je développai alors mon hypothèse de l'homoncule marin, premier mammifère.

FIGURATION D'HOMME SAUVAGE - ( déshominisation )

Le penis rectus dessiné ici et le nez retroussé sont des caractères anatomiques décrits par les témoins lors de rencontres avec des " hommes sauvages ".

[ Représentation artistique de Robert Dumont ]

Vous publiez, via Internet entre autres, BIPEDIA, la revue du C.E.R.B.I, quel est le sommaire du dernier numéro ?

F.D.S : Le dernier numéro (n°26, 2007) n'est pas encore bouclé. Au sommaire, il y a notamment le texte de ma conférence "La théorie de la bipédie initiale : avancées récentes et perspectives", tenue à Paris en octobre 2006, à l'occasion du Congrès Fortéen organisé par les éditions Oeil du Sphinx et Jean-Luc Rivera. Dans le même numéro de Bipedia, on trouve aussi les excellents articles de deux naturalistes de terrain, Olivier Décobert et Sandro d'Alessandro, respectivement sur l'évolution des scarabées carabes et sur la distribution des chênes dans le sud de l'Italie. Ces sujets paraissent sortir du sujet de la "Bipédie Initiale", mais j'ai eu à coeur de les publier, car ils permettent des avancées significatives dans notre perception du phénomène évolutif. Dans un contexte un peu différent, j'ai publié un texte sur le Manuscrit de Voynich, du linguiste allemand Erhard Landmann. Ces recherches controversées sur la langue - et sur l'authenticité - du manuscrit m'ont paru dignes d'intérêt, d'autant que l'auteur s'est également attelé à l'étude des hiéroglyphes mayas. Enfin, pour terminer le numéro 26 de Bipedia, je vais prochainement mettre en ligne le texte d'une conférence que je viens de tenir à Ascona (Suisse) : "Die Bipedie des Menschen als ursprüngliches Merkmal' [La bipédie de l'homme en tant que caractère ancestral]. Comme toujours dans Bipedia, les articles paraissent en version originale. On y trouve ainsi des textes en français, allemand, anglais, italien et espagnol...

SIRENES ET HOMMES MARINS - EDITIONS LES 3 SPIRALES - 2006

Vous êtes l’auteur, avec Pascal Cazottes, de Sirènes et Hommes Marins, paru en 2006 aux Editions les 3 Spirales. Pouvez-vous nous en dire plus ?

F.D.S : Mon ami Pascal Cazottes s'est chargé de la rédaction de la première partie de l'ouvrage, consacrée aux Sirènes "classiques", ces femmes à nageoire caudale de dauphin que les navigateurs de l'Antiquité - et d'autres plus récemment - ont décrit. Pour ma part, j'ai consacré mon étude aux hommes marins, physiquement très semblables à nous, mais adaptés à l'environnement océanique, susceptibles de nager très loin en mer. Je suis intimement convaincu qu'il s'agit des mêmes êtres que les Homo ergaster ou Homo erectus, que les paléoanthropologues désignent habituellement comme nos "ancêtres". En fait, c'étaient des hommes très spécialisés, adaptés à l'élément liquide, d'ailleurs leurs restes sont toujours découverts près de l'océan ou de grands lacs. Ils n'ont rien à voir avec les véritables ancêtres de l'Homo sapiens qui étaient eux "terrestres", et non spécialisés.

HOMONCULE MARIN - [ Représentation artistique de Robert Dumont ]

Pour vous, quelles sont les dernières grandes avancées en matière de Cryptozoologie ? En matière notamment de découvertes de nouvelles espèces ?

F.D.S : La Cryptozoologie est une branche controversée de la Zoologie qui a avant tout le mérite d'exister. Les zoologistes de terrain utilisent désormais des protocoles inspirés des méthodes de recherche du Père de la Cryptozoologie, Bernard Heuvelmans. Ainsi, le professeur Wolfgang Böhme de l'Université de Bonn (Allemagne) a découvert une espèce inconnue de Varan... en regardant un documentaire filmé au Yémen. Plus tard, tenant compte de témoignages oculaires, il a révélé la présence de crocodiles en Mauritanie. Pour ma part, j'ai pu observer sur une île tunisienne une espèce de serpent distincte de celle que l'on connaissait déjà... grâce aux indications des habitants. Ce sont des découvertes qui mettent en valeur la Cryptozoologie, même si on n'a pas encore trouvé le "yéti", le "monstre du Loch Ness", ou un dinosaure survivant du Congo.
Les cryptozoologues français Michel Raynal, Christian Le Noël, Jean-Luc Drévillon, Jean Roche, et quelques autres, poursuivent avec assiduité la tâche commencée par Bernard Heuvelmans. J'ai pour eux la plus grande sympathie.

LA SORTIE DES EAUX - [ Représentation artistique de Robert Dumont ]

Vous connaissiez personnellement Bernard Heuvelmans, le père de la Cryptozoologie, quel souvenir gardez-vous de lui ?

F.D.S : Bernard Heuvelmans était l'un des derniers grands scientifiques du XXe siècle, dont le savoir était véritablement universel, au même titre qu'un Pierre-Paul Grassé (zoologiste) ou qu'un Théodore Monod (naturaliste). De tels hommes n'existent plus à notre époque, ou seule la "spécialisation" est de mise...
Par ailleurs, Bernard avait une personnalité très attachante. Ses goûts étaient très éclectiques, et la tolérance était pour lui la meilleure des vertus.

On trouve notamment sur le site Internet du C.E.R.B.I., un de vos textes « Où est donc passé le Moyen-Age ? » L'invention de l'ère chrétienne. Pouvez-vous nous en dire plus ?

F.D.S : Il s'agit d'un ouvrage qui se veut polémique - mais non révisionniste. J'applique tout simplement en Histoire les mêmes méthodes qu'en Science. Il faut savoir se remettre périodiquement en question. L'archéologie dévoile en ce moment beaucoup de choses incongrues, qui ne collent pas toujours avec le schéma historique traditionnel. Par ailleurs, on sait qu'au cours des siècles, le pouvoir politico-religieux a constamment cherché à réécrire et à falsifier l'Histoire pour servir ses intérêts propres. On sait aussi que les civilisations ont toujours eu tendance à se vieillir, ce qui forcément aboutit à des chronologies trop longues. À mon avis, l'Antiquité est beaucoup plus proche de nous qu'on croit. Je pense à 7 siècles pour l'avènement du Christianisme, après une période marquée par un grand cataclysme, à l'échelle planétaire, qui mit fin à l'Empire romain.

Depuis la parution de votre livre, où en sont vos travaux sur la bipédie ?

F.D.S : Les dernières études scientifiques - notamment sur l'ADN et les génomes - viennent corroborer le modèle que je propose depuis une vingtaine d'années. Ainsi, les gènes de croissance des nageoires des Poissons montrent que des pattes pourraient très bien se développer chez eux, ainsi que des doigts au bout de celles-ci. À mon avis, cela veut dire que les Poissons dérivent d'animaux qui marchaient à 4 pattes le long des berges, avant de retourner vivre en mer... Par ailleurs, de plus en plus d'auteurs, comme la paléontologue française Yvette Deloison ou l'Américain Aaron G. Filler, insistent sur l'ancienneté de la bipédie chez les Primates. Les Grands Singes africains, notamment, pourraient avoir eu des ancêtres bipèdes, très proches de l'homme moderne, voici quelques millions d'années à peine. Même Pascal Picq, professeur au Collège de France et "dauphin" d'Yves Coppens, n'exclut plus cette possibilité.
Bien sûr - et c'est le problème auquel j'ai été confronté tout ce temps - cette façon d'interpréter l'évolution entraîne bien des bouleversements dans les mentalités. Car l'homme n'est plus le sommet désigné de la création, mais au contraire le point de départ de formes nouvelles. Tout comme jadis avec Copernic et Galilée qui ont placé la Terre dans sa véritable position astronomique, sur une orbite elliptique, et non plus au "centre" du système solaire, un changement de paradigme est en cours, mais il mettra encore quelque temps à s'imposer !

Parmi les parutions récentes (en Français et en Anglais), quelles sont celles qui vous paraissent les plus importantes ?

F.D.S : Je citerai en premier lieu les livres traitant de la bipédie originelle des Primates : "Préhistoire du Piéton" par Yvette Deloison, paru chez Plon en 2004, et "The Upright Ape" [le singe debout] par Aaron G. Filler, publié par Career Press (2007). Il y a aussi l'excellent livre d'un anthropologue berlinois "Das Geheimnis des aufrechten Gangs" [Le secret de la marche debout] paru chez Beck, Munich (2004) sur une théorie aquatique de l'évolution de l'homme. Sans oublier l'ouvrage du biophysicien français Vincent Fleury, chercheur au CNRS, "De l'oeuf à l'éternité - Le sens de l'évolution" (Flammarion, 2006), dont les idées sur l'évolution sont très semblables aux miennes.
Tous ces écrits, ainsi que ceux plus anciens de Max Westenhöfer, Serge Frechkop, Alister Hardy et Bernard Heuvelmans, concourent à nous montrer que la théorie dite "de la savane" ne... tient pas debout ! C'est un très vieux cliché ("les premiers hommes se sont relevés pour voir par-dessus les hautes herbes de la savane...") remontant au début du XIXe siècle et à Lamarck, qui prédomine en science actuellement, sous des formes comme l'East Side Story d'Yves Coppens, malgré les remises en question périodiques. On n'arrive pas à se libérer de l'idée désuette d'un "homme qui descend du singe"... Tout ce que la science peut nous dire, c'est que les lignées simiennes et humaines sont apparentées, mais cela n’implique nullement que nous descendons de quadrupèdes !

Préparez-vous un nouvel ouvrage ?

F.D.S : Je voudrais à la fois donner une suite à mon essai sur le Moyen Age, remontant le temps jusqu'aux premières civilisations "post-Cro-Magnon", et consigner le résultat de mes recherches sur l'évolution de l'homme et des vertébrés dans un grand livre "généraliste". Mais peut-être s'agira-t-il finalement d'un seul et même ouvrage ? Car les domaines de connaissance finissent par se rejoindre... des ponts sont ainsi jetés entre l'Histoire et la nouvelle Zoologie.

Et si je ne termine pas cette tâche, d'autres chercheurs la poursuivront...

Je reste en tout cas extrêmement optimiste dans le cadre du changement de paradigme qui s'amorce aujourd'hui ; je crois que la recherche scientifique s'oriente sur d'excellentes voies, loin des préjugés et erreurs d'un XXe siècle qui s'est embarqué sur des idéologies tronquées, tout en encensant Darwin. Or c'est seulement maintenant que l'on comprend l'oeuvre des grands naturalistes du XIXe siècle, Geoffroy Saint-Hilaire, Darwin et Haeckel, à la lumière des nouvelles avancées de la génétique, de la paléontologie, de l'anthropologie, mais aussi de l'éthologie et des sciences cognitives !

___________________________________________________________


Interview faite par Internet en Novembre 2007

___________________________________________________________

Pour plus de renseignements : CERBI

4 nov. 2007

LETTRE OUVERTE A TF1 - SUITE A L'EMISSION DE JULIEN COURBET : LES MAITRES DE L'IMPOSTURE - DIFFUSEE LE 12 OCTOBRE 2007 - Par GILDAS BOURDAIS


Messieurs,

Votre émission « Les maîtres de l’imposture » du vendredi 12 octobre a présenté notamment, en « numéro trois » de l’imposture, le Docteur américain Roger Leir, connu pour avoir réalisé, avec des collègues chirurgiens, une série d’opérations d’extractions de petits objets soupçonnés d’être des implants extraterrestres. Le ton était d’amblée celui de la grosse plaisanterie, avec cette annonce : « Faux chirurgien : il guérit les Martiens ! »

L’argument principal, avancé dans votre reportage, était que le Dr Leir pratique des opérations, non seulement douteuses, mais très chères. Le commentaire final était à peu près celui-ci :

« Si vous voulez vous faire opérer, n’oubliez pas votre carnet de chèques car il va vous en coûter de 6 000 à 24 000 Euros !»

Le Docteur Roger Leir

Il se trouve que je connais le Dr Leir. Je lui ai donc demandé s’il était au courant de cette émission, et ce qu’il en est de ces facturations supposées. Voici sa réponse. Non seulement il récuse complètement ces accusations, mais j’observe en outre qu’il n’en était pas informé. Vous n’avez donc même pas pris la peine de l’interroger. Je trouve cette façon de faire lamentable. Au minimum, vous devriez maintenant citer vos sources, et je lui en ferai part, bien entendu. Ce que je sais, en revanche, c’est qu’il a été victime de nombreuses attaques, car son travail dérange beaucoup de monde.

Voici la réponse du Dr Roger Leir aux accusations diffusées par TF1, qu’il m’invite à diffuser largement (traduction du texte original ci-après) :

« Mon équipe chirurgicale et moi avons extrait chirurgicalement, depuis 1995, des objets du corps de certaines personnes qui sont des enlevées supposées. Depuis cette date, j’ai dépensé plus de 150 000 Dollars de mon propre argent. J’ai formé une organisation à but non lucratif, 501(C) 3, appelée « A&S Research ». Nous acceptons des donations, des subventions, et tous les fonds provenant de la vente de livres, vidéos et DVDs, qui sont déposés sur le compte de A&S.

L'ouvrage du Docteur Leir paru au Mercure Dauphinois en 2003

Il n’est jamais demandé aucun paiement pour les opérations suivantes :

1 - Opérations de chirurgie par des médecins (chirurgiens) ;

2 - Evaluation psychologique par des psychologues ;

3 - Evaluations pré-opératoires par des laboratoires ;

4 - Honoraires chirurgicaux par moi ou tout chirurgien de notre équipe ;

5 - Evaluations et radios pré-opératoires ;

6 - Evaluations et radios post-opératoires ;

7 - Analyses pathologiques ;

8 - Locations d’équipements nécessaires pour les procédures chirurgicales ;

9 - Analyses métallurgiques ;

10 - Administration de médications pré ou post-opératoires.

Des fonds extérieurs sont venus de :

1 - Robert Bigelow et le National Institue for Discovery Science (NIDS) ;

2 - Industries de cinéma et de télévision ;

3 - Journaux télévisés.

Il n’a jamais été demandé un centime à aucun enlevé supposé pour quelque service que ce soit fourni par moi ou par A&S Research.

Toute déclaration publique affirmant le contraire sera considérée comme de la diffamation et sera déférée à notre service juridique pour suites légales à donner.

Gildas, vous pouvez diffuser ceci largement. J’espère que cela répond aux questions propagées par ceux qui, assis dans leur fauteuil et opérant des blogs sur ordinateur, répandent des rumeurs calomnieuses contre des personnes faisant des recherches ufologiques. »

___________________________________________________
J’ajoute pour ma part qui est facile de s’informer sérieusement sur le travail du Dr Leir, non seulement en s’adressant à lui directement, mais en lisant son livre, traduit en français :

« OVNIS et implants. Un chirurgien témoigne » Editions Le Mercure Dauphinois, 2003

Vous pouvez aussi lire les articles sur le Dr Leir, l’un de moi et l’autre du Dr Costagliola, sur le site Ufocom

Salutations distinguées,

Gildas Bourdais.

___________________________________________________

Texte original de la réponse du Dr Roger Leir aux accusations de TF1

Gildas,

Here is a definitive statement regarding the issue of my making money from surgeries on implant abductee victims.

MY SURGICAL TEAM AND I HAVE BEEN SURGICALLY REMOVING OBJECTS FROM CERTAIN INIVIDUALS WHO ARE ALLEGED ALIEN ABDUCTEES SINCE 1995. SINCE THAT TIME I HAVE SPENT OVER ONE HUNDRED AND FIFTY THOUSAND DOLLARS OF MY OWN FUNDS. I HAVE FORMED A 501(C)3 NON-PROFIT ORGANIZATION CALLED, A&S RESEARCH. WE ACCEPT DONATIONS, GRANTS AND ALL THE FUNDS FROM THE SALE OF BOOKS, VIDEOS AND DVD'S ARE DEPOSITED IN THE A&S ACCOUNT. NO CHARGES ARE EVER MADE FOR THE FOLLOWING:

1. SURGICAL WORK UP BY PHYSICIANS.

2. PSYCHOLOGICAL EVALUATIONS BY PSYCHOLOGISTS.

3. PRE-OPERATIVE LABORATORY EVALUATIONS.

4. SURGICAL FEES BY ME OR ANY SURGEONS ON OUR TEAM.

5. PRE-OP X-RAYS AND EVALUATIONS.

6. POST-OP X-RAYS AND EVALUATIONS.

7. PATHOLOGICAL ANALYSIS.

8. EQUIPMENT RENTALS NECESSARY FOR THE SURGICAL PROCEDURES.

9. METALLURICAL ANALYSIS.

10. ADMINISTRATION OF PRE-OP MEDICALTIONS OR POST-OP MEDICATIONS.

EXTERNAL FUNDING HAS COME FROM:

1. ROBERT BIGELOW AND THE NATIONAL INSTITUTE FOR DISCOVERY SCIENCE.

2. THE MOTION PICTURE AND TELEVISION INDUSTRIES.

3. TELEVISION NEWS.

NO SUSPECTED ABDUCTEE PATIENTS ARE EVER CHARGED ONE PENNEY FOR ANY OF THE SERVICES PROVIDED BY ME OR A&S RESEARCH.

ANY PUBLIC STATEMENT TO THE CONTRARY WILL BE CONSIDERED SLANDER AND WILL BE REFERRED TO OUR LEGAL DEPARTMENT FOR LEGAL ADJUDICATION.

Gildas, you may post this far and wide. I hope that answers the questions propagated by those who sit at home in their armchairs operating computer blogs who spread malicious rumors relating to individual researchers in the UFO field.

Take care.

Roger

__________________________________________________________

Gildas Bourdais - Novembre 2007

_____________________________________________________

Pour plus de renseignements : Le blog ufologique de gildas Bourdais