25 déc. 2009

LIVRES : INTERVIEW D'AXEL MAZUER POUR SON OUVRAGE : SHÔNINKI - L'AUTHENTIQUE MANUEL DES NINJA



Axel Mazuer, tu viens de traduire (du Japonais), pour le compte des Editions Albin Michel (Collections Spiritualités Vivantes), SHONINKI - l'authentique manuel des Ninja de Natori Masazumi. Tout d'abord, je remarque, comme il est inscrit sur la couverture, que c'est la première fois que paraît en Français une traduction de ce manuel. Selon toi, pourquoi a-t-il fallu attendre autant de temps pour qu'un éditeur daigne s'intéresser à ce type de sujet ?

Axel Mazuer : Parce que personne n'avait osé le leur proposer jusqu'à maintenant !
En l'occurrence, la question que je me pose serait plutôt : " Comment se fait-il qu'il ait fallu attendre autant de temps avant que quelqu'un ne se décide à travailler sur un tel texte, alors que la demande est très forte depuis longtemps ? "
Lorsque j'ai présenté mon manuscrit chez Albin Michel, ils ont été immédiatement enthousiasmés, mais ils ont eux aussi été sidérés d'apprendre que personne n'ait jamais eu l'idée de lancer plus tôt un tel projet concernant les classiques japonais de la tradition ninja.
Côté éditeur, je pense que, jusqu'à maintenant, beaucoup ne connaissaient pas encore ce texte, et ne pouvait donc avoir l'idée d'en publier une traduction française.
Côté auteur, le fait que le texte original soit écrit en japonais ancien (c'est un manuel écrit en 1881), et qu'il soit relativement difficile d'en trouver un fac-similé, ou même seulement une version en japonais moderne, a dû rebuter bien du monde !
Enfin, des deux côtés (auteurs potentiels comme éditeurs), d'autres y ont peut-être déjà vaguement pensé, mais n'ont pas voulu prendre le risque de s'investir dans un travail de traduction ou de publier un livre sur un sujet aussi spécifique, craignant qu'il ne touche qu'un public restreint et ne se vende mal...
Il s'agit donc bien d'une grande première au niveau national (je n'ose dire mondial !)

La nature occupe une place importante dans l'enseignement du shinobi (ninja), peux-tu nous en dire plus ?

A.M : D'une façon générale, la nature a toujours été une grande inspiratrice des arts martiaux.
De fait, on peut se rendre compte que les shinobi avaient une grande connaissance des plantes (pour se nourrir, préparer des remèdes ou des poisons), de nombreuses techniques pour se fondre dans la nature afin de "disparaître", ou pour survivre et se déplacer en milieu "hostile".
On trouve aussi dans le ninjutsu des mouvements et des techniques inspirés par les animaux (la "marche du renard", ou encore une façon de se cacher dans les arbres en imitant le tanuki).
Dans le cas du ninjutsu, cela vient en grande partie du fait que les premières communautés ninja sont nées puis se sont développées au sein de régions très sauvages du Japon, dans les montagnes et les forêts aux alentours du lac Biwa. Mais il s'agit aussi d'une philosophie et d'un état d'esprit global qui va au-delà de la technique : le ninja ne doit pas seulement se fondre physiquement dans son environnement, mais véritablement rechercher à "faire corps" avec la nature, à s'adapter pour être en harmonie avec l'univers.
D'où l'importance accordée par les ninja au "principe des cinq éléments", d'inspiration taoïste.

Un schéma illustrant " le principe des cinq éléments " ou " Gogyo "


Est-ce que tu peux nous rappeler la différence entre un guerrier samouraï et un guerrier ninja ?

A.M : Le ninja est l'antithèse du samouraï !
Le samouraï est un guerrier bien intégré dans la société, né au sein d'une famille noble attachée au service du pouvoir en place, représenté par l'Empereur.
Il se bat pour l'honneur et par devoir. Il est tenu par une discipline très rigoureuse, que formalise le Bushido (le code d'honneur des guerriers) : droiture, courage, sincérité. Il ne peut mentir ou "ruser". Il doit affronter son adversaire de façon la plus directe possible, la plus loyale, dans le respect des règles et des traditions, et ne jamais s'enfuir devant lui. Sans cela, le samouraï est déshonoré, et doit se suicider rituellement (le fameux seppuku).
A l'origine, le ninja est un marginal, rejeté de la société ou qui a préféré s'en exclure volontairement. Même lorsque, plus tard, les clans ninja se sont mis au service de seigneurs, ils n'en ont pas moins continué à être considérés comme des hinin ("non-humains"), des parias. Il se bat ou pour sa survie ou par intérêt.
N'ayant pas d'honneur, le ninja n'est donc pas tenu de respecter le Bushido ou les règles établies. Ce qui fait qu'il était recruté (dans la plus grande discrétion), pour des missions que l'on ne pouvait pas, par nature, confier à un samouraï : l'espionnage, le vol ou l'assassinat ; ou que le ninja pouvait "tricher" et recourir à toutes les armes, toutes les méthodes, toutes les ruses.
C'est un peu comme la différence qu'il peut y avoir entre un soldat de l'armée régulière et un "barbouze".
Une autre métaphore que je trouve assez parlante veut que, si l'on compare les guerres du Japon féodal à une pièce de théâtre, les samouraïs étaient les acteurs principaux, et les ninja étaient les metteurs en scène travaillant en coulisse.


En guise d'introduction, tu expliques que dans le Japon Féodal, les ninja ou shinobi, étaient des agents employés pour des missions d'espionnage, d'infiltration et de guérilla. Mais au fil des pages, je me rends compte qu'ils n'étaient pas que de vulgaires mercenaires ou assassins comme on le percevait dans les pays Occidentaux. Qu'en penses-tu ?

A.M : C'est tout à fait vrai !
Bien sûr, il ne faut pas édulcorer la réalité : les ninja étaient aussi des mercenaires et des assassins, mais le fait qu'ils ne respectaient pas les lois ou le code d'honneur classique des samouraïs ne signifie aucunement qu'ils ne possédaient pas du tout de valeurs ou de morale.
On peut voir que l'auteur du "Shôninki" fait assez vite la distinction entre les voleurs (nusubito), qu'il traite "d'habiles minables", et les vrais shinobi (ninja). Dans un autre grand classique du ninjutsu, le "Basenshukai", on retrouve une idée similaire, voulant qu'agir techniquement comme un ninja ne suffit pas pour en être un.
Il ne faudrait pas croire non plus que le ninja ne s'occupait systématiquement que de missions clandestines ou violentes : il pouvait parfois être engagé comme "garde du corps", pour protéger un seigneur et son château.
Et loin d'être un adepte de la "manière forte " à tout va, le shinobi était plutôt un individu observateur, ingénieux, subtil et agile.
Dans le "Shôninki", il y a même un chapitre explicitement titré "L'art de ne pas briser les individus", expliquant que "détruire un homme éloigne du but vers lequel on tend".
On peut donc finalement considérer que, comme toute autre voie martiale, le ninjutsu peut aussi se révéler, à sa façon, être un do (une voie spirituelle).



Takamatsu Toshitsugu (un des derniers ninjas authentiques, mort en 1972), qui exécute un mûdra : Le quatrième des 9 " Kuji-Kiri ".


Ce qui m'a surpris également, c'est l'apport ésotérique et spirituel que l'on trouve dans ce type d'enseignement avec l'application de formules magiques pour arriver à ses fins. Peux-tu nous en dire plus ?

A.M : Le ninjutsu s'est développé dans un contexte philosophique particulier, où se rencontrent plusieurs courants spirituels, aussi bien chinois que japonais, classiques ou plus "hérétiques" : bouddhisme zen ou "ésotérique" (shingon, tendaï), taoïsme, shintoïsme, tantrisme...
Il résulte de ce mélange une tradition très spécifique au ninjutsu, possédant sa philosophie et sa spiritualité propres. Celle-ci possédait aussi un enseignement ésotérique (le ninpo mikkyo) dans lequel on retrouvait un ensemble d'éléments "magiques" hérités des diverses traditions évoquées ci-dessus, telles que les formules talismaniques à porter sur soi pour aller au combat, montrées dans cet ouvrage.
Cet enseignement comprenait aussi tout un ensemble de gestes magiques (mûdras), accompagnés de sons ou de formules magiques (mantras), et notamment les fameux " kuji-kiri ", un enchaînement précis de neuf façons d'entrelacer les doigts. Il y avait d'autres mûdras qui devaient aider le ninja dans telle ou telle circonstance, comme par exemple un sortilège destiné à lui permettre de mieux voir dans l'obscurité.
La tradition populaire créditait aussi le ninja de divers pouvoirs "surnaturels" : devenir invisible, voler, marcher sur l'eau ou au plafond, commander aux animaux ou aux éléments, etc... Il y a naturellement une bonne partie d'exagérations dans ces rumeurs (d'ailleurs encouragées par les ninja eux-mêmes, pour augmenter leur prestige !), dont l'origine s'explique également par l'usage de trucs de prestidigitation ou d'outils spéciaux pour accomplir ce genre d'exploits (telles que les "griffes-de-main" pour grimper au mur).
Mais d'un autre côté, il semble aussi que les ninja étaient déjà très avancés dans le domaine des "sciences de l'esprit", comme la psychosomatique ou la visualisation, et qu'ils essayaient de développer de véritables pouvoirs psychiques, comme l'hypnotisme (saimin-jutsu), ou la prémonition.

Et un mûdra pour aider à mieux voir dans la nuit : Ankokutoushijutsu


Est-il vrai que des femmes pouvaient être également shinobi ?

A.M : Oui c'est exact.
Il y a d'ailleurs un terme spécifique pour cela d'ailleurs : Kunoichi ou onna-shinobi (à ne surtout pas confondre avec shinobi-onna, " femme cachée ", qui désigne une maîtresse ou une prostituée !). Quoiqu'en français, on pourrait tout simplement dire une ninja ou une shinobi.
C'est encore un bon exemple de distinction entre ninja et samouraï, et de toute la marge qu'il y avait entre eux et les usages habituels de la société japonaise "classique". On connaît bien quelques exemples de femmes s'étant illustrées comme guerrières, mais en général, au Japon, les rôles des hommes et des femmes étaient bien distinctes, de façon assez sexiste, d'où une différence dans l'éducation des uns et des autres, dès le début.
Pas chez les ninja. Filles et garçons étaient éduqués de la même façon pour devenir shinobi; même s'il pouvait y avoir quelques adaptations techniques pour les femmes, permettant de mettre en valeur certaines de leurs qualités spécifiques dans le domaine de l'espionnage, comme l'usage de la séductrion.
On se méfiait beaucoup moins d'elles lorsqu'elles étaient en mission.


Penses-tu qu'aujourd'hui, les préceptes du shinobi peuvent être appliqués dans notre société moderne et dramatiquement matérialiste ?

A.M : Dans une certaine mesure, je pense que oui.
Comme enseignements stratégiques, les principes du ninjutsu sont toujours aussi valables et actuels dans leurs grandes lignes que ceux de " l'art de la gerre " de Sun-Tzu " ou du " Traité des cinq roues " de Miyamoto Musashi peuvent l'être.
Pour les préceptes spirituels, qui relèvent par moment du Bouddhisme, ils sont communs à beaucoup de philosophies d'origine orientale qui connaissent un bel essor de nos jours : distinguer " Connaissance " et " Principe " (distinguer Apparence et Essence, le paraître et l'être), se libérer de l'Ego ou des passions violentes pour atteindre l'Eveil etc...

C'est ce qui fait la force et l'intérêt de ce texte !

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Interview faite par Internet en octobre 2009
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3 déc. 2009

CRYPTOZOOLOGIE : INTERVIEW DE PHILIPPE COUDRAY - GUIDE DES ANIMAUX CACHES - TRAITE DE CRYPTOZOOLOGIE


Philippe Coudray, vous venez de publier aux Editions du Mont, un très bel ouvrage intitulé Guide des animaux cachés - Traité de Cryptozoologie. Pouvez-vous nous dire dans un premier temps quel est le but d'un tel livre ? Comment vous êtes-vous intéressé à ce domaine qu'est la Cryptozoologie ?

Philippe Coudray : Au départ, on écrit toujours un livre pour soi-même, afin de fabriquer celui qu'on rêverait de trouver en libraire. Je me suis intéressé à la cryptozoologie le jour où mon frère m'a offert un livre de Robert Hutchison racontant une expédition yéti des années 80. J'ai ensuite cherché tous les ouvrages disponibles sur le sujet pour en savoir plus, et j'ai découvert, stupéfiait, que le yéti n'est que la pointe de l'iceberg... Les connaissances sont denses, mais éparpillées dans de nombreux ouvrages, ne présentant presque jamais de cartes. J'avais envie d'y voir plus clair. Ce livre a été fait dans ce but. J'y associe aussi le désir d'une vulgarisation du sujet afin de voir apparaître de nouveaux chercheurs.

Railalomena - Copyright P.Coudray


Ce qui me surprend le plus dans votre ouvrage, c'est la multiplicité de la présence de ces animaux cachés sur pratiquement chaque continent. Quel a été votre critère de sélection pour inclure (ou pas), ces animaux dans votre guide ?

P.C : En effet, chaque forêt primaire contient son animal caché. Cette multiplicité reflète l'étendue de notre ignorance, et l'étendue de la connaissance de la nature par les indigènes. J'ai éliminé très peu d'animaux, dans un souci d'exhaustivité : Seulement ceux pour lesquels les croyances superstitieuses se mélangent trop à des observations réelles, ce qui donne des animaux invraisemblables, comme le Chupacabra d'Amérique du Sud, qui doit correspondre à un être de type Bigfoot mais que certains décrivent comme sautant de toits en toits avec des ailes de chauves-souris, ou l'animal observé en Australie qui nage avec ses oreilles, à mon avis, une confusion avec le Bunyip, sorte de phoque marsupial qui lui, fait partie de mon livre.

Tête de Bigfoot - Copyright P.Coudray

L'intérêt de vôtre livre, c'est qu'il est parfaitement accessible au non-initié, c'est-à-dire à quelqu'un qui n'a jamais lu un livre de Cryptozoologie. Cela faisait-il partie du cahier des charges pour la création de ce guide ?

P.C : Oui, je pense que, sauf quand on parle de physique quantique, on peut être clair en parlant de tout. Ainsi, ce livre, qui servira d'aide-mémoire aux initiés, peut s'adresser aussi aux enfants. Le but est de créer de nouvelles vocations chez les jeunes pour assurer la continuité de la recherche.

Pour les 150 espèces d'animaux et d'hominidés, dont vous parlez, on trouve autant d'illustrations, vraiment très réussies, dont vous êtes l'auteur. A partir, de quel document, vous êtes-vous inspiré ?

P.C : Pour la plupart, il n'existe pas de photos. J'ai donc pris le risque d'une part d'interprétation personnelle, à partir des descriptions des témoins. Cependant, les "cryptides" sont mieux connus. : Ceux qui sont des animaux phéhistoriques survivants, comme le Moa, ceux qui ont disparu mais sont toujours observés, comme le Thylacine ou le grand pingouin, ou l'homme sauvage d'Asie Centrale dont on possède les photos du cadavre congelé découvert par Bernard Heuvelmans. Dans les autres cas, il s'agit uniquement de descriptions.

Empreinte d'Homme sauvage - Copyright P.Coudray

Pour chaque espèce, on trouve également dans votre guide, un système de localisation par carte géographique. Ce qui permet un répérage plus aisé et immédiat sur la Planète. Quel est pour vous le continent qui contient le plus d'espèces dites "inconnues" ?

P.C : J'ai passé beaucoup de temps à réaliser les cartes, car beaucoup de noms de rivières ou de régions ont changé ou sont introuvables. Je tenais beaucoup à cette localisation géographique visuelle. Je dirais que l'Afrique centrale est peut-être la région la plus riche, mais que l'Asie contient le plus d'hommes sauvages d'espèces distinctes. Nous manquons toutefois d'informations concernant l'Amérque du Sud.

Teh-lma - Copyright P.Coudray



Je remarque aussi qu'un même animal peut prendre plusieurs noms différents, selon les témoignages de plusieurs tribus d'une même région. Pensez-vous que le nombre d'animaux peut-être alors considérablement réduits, compte tenu de ce facteur important ?

P.C : Il est en effet possible que certains cryptides puissent être réunis en un seul, quand les noms différents s'accompagnent de descriptions peu précises donc différentes. Ainsi, les nombreux nains velus d'Afrique ne sont peut-être qu'une seule espèce. Toutefois, il a existé de nombreux espèces d'Australopithèques en Afrique. Il y a plusieurs types de chimpanzés et de gorilles, il y a le bonobo... Donc il peut aussi y avoir plusieurs espèces de nains velus. Seule leur découverte pourra trancher. On retrouve le même problème pour les "dinosaures d'Afrique". Globalement je ne pense pas que ce facteur réduirait considérablement le nombre d'espèces.

Lion forestier - Copyright P.Coudray

Pensez-vous qu'il existe en France (compte tenu de la désertification de certaines régions depuis de nombreuses années), des espèces dites "inconnues ou disparues" ?

P.C : Contrairement à l'Amérique du Nord qui contient d'immenses forêts, tout le territoire français est quadrillé de routes, autoroutes, clôtures... Il reste très peu de forêts originelles. Toutefois, des hommes sauvages de type Asie Centrale ont été décrits jusqu'à une époque récente dans les Alpes et les Pyrénées. A cause de l'exode rurale et du retour des friches, il est possible qu'il y ait un retour dans les Alpes, au même titre que le loup. Des témoignages très récents vont dans ce sens (2001, frontière de l'Italie et de la France). Et dans les Pyrénées françaises pourraient contenir une population relique très réduite, mais cela reste vraiment à démontrer ! De plus le ver à pattes autrichien pourrait exister aussi dans les grottes des Pyrénées. Des varans ont été décrits dans les Pyrénées, au sud de Lourdes, jusqu'à la fin du XIXe siècle. Enfin, les côtes marines françaises peuvent être le théâtre d'apparitions inattendues. Il ne faut négliger aucune piste !
De tous les animaux dont vous parlez dans votre livre, quel a été celui pour lequel vous avez eu une tendresse particulière ?

P.C : Je suis particulièrement sensible aux hominidés, et peut-être attiré particulièrement vers les nains velus du Mozambique, à la toison rousse et la démarche élégante, de mignons petits bipèdes !


Oucoumar - Copyright P.Coudray

Pensez-vous que toutes ces espèces inconnues sont en danger, compte tenu de la pollution à outrance, et de la destruction par l'homme, des habitats naturels ?

P.C : Oui, beaucoup sont en danger. Toutefois, les grandes forêts d'Amérique du Nord, qui abritent le Bigfoot, ont des chances de perdurer. Il en est de même de la plupart des forêts de montagnes, difficilement accessibles et peu praticables pour la culture. La biodiversité sera sauvée par les montagnes !


Petit Yéti Himalayen - Copyright P.Coudray

C'est anecdotique, mais j'ai vu que la Région Languedoc-Roussillon, avait soutenu, la réalisation de votre ouvrage. Quand on sait que le monde scientifique voit d'un très mauvais oeil ce domaine majeur qu'est la Cryptozoologie, comment expliquez-vous qu'une institution ai pu soutenir la parution de votre guide ?

P.C : Je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer les personnes de la Région Languedoc-Roussillon qui ont soutenu l'ouvrage. C'est la région des Editions du Mont. J'habite Bordeaux. On peut trouver dans les institutions, et même dans le monde scientifique des esprits ouverts, c'est finalement une question de personnes.
Pouvez-vous nous dire si vous avez d'autres projets dans le même domaine ?

P.C : Je souhaite que ce livre se vendra suffisamment pour générer des rééditions tous les trois ou quatre ans, que je mettrai à profit pour y inclure les nouvelles découvertes éventuelles. Par ailleurs, j'ai l'intention de continuer les voyages en Colombie Britannique à la recherche du mystèrieux Bigfoot, qui s'est manifesté en 2008 autour de notre camp par de violents coups de bâtons contre les trons d'arbres. Je suis convaincu que le Bigfoot n'est pas rare et que des pièges optiques finiront par le photographier.

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Interview faite par Internet en Novembre 2009
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BD : DEDICACES 2009 / PARTIE VIII

Seulement pour le plaisir des yeux

(pour les amateurs du 9ème art - et tous les autres également)

29 nov. 2009

BD : DEDICACES 2009 / PARTIE VII

Seulement pour le plaisir des yeux

(pour les amateurs du 9ème art - et tous les autres également)


DEDICACES 2009 - PARTIE VII

LES PORTES DE SHAMBALLAH
T1 .L'AUBE DOREE
Dessinateur : Pierre Taranzano - Scénariste : Axel Mazuer & Cyril Romano & Pierre Taranzano
Editions Clair de Lune


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LES PORTES DE SHAMBALLAH
T2 .ORDO TEMPLIS ORIENTIS
Dessinateur : Pierre Taranzano - Scénariste : Axel Mazuer & Cyril Romano & Pierre Taranzano
Editions Clair de Lune


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VICTOR HUGO & L'AFFAIRE DES FILLES DE LOTH
TOME I. LE SEL DE SODOME
Dessinateur : Julien Barthélémy - Scénariste : Georges Ramaioli
Editions Clair de Lune


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LE REGULATEUR
TOME 2. HESTIA
Dessinateur : Eric Moreno - Scénariste : Corbeyran
Delcourt Editions


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JULES VERNE - VOYAGES EXTRAORDINAIRES 1
Hector Servadac Partie 1. Le cataclysme
Dessinateur : Esteve Polls Borrell - Scénariste : Samuel Figuière
Clair de lune Editions


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MEPRISE
TOME I
Dessinateur & Scénariste : Claire Bigard
Editions Clair de Lune


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OUKASE
TOME I. TEMPETE NOIRE
Dessinateur : Michel Espinosa - Scénariste : Eric Stoffel & Luc Brahy
Editions Grand Angle


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LES ORPHELINS DE LA TOUR
Tome 1 - Théo
Déssinateur : Thomas Allart & Scénariste : Julien Blondel
Editions Delcourt


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MILO
Tome 1 - Un jour de plus
Dessinateur : Scoffoni & Scénariste : Rivière
Editions Delcourt



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MILO
Tome 2 - Retrouvailles
Dessinateur : Scoffoni & Scénariste : Rivière
Editions Delcourt



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(A SUIVRE...)
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UN MONDE DE BULLES

LA RESERVE A BULLES

5 nov. 2009

OVNI : INTERVIEW DE BERNARD THOUANEL II

Bernard Thouanel après une mission sur bombardier TA-7 Corsair II / Copyright Collection B.Thouanel

Bernard Thouanel, vous étiez un des organisateurs de la fameuse conférence sur les OVNI qui s'est tenu à Washington le lundi 12 novembre 2007. Pour les Français qui ne seraient toujours pas au courant, pouvez-vous nous dire quel était le but principal de cette conférence et quels étaient les intervenants ?

Bernard Thouanel : Je n'ai jamais été le coorganisateur de cette manifestation. C'est le réalisateur producteur James C. Fox et la journaliste activiste Leslie Kean qui en étaient les instigateurs de A à Z. Mon rôle s'est borné à fournir la liste et coordonnées de tous les officiels français et belges afin qu'ils puissent être invités à la conférence. James Fox a d'ailleurs passé deux jours avec moi, à mon domicile de Los Angeles afin de sélectionner les intervenants définitifs. Pour le reste, je me suis contenté de suivre l'évènement dans les coulisses, puisque j'avais réussi avec insistance à me faire intégrer au sein de l'équipe de James Fox. J'avais en ce sens une exclusivité totale.
Cette conférence avait pour but de servir de déclencheur médiatique pour le documentaire de James Fox intitulé provisoirement "Beyond the Blue", qui se devait être initialement une sorte de suite de "Out of the Blue", son précédent film, et par la suite qui est devenu "I know What I saw". C'est un premier point. Le deuxième point, était de lancer un pavé dans la marre à quelques encablures du Bureau Ovale. L'hôtel où nous étions se situe effectivement à quelques rues de la "White House" qu'on aperçoit très bien depuis la terrasse-restaurant. C'est vrai, il y avait aussi de la provocation politique quelque part venant de Leslie Kean et de The Coalition for Freedom of Information (CFI) qu'elle représentait. Il faut avouer que L.Kean est très bien introduite dans le milieu de la politique américaine. Son oncle, Thomas H.Kean, a été le Gouverneur de l'état du New-Jersey et accessoirement le président de la commission d'enquêtes du 9/11... Donc, pour résumer, la conférence visait un but de médiatisation des productions de James Fox, et d'autres part, un but politique avoué de la part de Leslie Kean.

Ce qui m'a le plus surpris dans cette conférence, c'est la multiplicité des témoignages de pilotes (civils et militaires), très sérieux, et la plupart du temps impressionnants, concernant leurs expériences en matière d'observations d'OVNI. Personnellement, est-ce que vous connaissiez depuis longtemps ce type de témoignages ?

B.T : Oui, je connaissais très bien les cas présentés. Depuis que je publiais VSD Hors-Série en 1998. J'ai été extrêmement étonné que le Général P. Jafari de l'IRIAF vienne à cette conférence par exemple. Par contre, j'ai été très déçu de la part des français qui n'ont pas voulu, comme les gens du Cometa prendre cette opération très au sérieux. Ils ont dû le regretter par la suite. Ce qui je pense, explique la longue intervention du Général Denis Letty dans le récent documentaire de James Fox.

Le producteur James C.Fox et la journaliste Leslie Kean à Washington D.C / Copyright Lisa Kimmell / FCZ Media 2007 via J.C.Duboc

Pourtant, il existe sûrement des pilotes (encore une fois civils et militaires), français qui ont eu des expériences de ce type. Comment expliquez-vous cette frilosité ?

B.T : La peur du ridicule. Le sentiment se se faire passer pour un toqué. Quand on occupe une fonction de Commandant de Bord, ou celle d'officier supérieur au sein d'une Force Aérienne, on est vite marginalisés lorsque l'on prend position sur un sujet aussi sensible.
Regardez par exemple des pilotes de ligne comme Jean-Gabriel Greslé, ou Jean-Charles Duboc, certains de leurs collègues les prennent pour de vrais cinglés depuis que leurs affaires ont été médiatisées. Je connais un équipage d'Air France qui a observé un Ovni au-dessus de l'Espagne depuis un Airbus A320, hé bien ces gens puisqu'ils étaient à l'époque des responsables syndicaux du SNPL ne se sont jamais manifestés ni n'ont jamais accepté de témoigner en public, encore moins officiellement.
J'estime pour ma part que la moitié des pilotes ne témoignent pas de qu'ils ont vu, encore aujourd'hui. C'est énorme.

Est-ce que vous pensez qu'il existe en France (et aux Etats-Unis), des services spécialisés dans l'archivage et l'analyse de ce type de données. Ou bien se perdent-elles à tout jamais ?

B.T : C'est là bien le problème. Ces services existent sans l'ombre d'un doute. J'ai même rencontré leurs responsables aussi bien aux Etats-Unis qu'en France. L' Air Force n'a jamais laisser tomber le dossier, soyez-en sûr. Où sont passées toutes les archives ? Je dirais qu'aux USA, on a encore moyen malgré tout de retrouver les dossiers grâce à la loi FOIA de 1974. En France, par contre on ne retrouve pratiquement rien, "Peanuts" ! Quand vous voyez les dossiers du GEIPAN mis en ligne, vous vous apercevez qu'il sont soit tronqués, soit caviardés, soit qu'il manque des parties importantes. C'est le cas notamment de témoignages de pilotes du 5 novembre 1990 et du fameux cas du Commandant Jean-Charles Duboc du 28 janvier 1994 qui n'a jamais été rendu public. Vous admettrez avec moi, qu'il s'agit d'une transparence plutôt opaque de la part des autorités françaises.

Interview pour Sci-Fi Channel / Copyright Collection B.Thouanel

Pourquoi alors, pensez-vous que la France ait soudainement mis en ligne, et à la disposition du grand public, une partie des "archives" du GEIPAN. Est-ce à votre avis en rapport avec le COMETA ? Est-ce que c'est l'arbre qui cacherait la forêt ?

B.T : Le rapport COMETA n'a rien à voir avec la mise en ligne des documents du GEIPAN. A l'époque, il n'était même pas question de vouloir rendre public les archives. Dixit les propos du comité directeur du Cometa qui était d'ailleurs totalement réfractaire à ce que VSD publie le rapport sous sa bannière. D'où la solution du cahier détachable rouge qui accompagnait le numéro en kiosques, en juillet 1999. L'arbre qui cacherait la forêt est une "Lapalissade" ! Prenez l'exemple du cas de Quarouble ou de Colmar en 1954. Ces dossiers existent mais ils ne sont pas au GEIPAN. Pourtant des gens les ont vus. Notamment, Edmond Campagnac qui en avait parlé lors de l'émission débat sur Planète, toujours en 1999, débat auquel je devais participer sur le plateau et dont j'ai été écarté par le producteur sur conseil des membres du COMETA. Ce qui explique la chaise vide aux côtés du sociologue Pierre Lagrange et de l'astronome François Biraud. Voilà pour l'anecdote !


Vous dites avoir rencontré les responsables des services qui s'occupent de l'analyse des données relatives aux observations d'OVNI en France et aux Etats-Unis. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

B.T : Quand j'entends analyse, il s'agit de modélisation, c'est à dire de reproduire le fonctionnement de ce qui a été observé dans certains cas. Là, c'est aux Etats-Unis que l'on travaille la question. En revanche en France, on se contente faute de budget de mettre de côté certains dossiers qui méritent une attention. C'est essentiellement le bureau Espace de l'Etat-Major des Armées qui s'en occupe. La section "Technologies sensibles" du SGDN et côté civil, la DST maintient quelques dossiers notamment liés aux observations des pilotes. En revanche, c'est bien la DGA (Délégation Générale à l'Armement) qui est principalement ampliataire des dossiers Ovnis en France. Donc, pas étonnant que l'on retrouve certains de ses représentants au sein de la commission 3AF. CQFD.

Lors d'une conférence, Jean-Jacques Velasco vient de déclarer qu'il avait remis personnellement en 1999 (au Premier Ministre de l'époque, Lionel Jospin), le rapport COMETA. Est-ce que vous pensez que ce rapport était accompagné (ou non), de preuves qui ne figureraient pas dans la rapport (version grand public) ?

B.T : C'est exact. Jean-Jacques Velasco a remis le rapport en main propre à son ami le Premier Ministre de l'époque, Lionel Jospin, au Printemps 1999, dans le terminal de l'aéroport de Toulouse-Blagnac pour être plus précis. Je confirme. En revanche, je ne crois pas qu'il était accompagné de pièces. Les hommes politiques n'aiment pas se balader avec des caisses de documents, et se contente la plupart du temps de synthèses. Ce qui est logique, sinon ils seraient obligés de se balader en semi-remorque à chaque déplacement. Je ne crois pas en l'existence de pièces jointes pour la simple et bonne raison que le rapport dans sa version originale était bourrée d'erreurs notamment dans la datation des cas d'observations d'Ovnis. Et je peux vous dire que les membres du Cometa aussi respectables soient-ils m'ont jeté un regard rempli de haine lorsque, simple journaliste que je suis, j'ai osé mettre sur la table toutes les erreurs collationnées en présence de mon directeur de publication, François Siégel. Je crois d'ailleurs, qu'ils m'en ont tenu une certaine rigueur depuis lors. Ceci expliquant cela... On ne s'attaque pas impunément à des polytechniciens ou des officiers généraux surtout lorsqu'ils sont dans l'erreur. En France, on considère cela comme un crime de lèse-majesté. Aux Etats-Unis, on vous remercie pour vos connaissances et de votre aide. C'est toute la différence. Mais de taille !


B.Thouanel avec Bill Barnes (UFO Hunters) et J.C Duboc à la fin de la conférence de Washington (Novembre 2007) / Copyright Lisa Kimmell / FCZ Media 2007 via J.C.Duboc

Pour en revenir à la conférence de Washington de Novembre 2007, Est-ce que vous vous attendiez à de telles retombées au niveau médiatique ?

B.T : J'en était convaincu depuis le début. Sinon je n'y aurais jamais participé, croyez-le bien. D'autant que James Fox avait un atout maître en main, à savoir la chaîne d'informations CNN. Lorsqu'on est très ami de la productrice de l'émission de Larry King Live, ça aide considérablement !

Cette conférence se trouvait effectivement à quelques encablures de la Maison Blanche. Est-ce que vous avez noté la présence de quelques membres des services de renseignements ou autres ?

B.T : Bien entendu. Je me suis même baladé pendant la conférence que je connaissais par coeur pour avoir assisté aux répétitions. J'ai vu personnellement un type n'appartenant pas aux médias qui était en train de tout filmer depuis le balcon latéral du National Press Club à l'étage supérieur, et j'ai pu aussi entre apercevoir un badge dans le sac qui contenait ses équipements. Par la suite dans le lobby de l'hôtel où nous étions, en discutant le soir même avec James Fox et Jim Penniston, ce dernier m'a confirmé qu'il devait vraisemblablement appartenir aux renseignements militaires au regard du descriptif du badge et de l'écusson que je lui en avais fait !
Et pour terminer ce chapitre des agents extérieurs, j'ai remarqué parmi d'autres choses, qu'il y avait effectivement des ufologues mais aussi des illustres inconnus présents à cette conférence, notamment une jolie dame qui a essayé de nous poser un tas de questions lorsque nous marchions en groupe avant d'aller déjeuner. Il faut dire que je n'ai jamais entendu parler à nouveau de cette personne après la conférence. Il y avait sans l'ombre d'un doute, des agents des services concernés dans la salle de presse, des femmes notamment comme cette personne qui ne disposait d'aucune carte de presse professionnelle ni d'affiliation.

Quel a été pour vous l'intervention la plus remarquée au cours de cette conférence ?

B.T : Question à dix points. Pour moi, c'est celle du Général Parviz Jafari de l'Islamic Republic of Iran Air Force. Car il était celui que l'on connaissait le moins et pour cause. Il a fallu trois mois de négociations pour James Fox et Leslie Kean afin de le faire venir aux USA. C'est ainsi d'ailleurs que les gens de la production des UFO Hunters sur History Channel (qui faisaient le pied de grue devant l'immeuble du National Press Club à Washington) ne se sont pas gênés pour le récupérer et faire une émission avec lui. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne manquaient pas d'air...

Comment expliquez-vous qu'un Général Iranien ait pu se rendre à Washington pour témoigner d'une observation d'OVNI dans une conférence internationale ?

B.T : Oui, cela m'a d'autant étonné sachant les relations tendues avec l'Iran. Toujours est-il que ce Général Iranien a pu faire escale par le Moyen-Orient avant de repartir aux Etats-Unis, sans être incommodé le moins du monde. Il a dû passer pas moins de 24 heures ou plus afin d'effectuer son voyage... Mais qu'on ne s'y trompe pas, cela s'est fait avec l'assentissement des autorités iraniennes...
D'ailleurs, lorsque j'ai rencontré à nouveau le Général, quelques jours plus tard cette fois à Los Angeles, tandis qu'il rendait visite à l'une de ses filles résidant aux USA, je peux vous dire que le café "Starbucks" où il m'avait donné rendez-vous était bourré d'agents iraniens, à droite à gauche et au milieu...

Cela voudrait-il dire que les autorités Iraniennes cautionnent ce type de manifestations internationales ! Ne trouvez-vous pas cela étrange voire suspect ?

B.T : Caution, je n'irai pas jusque-là. Mais enfin, ils ont donné leur aval quelque part sinon le Général n'aurait jamais pu revenir en Iran. Soyez-en sûr...
Si on prend du recul, je dirai que toute cette affaire paraît comme suspecte. Nous sommes amenés à nous poser quand même quelques questions. Comment un producteur plutôt désargenté peut réussir à mettre sur pied un tel évènementiel à l'aide de sponsors privés. Personnellement, ça m'épate. Il faut vraiment tirer le bon numéro à la loterie. J'ai participé à l'élaboration d'un ambitieux projet de documentaire sur les Ovnis pour la télévision française. Plus de 12 épisodes de 52 minutes. Un réalisateur très pro, avec un Background de premier choix. Des présentateurs célèbres et connus de l'audiovisuel. Une coproduction par une maison ayant pignon sur rue. Malgré cela, le projet n'a jamais vu le jour et pourtant il a suscité l'intérêt de tous. Cherchez l'erreur !

Pour les gens qui ne sauraient pas, pouvez-vous nous parler de l'expérience du Général Jafari ?

B.T : Le Général (à l'époque des faits, Major) Parviz Jafari était le pilote d'un des deux chasseurs-bombardiers F-4 E "Phantom II" du Squadron 32 de l'IIAF qui avaient décollé dans la nuit du 18 septembre 1976, pour aller intercepter un Ovni gigantesque au-dessus de Téhéran. C'est lui qui avait été contraint de rebrousser chemin à la suite du brouillage de ses moyens de communication radio et de ses instruments de bord, notamment du panneau d'armement de ses missiles Air-Air rendu inutilisable. Sans entrer dans les détails, ce cas est exemplaire en matière de confrontation aérienne avec un Ovni...

Vous voulez dire que James Fox aurait été en quelque sorte "cornaqué" par des services officiels américains dans le cadre d'une campagne de divulgation "partielle" du phénomène OVNI au niveau international ?

B.T : Ne me faites surtout pas dire ce que je n'ai pas dit... Je ne pense pas du tout que James Fox ait été sponsorisé par des services gouvernementaux. Vu de l'intérieur, cela semble totalement impossible et relevant plus du fantasme conspirationniste. En tout les cas, pour moi, ce n'est que le fruit d'une initiative privée MAIS avec l'assentiment des autorités fédérales. C'est indiscutable. Il faut quand même avouer que nous étions tous réunis dans un hôtel à deux pas de la Maison Blanche. Comme provocation, on ne pouvait pas mieux faire. S'ajoutaient à cela, les émissions avec Larry King sur CNN. Tout cela semblait orchestré de main de maître. Il faut bien l'avouer. C'est quelque chose qui aurait été impensable et infaisable en France, dans les mêmes conditions...

B.Thouanel en discussion avec J.C. Ribes et J.C Duboc après la conférence de Whashington (Novembre 2007) / Copyright Lisa Kimmell / FCZ Media 2007 via J.C.Duboc

Le succès de cette conférence débouchera-t-il vers la création d'un nouveau projet évènementiel sur le thème des OVNI ?

B.T : Déjà, le succès de cette conférence a débouché sur le documentaire de James Fox "I know What I Saw", c'est pas mal en soit. Il s'agit d'un excellent film qui ne se veut pas être révolutionnaire. Il n'y a pas de scoops, mais une prise de conscience à l'attention des sceptiques et de la communauté rationaliste appartenant aux sphères du ou des pouvoirs en place, plus particulièrement américains. Encore une fois, c'est quelque chose d'unique qui a coûté quand même, conférence et tournage confondu aux alentours d'un demi-million de Dollars plus ou moins après trois années de travail. Je ne pense pas sauf évènement exceptionnel, qu'un autre projet puisse voir le jour dans les mêmes conditions.

Que pensez-vous de l'émergence de l'exopolitics aux Etats-Unis ?

B.T : Pour moi, après avoir vécu dans les coulisses des bases aériennes et des centres militaires pendant plus de 25 ans, et dans le monde entier, après avoir participé à la publication de VSD Hors-Série, du rapport COMETA et d'évènements comme la conférence de Washington en 2007, l'Exopolitics appartient plutôt plus à l'émergence de l'UFO Business, vu depuis ma lucarne qu'avec les Repas Ufologiques en France, qu'on peut rapprocher d'un autre côté de l'"ufologie de quartier" populaire au sens noble du terme. Autrement, je considère cela plutôt comme un épiphénomène à connotation religieuse, mais certainement pas un évènement à vocation d'étude scientifique.

Bernard Thouanel devant le F-35 à Edwards AFB (Octobre2008) / Copyright Collection B.Thouanel

A propos des Repas Ufologiques en France, il y a en ce moment au sein de cette structure (une des plus importantes d'Europe), une vive polémique. Elle est dû en partie à une tentative de noyautage venant de la part d'un contacté bidon qui semble vouloir faire du prosélytisme au cours de ces manifestations. Ce qui porte atteinte au sérieux de cette organisation. Cela vous étonne-t-il ?

B.T : Non, ça ne m'étonne pas du tout. J'en suis désolé pour Gérard Lebat pour qui j'ai beaucoup d'estime. Malheureusement, le fait de fédérer n'est pas donné à tout le monde et je crains que les successeurs de Gérard n'arrivent jamais à la cheville de leur prédécesseur dans ce domaine. Si vous voulez mon avis, il faudrait que les Repas Ufologiques perdent leur vocation à caractère gratuit, et deviennent une association à part entière où l'on se soucie de la sélection des intervenants et aussi de la qualité des spectateurs. Dans le cas contraire, ça deviendra rapidement du n'importe quoi et l'on va retomber dans ce que vous décrivez. C'est ce que j'appelle l'ufologie de quartier ou à la limite l'ufologie Bourdaisienne. C'est-à-dire, de l'ufologie se basant sur des rumeurs, des cancans de pipelets, et certainement pas sur des enquêtes menées sur le terrain. Vous savez, il n' y a rien de valorisant à compiler les enquêtes faîtes par d'autres pour les mettre à son propre compte dans des livres, et ensuite se faire passer pour un expert.
N'importe qui sachant un tant soit peu écrire et se faire publier peut le faire. C'est à la portée du premier venu. D'où les conflits que vous mentionnez dans votre question...
Posez la question à Jean-Jacques Velasco, à Claude Poher, à Jacques Vallée, ils vous diront tous qu'on ne peut pas confier à n'importe qui des questions pluri-disciplinaires aussi ardues que celles relevant des questions ufologiques, à moins que l'on souhaite en faire une religion à part entière. Dans ce cas-là, cela relève d'un tout autre registre !

Ce qui m'étonne le plus dans votre parcours, c'est que justement vous sillonnez depuis de nombreuses années les centres militaires du monde entier. Comment les militaires vous accueillent-ils en connaissant votre profil de journaliste favorable au phénomène OVNI ? Est-ce que vous êtes tenu à un devoir de réserve pour certaines choses ? Sous peine de perdre vos accréditations pour vos prochains reportages ?

B.T : Tout à fait exact. Nous sommes une toute petite poignée de journalistes aéronautiques avec un point en commun, nous nous intéressons tous aux "Blacks Programs". Parce que c'est là effectivement qu'il y a du grain à moudre. Je suis allé au NORAD. Je vais régulièrement sur des bases aériennes. Il y a quelques jours, j'étais à Edwards AFB. On ne m'a jamais ennuyé le moins du monde. Pourquoi ? Parce que, il faut savoir faire salon comme on dit, c'est-à-dire ne pas venir avec une idée en tête, celle de provoquer. S'intéresser aux Ovnis n'est pas illégal... A ce que je sache. Le grand secret et le grand complot appartiennent plus à des gens comme Gildas Bourdais et à Jean-Pierre Petit qui n'ont jamais mis les pieds dans les endroits que je visite régulièrement...
Là, cela relève du fantasme pur... Mais la réalité est fort heureusement différente que les propos et fantasmes littéraires des deux auteurs suscités. Chacun son truc. C'est la raison pour laquelle j'ai toujours pu mener mes enquêtes plus loin que les autres. Avec objectivité, honnêteté et en mettant mes convictions au placard de temps à autre. Encore une fois, il faut savoir se montrer fins d'esprit. Je ne suis pas convaincu que Gildas Bourdais ou Jean-Pierre Petit soient des enquêteurs scrupuleux. Ce sont des religieux chacun dans leur domaine. On adhère à leurs thèses où l'on n'y adhère pas. Pour des raisons évidentes d'éthique professionnelle, je n'y adhère à aucune...

Bernard Thouanel devant le démonstrateur F-16 Vista à Edwards AFB (octobre2005) / Copyright Collection B.Thouanel

A propos des "Blacks Programs" américains, vous réfutez complètement les thèses de Jean-Pierre Petit. Pouvez-vous nous dire si vous avez des informations toutes fraîches sur les "supposés programmes" en cours ?

B.T : Sans dévoiler de grands secrets, je dirai oui. Car Jean-Pierre Petit est certes un excellent théoricien, un chercheur de laboratoire talentueux à l'imagination débordante mais certainement pas un expérimentateur éprouvé au fait des retours d'expérience opérationnels. Un exemple récent. L'USAF et le DARPA mettent au point comme vous le savez le X-51, un prototype hypersonique sans pilote qui sera largué depuis un bombardier B-52H dans les mois qui viennent. Il se trouve que j'ai rencontré deux de leurs responsables, des officiers appartenant à l'U.S Air Force. J'ai appris au détour de ces conversations qu'ils se heurtent à un problème technique majeur. Le plasma ! Aucune émission radio électronique, aucune communication, aucun signal ne peut passer à travers lors du vol hypersonique de l'engin en question, comme pendant les rentrées atmosphériques des capsules ou de la navette spatiale. Ils n'ont pas à ce jour trouvé aucune parade à ce problème. Alors les théories de Monsieur Jean-Pierre Petit Ex-Directeur de recherches au CNRS s'écroulent alors comme un château de cartes. Lui qui prétendait que l'hypersonique était parfaitement opérationnel au sein des forces armées US, a tout faux. Comme quoi de temps en temps il faut sortir de son coin perdu pour se renseigner, tout docteur en cosmologie, mécanique du vol que le Dr.Petit soit, j'en passe et des meilleures...
C'est un exemple parmi d'autres qui démontre que rien ne vaut l'enquête sur le terrain. Le savanturier qui découvre tout tel un passe-muraille derrière un écran d'ordinateur relève du fantasme et de la fantaisie à part entière. Appelons cela pudiquement de la science-fiction, j'appelle cela pour ma part toujours du délire technologique !

Interview au JT de 13h00 de TF1 EN 2003 / Copyright Collection B.Thouanel

Est-ce que vos accréditions vous donnent droit à une visite de sites sensibles comme la zone 51 par exemple ?

B.T : Aucun journaliste n'a eu accès au centre d'essai de Groom Dry Lake qui est par définition ultra-secret. Celui qui est allé à mon avis, doit être le plus frustré au monde car il ne pourra jamais faire mention de sa visite ni ce qu'il a vu. On y expérimente tout ce qui sera appliqué en matière de technologie militaire sur les appareils qui seront en service d'ici 20 à 30 ans et au delà. De ce côté-là, et c'est parfaitement justifié, il n'y a aucun intérêt à y faire entrer les médias. Cela relève du secret militaire à part entière. Et de la sécurité nationale bien évidemment.

Comment expliquez-vous que justement, c'est dans ce genre d'endroits qu'ont lieu de nombreuses observations d'OVNI ?

B.T : Du fait qu'on y expérimente toutes les technologies révolutionnaires connues et encore inconnues du grand public comme les nouveaux types de propulsion, il est normal a priori qu'on y voit des engins étranges et aujourd'hui des drones de tout genre et de toutes formes. Deuxièmement, si des espions venus d'ailleurs veulent se renseigner sur nos progrès technologiques de pointe, fatalement ils survolent ces centres d'essais, et pas seuelment Groom Lake mais aussi de nombreux autres endroits de la planète. Cela semble parfaitement cohérent... Reste à savoir qui sont ces visiteurs. Et là effectivement, c'est la grande question. Mais je crois que la grande erreur est d'attribuer systématiquement ces observations à la question extra-terrestre. c'est un raccourci simpliste à mon sens.

Bernard Thouanel devant le prototype F-15 SMTD à Edwards AFB (octobre 2005) / Copyright Collection B.Thouanel

Pouvez-vous nous dire quels sont les dernières observations importantes d'OVNI, ces derniers mois aux Etats-Unis ?

B.T : Je dirais sans l'ombre d'une hésitation, les observations faîtes à Stephenville, au Texas depuis janvier 2008 et surtout l'affaire de l'aéroport O'Hare de Chicago en novembre 2006. Il y en a eu quelques autres, mais elles restent extrêmement marginales faute d'un nombre suffisant de témoins ou de manque de matière, de dossiers, d'éléments concrets entre les mains.

A votre connaissance, existe-t-il aux Etats-Unis une structure (civile ou militaire), qui s'occupe d'étudier, d'analyser les observations d'OVNI au niveau mondial ?

B.T : Officiellement non. Officieusement oui. Ce sont les associations privées comme le MUFON ou le National UFO Reporting Center de Peter Davenport qui collectent les observations sur le plan civil. Côté militaire, c'est beaucoup plus obscur. Mais en tous les cas, les laboratoires de recherches militaires font travailler la question à certains de leurs chercheurs pour modéliser et tenter de reproduire un semblant de technologie sur les observations où l'on a recueilli de la matière et des éléments concrets. Les militaires américains appellent cela pudiquement "les sciences énigmatiques". Voilà ce que je peux vous dire...

Sans faire de prospective hasardeuse, pensez-vous que le processus de divulgation est en cours sur plusieurs dizaines d'années où cela est juste un fantasme de plus venant des amateurs d'OVNI ?

B.T : "Demain, mon prince viendra..." C'est une phrase prononcée par le professeur Jean-Paul Escande pendant l'émission de Tina Kieffer, diffusée sur TF1 en 1995 "J'y crois, J'y crois pas" consacrée justement à la question des ovnis et des extra-terrestres. C'était une véritable bouffonnerie mais qui démontre l'état d'esprit des médias français à l'époque...
Je crois que tous les ufologues de tous poils et de toutes nations sont des grands naifs et ne rêvent que de fantasmes de ce genre n'ayant rien à se mettre sous la dent. Je dirai pour ma part, que la divulgation côté gouvernemental ne dépassera jamais le niveau de divulgation des documents mis sur le web. Pour le reste, il faudrait aussi poser la question à nos éventuels visiteurs de savoir s'ils seraient d'accord qu'on divulgue leur présence à visage découvert. A votre avis, ne vaut-il mieux pas continuer à travailler avec efficacité dans la discrétion ? Ou prendre un risque suicidaire d'ouvirir la boîte de Pandore d'une civilisation humaine qui a beaucoup de mal encore à trouver ses repères ? Je pose la question...

Concernant votre actualité, pouvez-vous nous dire quels sont vos projets en matière d'écriture et d'événementiel pour les prochains mois ?

Comme vous le savez, la presse magazine étant en pleine mutation et souffrant énormément en termes de ventes de la crise économique, les revues dont je m'occupais comme VSD Hors-Série et Sci-Fi Magazine ont cessé de paraître. La première par décision arbitraire de la direction de l'hebdomadaire VSD représentée par Philippe Labi, décision imbécile que je n'ai toujours pas compris car ces publications gagnaient de l'argent. La deuxième publication a stoppé par soucis de rentabilité pour un groupe comme NBC Universal dont la priorité n'est pas de produire des magazines par définition. Je suis donc revenu pour l'heure à la presse aéronautique. Cela me permet de prendre un certain recul afin de pouvoir revenir le cas échéant avec de nouveaux projets dans ce domaine.
Je vise beaucoup plus l'audiovisuel qui est l'avenir. La presse magazine papier est en train d'évoluer voire de disparaître au profit du web et de l'I-Pod interactif. Tout cela fusionnera d'ici quelques mois voire quelques années. Nous sommes encore au stade du tâtonnement technologique.
En dehors de cela, j'ai donc des projets audiovisuels liés aux Ovnis, comme je vous l'ai déjà mentionné. Là, une certaine confidentialité est de rigueur. Par contre, côté littérature, je suis en train de rédiger un livre un peu sous la forme d'un journal romancé destiné à raconter les coulisses de mes enquêtes et de mes travaux depuis les années 1990 en matière d'ufologie. Ca ne sera pas triste mais on ne peut plus nécessaire pour montrer comment un journaliste a vécu les coulisses de ces voyages et de ses enquêtes au bout de l'extraordinaire. Je dois dire qu'à ce stade, cela relève plus du roman d'espionnage que de la science-fiction pure. En tout cas, ce sera passionnant à écrire et à lire... Ca décoiffera, c'est certain !
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Interview faite par Internet en Octobre 2009
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Vidéos de la conférence de Washington par Bernard Thouanel :


Première répétition du Commandant Jean-Charles Duboc, deux jours avant le début de la conférence



Première répétition du Commandant Jean-Charles Duboc, deux jours avant le début de la conférence - Partie II



Première répétition du Commandant Jean-Charles Duboc, deux jours avant le début de la conférence - Partie III



Première réunion préparatoire de l'ensemble des conférenciers avec James Fox et Leslie Kean dans le lobby du National Press Club Conference de Washington



Première réunion préparatoire de l'ensemble des conférenciers avec James Fox et Leslie Kean dans le lobby du National Press Club Conference de Washington - Partie 2




Première réunion préparatoire de l'ensemble des conférenciers avec James Fox et Leslie Kean dans le lobby du National Press Club Conference de Washington - Partie 3





Quelques minutes avant le début de la conférence le 12 Novembre 2007



Vidéos de chasseurs de l'armée Américaine par Bernard Thouanel :

Un OVNI ? Pas cette fois ! Seulement un CV-22 Osprey au-dessus d'un centre de test de l'Air Force



"The White Rocket" - Un T-38C Northrop en train d'atterrir à Edwards AFB en Californie



"La Cadillac du ciel" - Le T-38C Talon



Le nouveau chasseur bombardier américain Lockheed Martin F-35A Lightning II




Le Bombardier stratégique Northrop Grumman B-2A "spirit"





Le Bombardier stratégique Northrop Grumman B-2A "spirit" - Partie 2




Vidéo du centre de contrôle de la NASA pour les missions Martiennes à Pasadena (Californie)