5 nov. 2008

OVNI : INTERVIEW DE JOEL MESNARD 2 : EDITEUR DE LA REVUE LUMIERES DANS LA NUIT


JOEL MESNARD, vous venez de publier aux éditions Trajectoire : Vérités et Mensonges sur les OVNIS. Pouvez-vous nous dire quel est le but d’un tel livre ?


J. M : Au cours des trente ou quarante dernières années, nous n’avons pas obtenu les réponses aux grandes questions que chacun se pose : d’où viennent-ils ? Que cherchent-ils ? Comment fonctionnent leurs engins ? Cela représente-t-il pour nous une menace ou un espoir ?... Etc. Mais nous avons accumulé un grand nombre d’éléments concernant le comportement de ces choses. L’idée que nous nous en faisons est loin d’être aussi naïve que celles qui avaient cours il y a quarante ans. L’exemple qui est pour moi le plus frappant est le comportement mimétique des ovnis. Nous disposons, là-dessus, d’une documentation considérable, qui est tout à fait probante (et largement vérifiable aux sources), pour peu qu’on veuille bien se donner la peine de la regarder sans a priori. C’est ce genre de vérités, même si elles restent très fragmentaires, que j’ai voulu résumer, parce que l’immense majorité des gens, lyophilisés et emballés sous vide par la télévision, ignorent tout à ce sujet.

L’autre versant de ce que nous avons appris au cours des dernières décennies concerne la désinformation. En France (mais pas seulement en France), elle a pris un caractère industriel il y a une trentaine d’années, au cours des mois qui ont suivi la création du (premier) Gepan. Quand une émission de télé aborde le sujet, nous savons par avance à quoi nous attendre, nous savons quels « experts » vont être invités, et ce qu’ils vont dire. Et les gens gobent ça, sans sourciller. Si on leur explique le passage d’une quarantaine de boules blanches dans le ciel, à 16 h 30, au mois d’août, par … un parhélie (voir Nice Matin du 21 septembre 2008), ils avalent sans protester, et même (miracle de la com !) sans se poser de questions.

Cela dit, je n’ai fait, dans ce livre, qu’effleurer la question du mensonge sur les OVNI. D’une part, parce que je ne voulais pas m’en prendre aux menteurs eux-mêmes (mais seulement à quelques-unes de leurs turpitudes), et d’autre part, parce qu’il aurait fallu je ne sais combien de milliers de pages pour dresser un bilan à peu près complet de la désinformation.


Vérités et Mensonges sur les OVNIS - Trajectoire 2008


En guise de préambule, on trouve dans votre livre un passage intitulé " Distraire ou informer ? " à propos du traitement des OVNI dans les médias. A ce propos vous dites même je cite : " (…) dans le domaine qui nous intéresse, la couverture médiatique d’un évènement est, grosso modo, inversement proportionnelle à l’intérêt qu’il présente. " Comment expliquez-vous ce manque de discernement sur un sujet qui concerne pourtant le plus grand nombre ?


J.M : Le manque de discernement suffit-il à tout expliquer ? Je ne le croirai jamais. Prenons un double exemple : le 5 novembre 1990, et l’histoire de la ‘’fermeture du BFSB’’. Sur le 5 novembre, les ufologues (pas ceux qui pérorent, mais ceux qui font vraiment le travail) ont réuni une documentation considérable, qui montre clairement l’énormité du problème. Et ils ont été capables d’apprécier correctement la situation, de façon quasi-immédiate (là, j’invite les gens à se reporter au n°303 de LDLN, qui est sorti fin novembre 1990). Dans le même temps, les gros médias, tous comme un seul homme, débitaient l’explication bidon. Or les médias disposent, c’est évident, d’excellents moyens de s’informer, qui font défaut aux ufologues. Alors, peut-être y a-t-il manque de discernement, c’est bien possible, mais il est évident qu’il y a surtout autre chose.

Maintenant, prenons la lamentable affaire dite « de la fermeture du BFSB ». Le 23 avril 2001, le Times de Londres annonce que « la Grande-Bretagne a fermé son bureau d’enquêtes sur les ovnis (le BFSB) », faute de témoignages. En quelques jours, la nouvelle fait le tour du monde. Des journaux français –et non des moindres – qualifient même le BFSB de « très officiel », et expliquent (j’abrège) que décidément, il n’y a pas d’ovnis, et que la question est réglée. Stupeur chez les ufologues, qui n’ont jamais entendu parler (et pour cause) du BFSB. Ils se renseignent, et découvrent que le BFSB, loin d’être un organisme officiel, était une petite association locale, gérée par un septuagénaire dont seuls ses proches connaissaient l’existence. Or ce BFSB n’avait nullement mis fin à son existence, mais avait simplement décidé de suspendre pendant la période estivale les réunions qu’il tenait, de temps à autre, dans des bistrots de la région de Bristol.

Bilan : la nouvelle, qui réduisait à rien le problème OVNI, induisait doublement le lecteur en erreur. Or elle a eu, immédiatement, un retentissement considérable (voir à ce sujet LDLN 361, pp. 4 et 5, et 362, également pp. 4 et 5). Le pire, c’est qu’à ma connaissance, aucun journal n’a publié le moindre démenti. Pourtant, Gildas Bourdais avait envoyé des lettres aux journaux, pour leur expliquer ce qu’il en était. Aucune réaction de leur part. Combien faudrait-il d’exemples de cette sorte, pour que les gens comprennent enfin que les gros médias sont autre chose que des moyens d’information ?


On a pu voir au mois de Mars dernier, sur Canal +, un documentaire intitulé : OVNI Quand l’armée enquête. Est-ce que vous l’avez vu et si oui, qu’en pensez-vous et notamment des commentaires ridicules des deux " journalistes " au début et à la fin de l’émission à propos des ufologues ?


J.M : Je n’ai pas regardé cette émission, mais de nombreuses personnes m’ont signalé ces commentaires insultants. Si je me souviens bien, il était question « des ufologues et de leurs farfelues révélations ». Il y a, c’est certain, beaucoup de zigotos qui parasitent l’ufologie en répandant à leur profit des montagnes d’âneries effectivement très farfelues. Mais enfin, l’ufologie, c’est autre chose que cela. Il existe, et depuis longtemps, une ufologie parfaitement sérieuse et respectable, qui obtient des résultats. En France, elle n’est pas aussi développée qu’il le faudrait (et on le doit pour une large part… aux ‘’journalistes’’ comme ceux auxquels vous faites allusions). Mais dans d’autres pays, aux Etats-Unis notamment, elle est relativement florissante. J’aimerais que les deux ‘’journalistes’’ en question nous expliquent quelles « révélations farfelues » ils ont pu trouver, par exemple, dans les publications du CUFOS, dans le Journal of UFO Studies. Ou dans le livre d’Aimé Michel sur la vague de 54.

En français, les mots « les ufologues » sont rigoureusement synonymes de « tous les ufologues ». Quand on dit : « Les oiseaux sont ovipares », ce sont de tous les oiseaux qu’il s’agit. Le procédé employé en introduction et en conclusion de cette émission constitue donc un exemple flagrant d’amalgame. Il est commis en toute impunité, étant donné qu’on ne peut pas se défendre. Ces gens, qui ignorent tout du sujet qu’ils traitent (et maltraitent), sont intouchables. Bravo, Canal + !


On constate ces derniers temps, une reconnaissance " d’un phénomène OVNI " par plusieurs pays comme la France ou le Japon par exemple. Pensez-vous que ces déclarations soient juste des effets d’annonces (sans grand intérêt), ou est-ce qu’elles sont révélatrices d’un climat favorable pour ce type de sujet, auprès notamment des responsables politiques ? L’émergence de l’exo-politique (aux Etats-Unis), renforce-t-elle pour vous ce type d’intérêt ?


J.M : Dans le cas de la France, il me paraît excessif d’employer les termes ‘’ reconnaissance du phénomène OVNI’’. L’existence des témoignages, à la limite celle d’un problème, sont de facto reconnues. Mais ça ne va pas plus loin. Dans Ouest-France du 8 mai 2008, M. Patenet, expliquant le rôle du GEIPAN, a écrit cette phrase, qui devrait dissiper tous les doutes : « Dans tous les cas, notre travail consiste à formuler une explication rationnelle ». On ne saurait être plus clair, car chacun sait ce qu’il faut entendre par ‘’ explication rationnelle ’’ : ballons-sondes, inversions de température, feux d’artifice, parhélies, rentrées de satellites, nuages de sauterelles et compagnie. Je m’étonne qu’il y ait encore des gens pour confondre cela avec une reconnaissance officielle des ovnis.


Lors d’une conférence, Jean-Jacques Velasco vient de déclarer qu’il avait remis personnellement en 1999 (au Premier Ministre de l’époque, Lionel Jospin), le rapport COMETA. Qu’en pensez-vous ?


J.M : Rien. Très sincèrement, j’ai beau chercher, je n’en pense rien. Il faudrait demander à l’intéressé quel effet ça lui a fait…


Récemment, Pierre Lagrange, déclina une demande d’interview écrite de ma part, au prétexte, que je ne partageais pas les mêmes idées que lui, sur la question des OVNI. Cela vous étonne-t-il ?


J.M : Permettez moi de vous répondre par une simple suggestion : il y a en France des gens qui ont consacré beaucoup de temps et d’intelligence à étudier, en toute bonne foi et sans a priori, les apparitions d’ovnis. Pourquoi ne proposeriez-vous pas des interviews à ces gens-là ? Ce sont sans exception des personnes discrètes, respectueuses, peu bavardes quoiqu'ayant beaucoup de choses à dire. Elles tiennent des discours nets, compréhensibles et dénués d’arrière-pensées. Téléphonez-moi, je vous donnerai une liste…


Dans votre livre vous abordez le cas des abductions en terme de " perspective effrayante ", pouvez-vous nous en dire plus ?


J.M : Imaginez que vous soyez enlevé et séquestré par votre voisin du dessus. Et imaginez qu’il vous relâche, au bout d’un certain temps, après vous avoir fait subir des trucs bizarres, ressemblant à un examen médical à forte connotation génétique. Il me semble que cette perspective a de quoi effrayer. Or, dans le cas des abductés, si on en croit ce que beaucoup d’entre eux racontent, au traumatisme de la perte de contrôle, de la captivité et de l’impossibilité de se défendre, s’ajoute celui du contact (subi, pas voulu) avec une entité non humaine. Ce n’est même plus effrayant, c’est terrifiant.

Cela dit, je ne pense pas qu’il faille céder, le moins du monde, à la ‘’cosmotrouille’’. D’une part, parce que beaucoup de dangers plus immédiats, plus graves, nous menacent, et d’autre part, parce que dans bon nombre de récits d’abductions, on trouve des éléments qui permettent de penser que l’expérience s’est déroulée « en esprit ». Je crois que Jean Sider parle de cela dans un de ses livres, et c’est plutôt rassurant : il vaut quand même mieux un cauchemar, même affreux, qu’un véritable enlèvement suivi d’une sorte de viol.

J’ai l’impression que dans l’ensemble, nous avons affaire à quelque chose d’intermédiaire entre le cauchemar et l’enlèvement « pour de bon ». Certains témoignages font peur, d’autres non. Tout ça doit être en réalité très compliqué, et il n’est pas certain que nous soyons « équipés » pour comprendre à quoi nous avons affaire. Ce que je peux vous dire, c’est que dans un petit nombre de cas (six, sept, ou huit…) j’ai vraiment eu l’impression que les témoignages étaient parfaitement sincères et objectifs. Mais je n’en sais guère plus. Il faudrait pouvoir enquêter à fond. Dans le contexte français actuel, ça ne me semble guère possible. Ce qui nous ramène à vos questions 2, 3, et 5.


On trouve également dans votre ouvrage en guise d’annexe un certain nombre d’indications concernant les données géométriques de base dans les rapports d’observations à grande distance. Pouvez-vous nous dire la raison pour laquelle vous avez mis dans votre livre ce type d’indications ?


J.M : Nous n’arriverons à rien de bon, aussi longtemps que le problème ovni ne sera pas reconnu tel qu’il se présente, ou au moins, tant qu’il ne sera pas… disons : respecté. Pour faire comprendre que ce problème-là mérite d’être examiné en toute sérénité et sans idée préconçue, il faut exhiber des cas « solides » : avec des témoins multiples et des documents à l’appui. Ces cas-là sont essentiellement les observations multiples à grande distance (OMGD), comportant des témoins ou groupes de témoins indépendants, c'est-à-dire situés en des lieux distincts. Le but, c’est, pour des observations simultanées, de faire de la ‘’triangulation’’. Cela permettrait de montrer (aux prétendus sceptiques) que des gens qui ne se connaissent pas, ont vu au même moment la même chose, sous différents angles, et que donc, ils n’ont pas rêvé ; ça permettrait aussi de situer la chose dans l’espace, d’évaluer sa taille, sa trajectoire réelle en 3D, sa vitesse, son accélération. Mais pour faire de la triangulation, il faut avant tout connaître l’azimut du regard des témoins (et, à un degré d’urgence un peu moindre, la hauteur angulaire). Or ce sont des notions parfaitement simples, que des élèves de 5ème (ou même de 6ème) comprendraient, et utiliseraient joyeusement, si on leur expliquait ça de façon simple et ludique. Ils n’assimileraient pas tous à la même vitesse, mais on retrouve ça dans toutes les autres matières. Et je suis sûr que les mômes adoreraient faire des exercices pratiques là-dessus. Cela n’imposerait pas de parler d’OVNI : il n’y a pas que les ovnis dans le ciel. On pourrait présenter ça comme une introduction à la navigation, ou à l’astronomie.

J’ai envie de vous dire : il y aura vraiment reconnaissance du phénomène OVNI, le jour où les notions d’azimut, de hauteur angulaire, de taille apparente, seront au programme de 5ème. À mon avis, se situer dans l’espace, et situer les objets autour de soi, c’est capital. Ce que j’espère, c’est que la conquête spatiale finira par imposer ça. Vous imaginez un astronaute qui aurait du mal à se repérer dans l’espace ?


Quelles sont les observations les plus importantes en France ces derniers mois ?


J.M : De toutes vos questions, c’est celle que je préfère, et de loin, parce que des événements récents nous offrent apparemment une opportunité sans pareille, qu’il serait stupide de ne pas chercher à exploiter.

Depuis quelques années, au tout début du mois de juillet, vers 22 h 15 (à un quart d’heure près), on voit évoluer en silence, dans la région qui va, grosso modo, d’Aix-en-Provence au flanc nord du Lubéron, des lumières groupées en formation géométrique. Dans de nombreux cas, des témoins qui ont raconté leur expérience se sont entendus répondre : « C’est la Patrouille de France ». Or, c’est impensable, car la Patrouille de France ne vole jamais en formation de nuit, et surtout pas réacteurs coupés ! On a donc là, à mon avis, quelque chose qui imite très grossièrement la PAF. Rappelons qu’elle ne fait pas n’importe quoi, qu’elle a une mission, qui est de constituer une sorte de vitrine de l’armée de l’Air, et que la dernière chose qui viendrait à l’esprit de son directeur est bien de voler en formation, de nuit, réacteurs coupés, au-dessus d’une région très peuplée.

Cette hypothèse d’un ‘’parasitage’’ de la PAF ne me paraît pas extraordinairement étonnante, puisque nous avons connu, depuis bien des années, des parasitages flagrants de rentrées atmosphériques, de sky trackers, d’accidents d’avions (les ‘’crashes de rien’’), de la lune, de nuages, et peut-être même, en 2004, de torchères de forages pétroliers off shore.

Peu importe, au fond, que cette interprétation (à laquelle je crois assez fermement) soit, ou non, la bonne. L’essentiel est que nous avons de bonnes raisons de guetter, les prochaines années, au tout début de juillet, et aux alentours de 22 h 15, dans la zone considérée. Si des témoins nombreux pouvaient voir ça, la situation pourrait évoluer favorablement.

Evidemment, la présence du phénomène, début juillet, n’est pas garantie, ni l’an prochain, ni après. Les pêcheurs aussi, ou les cueilleurs de champignons, courent le risque de revenir bredouilles. Cela ne les empêche pas d’essayer. Alors, si vous voulez mon avis, faisons comme eux !

De mon point de vue, cet aspect des choses dépasse en intérêt tous les autres faits de l’actualité récente. Un phénomène qui se produit, presque à date fixe et à heure fixe, dans une zone de 30 km x 50 km, je ne me souviens pas d’avoir entendu parler de quelque chose d’équivalent par le passé.


LDLN N° 391 - 2008


Concernant maintenant la revue Lumières dans la nuit, (dont vous vous occupez depuis maintenant un certain nombre d’années), pouvez-vous nous dire quel sera son prochain sommaire ?


J.M : Dans le numéro 392, qui parviendra aux abonnés vers la mi-novembre, vous trouverez entre autres choses un article de Jean Sider sur les innombrables apparitions d’avions fantômes (entendons par là : de faux avions) dans les pays scandinaves, au milieu des années trente. Une sorte de répétition générale de la vague de 1946, mais avec de faux biplans, au lieu de faux V1 et V2. (Les gens qui n’ont aucune expérience en ufologie vont penser que nous sommes complètement cinglés, mais peu importe : les documents sont là. Qu’ils se documentent, avant de juger !).

Vous trouverez aussi des compléments concernant les ‘’lumières de Venelles’’ : il s’agit du phénomène répétitif évoqué en réponse à la question précédente. On l’appelle ainsi parce qu’il a été filmé pour la première fois à Venelles (au nord d’Aix), le 2 juillet 1999, par Axel Mazuer.

Et puis vous trouverez d’étonnantes photos prises par Paul Reydet, un panorama des crop circles 2008 par Jacques Garnier, un article de Gildas Bourdais sur les documents officiels américains, et comme toujours, de nombreux témoignages récents, avec des contributions de Nicolas David, de Rémy Fauchereau, de Vincent Guérin, de Dominique Audigier, d’Alain Poulin, de Luc Chastan, de Jean-Claude Dufour et de bien d’autres, que je remercie sincèrement pour le joli travail qu’ils accomplissent. L’ufologie, c’est eux. Savez-vous ce qui a été vu le 4 avril 2008, à 2 h 45 du matin, dans les quartiers sud de Moulins ? Nous vous dirons tout, c’est promis.

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Interview faite par Internet en Novembre 2008


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