24 févr. 2008

LIVRES : INTERVIEW DE PHILIPPE MARLIN - RESPONSABLE DES EDITIONS DE L'OEIL DU SPHINX

PHILIPPE MARLIN, vous êtes le président de l’association l’œil du Sphinx (ODS) qui s’intéresse au fortéanisme (phénomènes inexpliqués, créatures mystérieuses), à la littérature fantastique, et aux mystères de Rennes-le-Château. À l’association s’ajoutent deux sites Internet, www.oeildusphinx.com consacré à ces mêmes thèmes, et www.rennes-le-chateau.com

Par ailleurs l’ODS se double d’une excellente structure éditoriale (les Éditions de l’œil du Sphinx), qui publie de nombreux ouvrages sur ces mêmes thèmes.

Pouvez-vous nous dire qu’est-ce qui vous prédestinait dans votre parcours personnel ou professionnel à faire ce type de recherches ?

P.M : C’est une vieille histoire, mais qui peut se résumer simplement. J’ai toujours été passionné par le mystère, essentiellement par le biais de la littérature d’imaginaire (science-fiction, fantastique) qui a été ma véritable « école de formation ». Et il est évident que lorsque l’on tombe dans cette « soupe », la tentation est forte d’aller voir de « l’autre côté », pour essayer de chercher s’il n’y a pas quelque chose de réel derrière tout cela. C’est ainsi qu’on débouche tout naturellement sur la science ou sur l’histoire. Cela dit, dans ce type de démarche, on peut rester spectateur (lecteur, auditeur) ou chercher à apporter sa pierre. C’est cette seconde voie que j’ai choisie, certainement parce qu’elle correspondait le mieux à mon tempérament. Peut-être aussi parce que dans ce type de « passion », je me sentais à l’origine un peu seul et que la création de l’association (qui va fêter ses 20 ans d’existence en 2009) était un excellent moyen de rencontrer des personnes ayant les mêmes centres d’intérêt. Et avec le recul que donne la durée, je suis encore aujourd’hui surpris du nombre d’amis, mais aussi de talents et de projets que cette initiative a permis de fédérer.

L’ODS est en fait un bouillon de culture regroupant tous les passionnés des Terres de l’Ailleurs qui cherchent à faire partager leur sensibilité ; les anciens (le plus âgé qui n’est autre que Claude Seignolle vient de franchir de façon guillerette le cap des 88 ans) épaulent les plus jeunes (notre benjamine a 22 ans), les talents se complètent (écriture, dessin, photo et nouvelles technologies), les frontières se dissolvent (fantastique, science-fiction, poésie, jeu de rôle, ufologie, sciences, ésotérisme…), les nationalités se mélangent (français, belges, suisses, américains, canadiens, australiens, roumains, anglais…) et les projets explosent… Nous sommes aujourd’hui, pour être précis, une bonne centaine de membres actifs.

Nous fonctionnons par le biais de publications dites de « small press », avec des tirages de l’ordre de 200 exemplaires qui s’organisent autour de nombreuses séries dont les deux majeures sont :

DRAGON & MICROCHIPS (fantastique, SF).

MURMURES D’IREM (mythes et légendes, tradition et ésotérisme).

Nous organisons de surcroît des rencontres régulières et de nombreux événements : participation à des conventions, visite de sites inspirés (Gisors et les Templiers, les Carpates et Dracula, le Providence de Lovecraft, Cracovie et la Kabbale, Prague et le Golem, Rennes-le-Château et l’abbé Saunière etc.…), réception d’un écrivain (Nancy Killpatrick, Philippe Ward….), participation à un atelier d’alchimie, soirées cinéma ou vidéo, etc. Nous intervenons régulièrement à la radio (Radio Libertaire, Radio Enghien, France-Culture, Ici & Maintenant…) sur de nombreux thèmes ayant trait à nos auteurs favoris (Lovecraft, Bergier, Limat, Moselli, Bessière….) ou à nos sites de prédilection (Glozel et les écritures, Rennes-le-Château et le trésor de l’abbé Saunière, Stenay et les Mérovingiens….)

Nous avons créé il y a sept ans maintenant une structure parallèle, Les Editions de L’Œil du Sphinx, une SARL au capital de 15.245 €. L’idée était ici de réunir suffisamment de capitaux pour assurer un débouché de qualité aux meilleurs de nos talents. Chacun sait qu’une association est un outil souple et sympathique, mais qui ressemble trop à un « puits sans fond » en matière financière !

Murmures D'Irem - Collectif - 2006

Nous travaillons à notre rythme, celui d’amateurs éclairés. Nous avons ainsi publié plus de 40 ouvrages, de la poésie (Fantasmique et Faërie de notre benjamine Julie Proust Tanguy), des anthologies de nouvelles (Science-Fiction, Fantastique décadent, lovecratiana), une étude sur la magie (L’Art Obscur de Jean-Luc Colnot), de nombreuses études sur les grands maîtres de l’Imaginaire (Bergier, Seignolle, Verne, Limat, Lovecraft & Jean Ray, Sherlock Holmes, Moselli avec la réédition du Sultanat de Kazongo, Richard Bessière). Une collection, Serpent Rouge, est dédiée aux mystères de Rennes-le-Château. Une autre, la Bibliothèque Heuvelmansienne, est consacrée aux travaux de père de la cryptozoologie.

L'aventure du Détective triomphant, une étude du mythe holmésien - Sophie Bellocq-Poulonis - 2006

Notre association se double enfin d’une autre petite structure, l’Association pour les Recherches Thématiques sur Bérenger Saunière (ARTBS), qui a pour vocation d’étudier le contexte de l’affaire castelrennaise. Cette organisation organise un colloque annuel dont les actes sont publiés dans la collection Serpent Rouge. Voici la liste des dites manifestations :

  • 2004, Colloque de Gisors
  • 2003, Colloque de Rennes-le-Château
  • 2005, Colloque de Stenay
  • 2006, Colloque de Millau
  • 2007, Colloque de Limoux

Le Colloque 2008 aura lieu à Sèvres, dans la région parisienne, bien connue pour son église mérovingienne placée sous le patronage de Dagobert II.

L'affaire des vierges de glace - Sophie Bellocq-Poulonis - 2007

Concernant l’affaire de Rennes-le-Château, vous dites vouloir retrouver la réalité historique essentielle, dépouillée de toutes les créations fantasmagoriques, folkloriques et souvent apocryphes qui sont venues s’y greffer. Pouvez-vous nous en dire plus ?

P.M : Pour faire le lien avec ce qui précède, et avant de répondre à vos questions de nature castelrennaise, il me faut bien insister sur le fait que l’affaire de Rennes-le-Château est effectivement l’un de mes centres d’intérêt, mais ce n’est pas le seul ni même le principal. Nous avons évoqué les Editions de l’Œil du Sphinx, notre structure éditoriale. Si on prend le dernier catalogue de nos publications, on peut constater que sur les 60 titres proposés, un quart seulement a trait à ce sujet.

Graham Masterton - Son Oeuvre et son univers - Patrice Allart - 2006

Cette remarque liminaire étant faite, mon intérêt pour la Colline Envoûtée vient de mon goût plus général pour la mythologie. Etudier un mythe ou une légende est une démarche passionnante, car elle est toujours inspirée par la préoccupation suivante : si l’on ôte l’habillage, que reste-t-il ? Et force est de constater que le mythe de Rennes-le-Château est un « mythe agglutinant », attirant tous les sujets les plus bizarres : de l’ufologie à l’alchimie, en passant par l’histoire revisitée ou la théologie révisionniste. J’ai essayé de proposer une méthode d’analyse dans le tome III de La Gazette Fortéenne.

Les Cahiers de l'Escarboucle Bleue - Vol 2 - Collectif - Mars 2006

Vous qui êtes un spécialiste de cette affaire, pouvez-vous faire un rapide tour d’horizon des différentes hypothèses qui semblent les plus intéressantes ?

P.M : Question clé, bien évidemment. Lorsqu’on se livre à un travail de dépollution approfondi, il reste à mon sens deux choses :
  • Saunière manipulait beaucoup d’argent, produit d’un trafic de messes évident mais aussi conséquence de la réception de nombreux dons. Les travaux de Laurent Octonovo sur la comptabilité de l’abbé Saunière [1] ont bien montré le caractère étrange des circuits financiers de l’abbé. Il recevait, certes, mais il ressortait également des sommes importantes, un peu comme s’il avait été à la tête (ou membre) d’une sorte de plate-forme financière ecclésiastique, en liaison avec de puissantes Congrégations Religieuses. Il y a là du reste un champ d’investigations important, à savoir, documenter plus précisément les « donateurs » et « les bénéficiaires ». Il s’agit à mon sens d’une piste fondamentale, même s’il convient de la remettre dans son contexte. Car Saunière était loin d’être le seul ecclésiastique à manipuler des sommes importantes, dans des conditions pas toujours très claires. On peut citer son supérieur, Monseigneur Billard, qui s’est rendu célèbre par une captation d’héritage sujette à polémiques ; on peut également faire allusion à son voisin ariégeois, le Révérend Père Louis de Coma [2], qui lui aussi récoltait des fonds très significatifs pour réaliser des constructions encore plus pharaoniques que celles du pasteur castelrennais.
  • Mais je ne fais pas partie de ceux qui croient que ces trafics financiers, aussi importants qu’ils aient pu être, épuisent en totalité le mystère Saunière. Celui-ci a trouvé un trésor, cela ne fait pas de doute, tout le problème étant de savoir si celui-ci se résume à une simple découverte dans l’église ou à quelque chose de plus important. Ma conviction se base sur l’opinion des anciens du village, comme Antoine Captier qui est toujours fort précis sur le sujet. J’ai eu du reste l’occasion de rencontrer avec ce dernier une personne qui fut l’une des proches de Marie Denarnaud et qui nous a montré divers objets précieux ayant appartenu à l’abbé. Un livre devrait paraître sur le sujet, et je pense qu’il étayera de façon irréfutable cette thèse.
Une Route semée d'Etoiles - Richard Bessière - 2006

Le fameux trésor de Rennes-le-Château ne serait-il pas tout simplement spirituel et non pas simplement matériel ?

P.M : Il ne faut écarter a priori aucune thèse, y compris celle d’un trésor « spirituel ». C’est une thèse très à la mode, popularisée par L’Enigme Sacrée de Lincoln, Leigh et Baigent et transformée en un véritable feu d’artifice par Dan Brown avec son Da Vinci Code. C’est aussi une thèse prise très au sérieux aujourd’hui par tout un courant de jeunes chercheurs parmi lesquels se distingue Christian Doumergue.

Cela dit, et pour ce qui me concerne, je n’ai jamais trouvé un quelconque élément probant allant en ce sens. Cela appartient pour moi encore au domaine de la spéculation.

Les Félins encore inconnus d'Afrique - Bernard Heuvelmans - 2007

Parmi les chercheurs indépendants qui travaillent sur l’affaire de Rennes-le-Château, quels sont ceux qui vous paraissent les plus sérieux ?

P.M : Il y a beaucoup de chercheurs sérieux et passionnés dans cette affaire. J’ai cité Christian Doumergue, même si je ne partage pas toutes ses théories. J’ai évoqué Laurent Octonovo pour ses remarquables travaux sur le dossier financier du curé. J’ajouterai Patrick Mensior qui publie une revue annuelle, Parle moi de Rennes-le-Château, véritable outil de recherche approfondie dans la documentation historique castelrennaise. Je n’oublierai pas Antoine Captier et son épouse Claire Corbu, détenteurs d’une grande partie des archives de l’abbé. Et puis je ferai une mention particulière à l’architecte belge Paul Saussez qui a fait un excellent travail d’étude de l’église de Rennes-le-Château sur support informatique (Le Tombeau des Seigneurs, Arkheos productions 2004).

Rennes-Le-Château - Le secret de l'Abbé Saunières - Captier & Marrot - 2007

Le mystère de Rennes-le-Château et de son abbé Béranger Saunière semble être un jeu de piste sans fin. Pensez-vous qu’un jour, il soit enfin élucidé ?

P.M : Je m’intéresse à cette affaire très exactement depuis novembre 1973, et il n’est pas d’année où je n’entende dire : ça y est, cette fois l’affaire est réglée. Donc pour répondre à votre question, je pense effectivement qu’un jour le mystère sera élucidé. Mais le « un jour » fait référence à une échelle de temps que j’espère la plus longue possible, afin que l’énigme de notre village favori puisse continuer de faire rêver des générations de chercheurs !

Moi Howard Philipps Lovecraft - Jacky Farjault - 2006

Parmi les parutions récentes (en Français et en Anglais), quelles sont celles qui vous paraissent les plus importantes ?

P.M : La production saunièrologique est un phénomène extraordinaire, une sorte de source intarissable qui se transforme parfois en geyser violent. Tel a été le cas de 2004 à 2006 à la suite de la publication du Da Vinci Code. Je suis évidemment aussi un collectionneur, et je gère ma documentation castelrennaise sur un classeur excel. Et j’en suis aujourd'hui à 1375 références, tout compris (livres, revues, journaux, brochures, CD, DVD etc.……). Il y a évidemment « à boire et à manger » dans cette production dont une bonne part est de nature spéculative, pour ne pas dire fantaisiste. Les auteurs ont de surcroît souvent tendance à se recopier les uns sur les autres, transformant en vérités des affirmations souvent avancées sans vérification préalable. D’où la difficulté du genre.

Admirations - Jacques Bergier - 2006

Il y a bien sûr, dans les parutions récentes, beaucoup de bons bouquins, mais pas réellement de contributions stratégiques. Je pense que la bonne compréhension de notre affaire passe toujours par deux ouvrages incontournables, L’Or de Rennes de Gérard de Sède[3], et sa critique par René Descadeillas[4], La Mythologie du Trésor de Rennes-le-Château. Et pour qui veut approfondir les nombreux points historiques du dossier, je renvoie à la revue déjà citée de Patrick Mensior, Parle moi de Rennes-le-Château.

Sur un plan plus anecdotique, mais qui a son importance, il faut se rappeler que l’affaire de Rennes est le terrain de prédilection des « faiseurs de mythes ». On se souvient tous de « l’apport » de Pierre Plantard et Philippe de Chérisey en la matière, apport ayant pas mal faussé les cartes et orienté la recherche dans des impasses. Et ce phénomène semble intarissable : une auteure anglaise, par ailleurs réputée (Patrice Chaplin), vient cette année de sortir une autobiographie[5], City of Secrets, dans laquelle elle retrouve la trace de Saunière à Gérone. Le problème est que les documents qu’elle produit à l’appui de sa démonstration sont plus que douteux.

Toujours en matière de production, je voudrais aussi souligner la naissance d’un nouveau courant littéraire, cette fois ressortant du domaine des œuvres de l’imaginaire, celui de la « fiction castelrennaise ». Le roman est je pense un bon véhicule pour tester différentes hypothèses sans courir le risque de se faire aussitôt classer dans la catégorie des farfelus. Je citerai dans cette catégorie Marie-Madeleine, le Livre de l’Elue de Kathleen Mc Gowan[6] ou encore L’Héritage des Templiers de Steve Berry[7].

D'Arkham à Malpertuis - Jean Ray et Lovecraft - Patrice Allart - 2006

Quelles seront les prochaines parutions des Editions de l’œil du Sphinx ?

P.M : Pour ce qui est des disciplines saunièrologiques, nous avons sous presse, Rennes-le-Château, une affaire paradoxale, une première synthèse des travaux d’Octonovo avec des informations inédites sur le Prieuré de Sion, et bien sûr sur les flux financiers gérés par l’abbé et le rôle des Congrégations de l’époque. Nous avons également sous le coude deux DVD, une conférence de Michel Lamy sur la Littérature et Rennes-le-Château, l’autre reprenant les inénarrables cassettes de Jimmy Guieu sur notre sujet.

Sur d’autres thèmes, nous venons de sortir un pastiche holmésien, L’Affaire des Vierges de Glace de Sophie Bellocq-Poulonis et une étude sur Lovecraft et la Politique de Jacky Ferjault. Nous finalisons également le premier numéro d’une revue ésotérique, Historia Occultae, pilotée par Dominique Dubois et poursuivons la publication des œuvres du père de la cryptozoologie, Bernard Heuvelmans. …. Un éclectisme qui nous est cher !



[1] Voir notamment Les Actes du Colloque de l’ARTBS 2005 (Œil du Sphinx) et le DVD de l’Atelier Empreinte La Comptabilité de l’abbé Saunière.

[2] Cf notre article sur « Le Monastère Dynamité » dans la Gazette Fortéenne Tome 6 à paraître aux Editions de l’Œil du Sphinx.

[3] Réédition l’OEil du Sphinx 2007

[4] Editions Collot 1991

[5] Robinson 2007

[6] IXO 2007

[7] Cherche-Midi 2007

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Interview faite par Internet en Février 2008
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17 févr. 2008

OVNI : INTERVIEW DE JEAN-JACQUES VELASCO

JEAN-JACQUES VELASCO, vous êtes ingénieur opticien de formation et vous avez été directeur du GEPAN (Groupe d'études des phénomènes aérospatiaux non identifiés), puis du SEPRA (Service d'Expertise des Phénomènes de Rentrées Atmosphériques). Ces organismes dépendaient du CNES. Pouvez-vous nous dire qu’est-ce qui vous prédestinait dans votre parcours personnel ou professionnel à faire ce type de recherches ?

J-J.V : C’est uniquement la curiosité et le désir de participer à une étude originale proposée par Claude Poher dans le cadre du CNES lors de la création du GEPAN.

Durant toutes ces années, et ce malgré la faiblesse des moyens mis à votre disposition, vous vous livrez à une étude rigoureuse et scientifique du phénomène OVNI. Quelle fût votre motivation principale ?

J-J.V : Là encore le désir de poursuivre cette recherche dans la mesure où il fallait obtenir des données qui apportaient la confirmation des hypothèses de travail ; à savoir vérifier l’existence de phénomènes physiques sur des objets matériels qui se manifestaient dans nos cieux et qui ne correspondaient à aucun modèles physiques connus.

TROUBLES DANS LE CIEL - OBSERVATIONS EXTRATERRESTRES 1947 -1994 -
Avec Nicolas Montigiani - Presses du Châtelet - 2007

Partagiez-vous vos informations avec des services similaires au vôtre faisant partie du Ministère de la Défense ou de l’Intérieur ?

J-J.V : Le CNES organisme civil d’étude et de recherche collaborait avec les administrations civiles et militaires en collectant les données qui lui servaient pour l’analyse des cas.

Quelle fût votre réaction suite à la dissolution du SEPRA en 2004 ?

J-J.V : Ma réaction à la dissolution du SEPRA a été celle d’une grande satisfaction car après l’audit qui avait été demandé par le directeur général du CNES en 2000, la décision de créer une nouvelle structure et un comité de pilotage ne pouvait que me conforter dans l’idée que les travaux devaient se poursuivre dans le même esprit.

OVNIS L'EVIDENCE - Avec Nicolas Montigiani - Carnot - 2004

Parmi toutes les enquêtes que vous avez faites sur le terrain, suite à des observations, quelles sont celles qui vous paraissent les plus importantes ? J’entends par là qui accréditent la thèse d’une intervention non humaine.

J-J.V : Sans aucun doute l’enquête du vol AF 3532 de janvier 1994. Parce qu'il avait fallu attendre près de vingt ans pour avoir enfin un cas d’observation ou pouvait être associé une observation visuelle de pilotes avec des données radar corrélées. Rien que cela méritait de poursuivre tout ce travail durant autant d’années. Je pense aussi que votre formulation n’est pas bonne car pour moi il n’a jamais été question à ce stade d’envisager une quelconque intervention non humaine, mais simplement échappant à une connaissance.

Quelle fût votre réaction à cette fameuse mise sur Internet d’une partie des « archives officielles » françaises, d’observations sur les OVNI entre 1988 et 2006 ?

J-J.V : Ma réaction a été d’une certaine façon négative, car ce n’est pas une question de secret, tout au moins en France, mais plutôt d’utilisation des informations mises à la disposition du public. En effet à ma connaissance les informations contenues dans ces documents, outre que pour les données banalisées, ne contiennent que peux de choses susceptibles de faire avancer la question, mais surtout elles peuvent êtres utilisés par des gens mal intentionnés pour provoquer des problèmes auprès de gens qui avaient témoigné en toute discrétion. Avez-vous pensé un seul instant aux conséquences que cela peut avoir pour des gens qui se sont déplacés à la gendarmerie et qui voient plusieurs années après « débarqué » des gens pour leur demander de redéposer leur témoignage devant des personnes qui ne présentent aucune garantie de discrétion !!!! C’est en ce sens que je ne comprends pas cette décision. Avez-vous depuis cette information entendue parler d’une étude sérieuse engagée par ceux qui souhaitaient obtenir ces archives. La réponse est objectivement non. En fait c’est sur la demande de certains groupes de pressions, notamment rationalistes, que le CNES a cédé.

Lors d’une émission sur France 2, au mois de mars 2007, vous déclariez, je cite : Les OVNIS sont des objets volants non identifiés, artificiels, contrôlés, dont la nature et l’origine nous est inconnu. Pensez-vous qu’aujourd’hui, les responsables (autant militaires que civils), partagent ce point de vue ?

J-J.V : Ce n’est pas à moi à répondre à la place du CNES, car celui-ci dans sa mission n’a pas à donner une interprétation en fonction de telle ou telle hypothèse émise, mais tout simplement d’expertiser les cas et les données qu’il reçoit des autres organismes. Je vous rappellerai aussi que les conclusions de la première séquence GEPAN allaient tout à fait vers celles que j’ai exprimées ultérieurement !

Que pensent les autorités militaires ou civiles du sujet en France ? Cela dépend des fonctions occupées, mais dès que quelqu’un occupe un poste à responsabilité, sa réponse sera inversement proportionnelle au risque de voir sa carrière en subir les effets ! Je pourrai vous citer nombres de personnes qui en privé acceptent l’hypothèse que les OVNIS existent sous la forme que j’ai explicitée, mais qui en public ne prendront pas parti sur leur existence de peur d’en subir le contrecoup social et professionnel.

Pensez-vous que c’est du côté des Etats-Unis que viendra un jour peut être (ou pas), la reconnaissance d’un phénomène OVNI au niveau mondial ?

J-J.V : C’est une question très difficile sur laquelle seule les USA détiennent la réponse. Cependant Nous possédons suffisamment d’éléments et d’archives officielles pour non seulement comprendre la nature intime et profonde du phénomène, mais il faut savoir que chaque fois que la question a été posé à une instance internationale, ONU en 1977, parlement européen 1988, celle-ci a été rejetée.

Faites-vous partie de ces chercheurs qui pensent qu’un petit nombre de gens dans les sphères supérieures du pouvoir cachent des informations au grand public sur le phénomène OVNI ?

J-J.V : Je vous renvoie à votre précédente question en précisant que le classement de cette question aux USA était au-dessus de la bombe atomique » (« above top secret «), ors pour quelque chose qui n’existe pas cela paraissent paradoxal !

Dans votre dernier ouvrage Troubles dans le ciel (apparitions Extraterrestres 1947-1994), paru aux Presses du Châtelet en 2007, en collaboration avec Nicolas Montigiani, vous évoquez notamment les relations entre les tests nucléaires et les apparitions de ces mystérieux engins. Pouvez-vous nous en dire plus ?

J-J.V : Nous sommes avec cette relation au cœur même du problème et je m’en explique. En partant du fait que seuls les cas aéronautiques visuels radars évoquent avec une quasi certitude la matérialité objective de l’OVNI, en terme littéral, objet volant non identifié, et que les quelques 170 cas mondiaux qui les représentent entre 1947 et 2000, voir la base de donnée de Dominique Weinsten, et qu’en analysant les composantes de l’évolution aéronautique de ces objets qui déterminent des caractéristiques d’évolution aéronautique incompatibles avec nos meilleurs aéronefs en vitesse, accélération, trajectoires, etc.… étude réalisée au CNES/SEPRA , L. Gonin et J.J-Velasco 1999), nous établissons la réalité des OVNIS selon la définition que j’en ai donné précédemment.

J’ai ensuite repris, à partir de ces études, d’autres documents publics, ceux du parlement français, sur les essais atmosphériques et souterrains nucléaires dans le monde, et ceux du rapport Batelle SR 14 datant de 1953, associés aux déclarations historiques des principaux responsables civils et militaires impliqués sur la question des UFOS aux USA. À partir de là j’ai superposé les courbes, qui permettent de constater une relation de cause à effet, semblant apparaître durant la période des essais atmosphériques nucléaires. D’autres observations furent constatées également après la cessation dans l’atmosphère, voir les cas de Minot entre autres, qui ne s’expliquent que par une connaissance de la nature de l’activité par les « observateurs » !

Je n’ai pu mener cette étude qu’à partir du moment où tous ces éléments étaient réunis, pour moi ce ne fut qu’après le cas d'AFR 3532 et surtout qu’après que la base de données de D Weinsten et l’étude de L Gonin soit réalisée.

J’attends toujours de la part de certains qui mettent en cause les enquêtes du CNES dixit l’article de David Rossoni, Eric Maillot, Eric Deguillaume de « pour la science » de janvier 2008, qu’ils m’apportent la moindre preuve de ce qu’ils pensent des hypothèses qu’ils avancent, s’ils en ont une un jour, du sujet que nous traitons. Tout cela pour vous dire qu’ils ne m’étaient pas possibles de développer cette thèse avant 2004. Il m’aura fallu près de trente années avant de pouvoir affirmer cette chose qui était pour moi impensable jusqu’à il y a quelques années encore.

En ce qui vous concerne, quelles sont vos conclusions sur le phénomène OVNI ?

J-J.V : Les OVNIS sont probablement des sondes artificielles « contrôlées » chargée d’effectuer en permanence une surveillance de l’activité de notre humanité dans les régions où le développement de l’armement nucléaire s’est développée. Leur nature et leur origine nous échappent complètement, mais sans doute avec le temps nous saurons peut-être un jour nous rapprocher de leur compréhension et de leur mode de fonctionnement car le véritable mystère est celui de l’énergie qui permet de voyager dans l’espace intersidéral.

Depuis quelques mois, vous êtes à la retraite, allez-vous continuer vos recherches sur les OVNI ?

J-J.V : Je vais probablement m’éloigner de ce sujet dans les mois qui viennent.

Préparez-vous un nouvel ouvrage ?

J-J.V : Il y aura sans doute un ouvrage dans quelque temps, non pas sur les OVNIS, mais sur toutes ces années passées ou j’ai rencontré le cœur de l’énigme sous toutes ces formes, mais aussi des rencontres avec des hommes qui furent au cœur de l’action.

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Interview faite par Internet en Février 2008

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Pour plus de renseignements : Lettre ouverte aux sceptiques

10 févr. 2008

LIVRES : INTERVIEW DE BERTRAND MEHEUST

BERTRAND MEHEUST, vous êtes l’auteur entre autres de Science-fiction et soucoupes volantes - Une réalité mythico-physique, ( préfacé par Aimé Michel - Mercure de France – 1978) et Soucoupes Volantes et Folklore, (Mercure de France – 1985). Pouvez-vous nous dire qu’est-ce qui vous prédestinait dans votre parcours personnel ou professionnel à écrire ce type d’ouvrages ?

B.M : A priori, rien de plus qu’un certain nombre de gens qui sont passés par les mêmes expériences que moi. C’est le mystère de l’existence. J’avais sept ans pendant la vague de 1954, et une soucoupe s’est posée près de chez moi, dans l’Yonne, près de Diges. Toute la région ne parlait que de cela, le cas a même fait la une de l’Yonne républicaine. Cela m’a sans doute marqué, mais c’est resté longtemps enfoui dans ma mémoire. Après, je me suis mis à lire de la SF. J’avais déjà englouti une partie de Jules Vernes avant d’entrer en sixième. Il faut vous dire qu’en ce temps nous n’étions pas parasités comme les enfants d’aujourd’hui, nous n’ avions ni la télé ni internet. En 1970, je suis allé voir les Fouéré et je me suis abonné à Phénomènes spatiaux. En 1971, j’ai rencontré Aimé Michel pour la première fois. Puis j’ai fait des études de philosophie. C’est sans doute l’ensemble de tous ces facteurs qui fait que c’est moi plutôt qu’un autre qui a écrit Science fiction et soucoupes volantes.

SCIENCE-FICTION ET SOUCOUPES VOLANTES Réédition revue et augmentée - Terre de brume - Collection Pulp Science - 2007

Vous connaissiez personnellement Aimé Michel, quel souvenir gardez-vous de lui ?

B.M : C’est l’homme qui, intellectuellement, m’a le plus marqué. C’est d’ailleurs son influence qui m’a conduit à faire des études de philosophie. C’était un géant de la pensée, une sorte de prophète des temps à venir. C’était un philosophe, le seul véritable philosophe que j’aie jamais rencontré. À son contact, on sentait presque physiquement ce que c’était que la pensée, que la méditation. C’était aussi un homme secret et pudique. Mais il pouvait aussi être impitoyable avec ceux qui l’avaient un peu trop cherché, car il avait une plume particulièrement acérée.

SOUCOUPES VOLANTES ET FOLKLORE - MERCURE DE FRANCE - 1985

Vous êtes l’auteur également de Devenez savants : découvrez les sorciers - lettre à George Charpak, Dervy, 2004 - (Réponse au livre Devenez sorciers, devenez savants de Georges Charpak et Henri Broch). Pourquoi avoir eu l’idée d’écrire un tel livre ?

B.M : Je l’ai écrit parce que j’ai été frappé par le décalage entre l’ineptie de l’ouvrage, et son immense succès médiatique (plus de 350 000 exemplaires vendus). De tous les ouvrages écrits sur cette question depuis un siècle, c’est celui qui s’est le plus vendu, et c’est aussi le plus mauvais. Cela m’a intrigué. J’ai surtout été frappé par la complaisance ou l’inculture des journalistes, qui ne voyaient pas cette ineptie ou faisaient semblant de ne pas la voir. J’ai donc saisi l’occasion pour remettre à plat toute la question, sous la forme d’une lettre ouverte. Mais cela n’a servi à rien, car je n’ai jamais eu la moindre recension, pas même une note en bas de page. La complaisance des médias s’est vérifiée. Personne n’a osé parler de mon livre, et je peux même dire qu’un professeur des Hautes études - un personnage considérable dans le monde intellectuel français – qui s’était fendu d’un article sur mon livre s‘est vu refuser les colonnes d’un grand hebdomadaire parisien.

EN SOUCOUPES VOLANTES - Vers une ethnologie des récits d'enlèvements Sur les cas d'abductions - Réédition - Imago - 1992

J’ai découvert sur votre site Internet que vous étiez également un féru d’enquêtes Ufologiques, qu’est ce qui vous passionnez dans cette activité et quel est le cas le plus intriguant auquel vous ayez eu à faire ?

B.M : Oui, j’ai fait des enquêtes à partir de 1971 pour Phénomènes spatiaux. À l’époque, on avait pas mal de cas à se mettre sous la dent, et j’aimais beaucoup cela, rien n’est plus passionnant (mais plus difficile) que de faire des enquêtes sur les ovnis. Le cas le plus fascinant et le plus convaincant que j’aie enquêté est une rencontre rapprochée qui a eu lieu en 1970 dans les monts du Limousin. ( C’est le cas de Jabreilles les Bordes, qui est raconté dans le livre de LDLN, Mystérieuses soucoupes volantes, paru en 1973.)

RETOUR SUR L' "ANOMALIE" BELGE - Le Livre Bleu - 2000

Quelle fût votre réaction à cette fameuse mise sur Internet d’une partie des « archives officielles » françaises, d’observations sur les OVNI entre 1988 et 2006 ?

B.M : J’ai beaucoup d’estime pour le travail de M. Patenet, qui est un chercheur passionné par son sujet, et qui sait où il va. Mais, sur ce point, à supposer que l’idée vienne de lui, ce que j’ignore, je suis en désaccord avec la mise en ligne des dossiers. Que des chercheurs motivés et qui en ont fait la demande puissent obtenir ces informations, cela me paraît utile. Mais en revanche je ne crois pas qu’il y avait nécessité à mettre ces dossiers à la disposition de tous. On est brutalement passé dans l’excès inverse.

UN VOYANT PRODIGIEUX - ALEXIS DIDIER - 1826/1886 - Le Seuil - 2003

En ce qui vous concerne, quelles sont vos conclusions sur le phénomène OVNI ?

B.M : Une grande partie des cas s’explique par la projection sur des stimuli quelconques de stéréotypes issus du bagage culturel de la SF. Mais il y a bien un noyau de cas inexpliqués. Avec des amis, j’ai enquêté sur plusieurs de ces cas. Toute la question est de déterminer la nature des cas non identifiés. S’agit-il de phénomènes naturels encore inexpliqués,auxquels nous prêterions par ignorance un comportement intentionnel ? Ou bien témoignent-ils d’un comportement intentionnel véritable ? C’est là tout l’enjeu, et il est considérable. L’ufologie future devra absolument répondre à cette question.

DEVENEZ SAVANTS : DECOUVREZ LES SORCIERS - LETTRE A GEORGE CHARPAK Dervy - 2004

Après le phénomène OVNI, vous vous intéressez de près à la voyance et la métapsychique, faites-vous partie de ces chercheurs qui pensent que tous ces phénomènes s’imbriquent les uns dans les autres ?

B.M : Dans Science-fiction et soucoupes volantes, en 1978, j’ai soutenu cette hypothèse. Ce qui peut être rapproché, ce sont les cas de poltergeists et les cas d’ovnis. Aujourd’hui, je serai plus prudent. S’il y a des points communs, il y a aussi des différences. Il me semble que dans l’état actuel de nos connaissances, cette question est indécidable. Avançons d’abord dans la connaissance des ovnis et des poltergeists, et nous verrons ensuite.

En revanche, les méthodes d’approches sont très comparables. C’est peut-être là le rapport le plus fort à établir.

100 MOTS POUR COMPRENDRE LA VOYANCE - Les Empêcheurs de prenser en rond - 2005

Parmi les parutions récentes (en Français et en Anglais), quelles sont celles qui vous paraissent les plus importantes ?

B.M : Je ne suis pas trop l’actualité des ovnis. Il me semble que le livre d’Yves Sillard est important. Je ne sais pas trop ce qu’il vaut,car je ne l’ai pas encoree lu. Mais il n’est pas indifférent que l’ex patron du CNES ait participé à un livre qui prend parti positivement sur la question des ovnis. Il semble que cela indique un changement des mentalités.

HISTOIRES PARANORMALES DU TITANIC - J'AI LU - 2006

Sur la parapsychologie, je recommande à ceux qui lisent l’anglais le livre de Mary Rose Barrington sur le voyant polonais Ossowiecki, le plus grand voyant du 20°siècle.( A World in a grain of sand, Mac Farland, 2006)

En français, je me permettrai de recommander mon livre sur le somnambule Alexis Didier, qui fut sans doute le plus grand voyant du XIX° siècle . (Un voyant prodigieux, au Seuil , 2003 )

A WORLD IN A GRAIN OF SAND - Mary Rose Barrington - Mac Farland, 2006

Préparez-vous un nouvel ouvrage ?

B.M : Oui, je travaille à un livre pour lequel j’ai obtenu une bourse du Centre National du Livre, et qui devrait s’appeler Enjeux de la divination. Le propos est simple : Si l’on tient pour prouver la réalité de la voyance, quelles sont les conséquences philosophiques ? Je pense pouvoir montrer que c’est une question dévastatrice.

Je profite de l’occasion pour signaler à ceux qui nous liront que je vais publier en avril ou en mai de cette année un essai sur Aimé Michel. Voir le texte ci-après :

Les éditions Aldane (de Genève), auxquelles on doit plusieurs ouvrages sur les ovnis, vont publier deux livres consacrés à Aimé Michel.

On doit le premier au travail patient de Jean Pierre Rospars, chercheur à l’Inra et ex-consultant consultant du GEPAN à l’époque de Claude Poher et d’Alain Esterle. Sous le titre La clarté au fond du labyrinthe, Rospars présente une compilation thématique des articles donnés par Aimé Michel à la revue France catholique pendant une trentaine d’années. Précédé d’une présentation biographique de l’auteur et accompagné d’un appareil de notes, ce volumineux ouvrage dessine une image nouvelle de la pensée d’Aimé Michel. Peu de gens savent qu’entre 1970 et sa mort, ce dernier a écrit dans France catholique plus de 500 rubriques, dont certaines sont des merveilles de concision et de profondeur. Réunies par thèmes, elles dessinent la trajectoire d’un philosophe contemporain, qui ne fut pas reconnu comme tel de son vivant, et dont la pensée reste largement à découvrir. Aimé Michel ne fut pas seulement le prophète des ovnis, mais un visionnaire sans équivalent dans le monde intellectuel contemporain.

Dans le second ouvrage, L'apocalypse molle, Bertrand Méheust publie un essai d’une centaine de pages consacré à Aimé Michel, et intitulé “Le veilleur d’Ar Men”. Il y explore les thèmes de sa pensée, il montre leur articulation et leur cohérence, et aussi leur côté prophétique. Aimé Michel était un veilleur, il se trouvait très en avant de la communauté pensante, les yeux tournés vers l’horizon cosmique. Cet essai est destiné à introduire 250 pages inédites de l’auteur, dont Méheust raconte l’histoire étrange. Il s’agit des fragments d’un livre demandé par Simone Gallimard en 1981, et qui n ’a jamais vu le jour. Le titre de cet ouvrage posthume est tiré d’une des expressions favorites d’Aimé Michel : l’univers est une "apocalypse" dans les deux sens du terme, c’est-à-dire qu’il est une catastrophe continuée, et qu’un projet s’y dévoile. Et cette apocalypse est “molle” en ce sens qu’elle se déroule à une échelle temporelle qui n’est pas la nôtre. Un texte terrible et envoûtant qui complète les chroniques de France catholique et permet une écoute stéréoscopique de la pensé de l’auteur.

Pour se tenir au courant des dates de publication et commander ces ouvrages, s’adresser aux éditions Aldane :

Daniel Benaroya, 18 rue des Vernes.1217 Meyrin, Suisse

info@aldane.com

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COMMUNICATION : CONFERENCE DE BERTRAND MEHEUST LE 8 MARS 2008 - AUDITORIUM DOM VAYSETTE - GAILLAC - 81 - FRANCE A L'INITIATIVE DE DIDIER GOMEZ ET D'UFOMANIA MAGAZINE - Pour toutes demandes de renseignements - Réservations : DIDIER GOMEZ : 06 87 33 46 91 ou UFOMANIA

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Interview faite par Internet en Février 2008
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Pour plus de renseignements : BERTRAND MEHEUST

3 févr. 2008

OVNI : INTERVIEW DE PATRICK GROSS - RESPONSABLE DU SITE INTERNET : LES OVNIS VUS DE PRES

PATRICK GROSS, vous êtes le responsable du site Internet LES OVNIS VUS DE PRES. Pouvez-vous nous dire quel est le but d’un tel site et qu’est-ce qui vous prédestinait dans votre parcours personnel et professionnel à faire ce type de recherches ?

P.G : Dans tous les cas, l'un des objectifs auquel je me tiens est celui du bilinguisme anglais/français. Les anglophones pourront trouver dans leur langue des documents francophones qu'ils n'avaient jamais pu comprendre, et vice-versa. J'effectue également de plus en plus traductions en ces deux langues de documents en Espagnol, Italien et Portugais.

Ce que je veux faire par ce site est de mettre à disposition des personnes que cela pourrait intéresser, gratuitement, de la documentation concernant les rapports d'observations d'OVNIS et la controverse à leur sujet, et expliquer mes points de vues sur la question.

Une partie du site est de la vulgarisation concernant par exemple des affaires dites "classiques", d'autres qui le sont moins.

D'autres parties relèvent de mon souci de préserver la petite et la grande histoire de l'ufologie en retrouvant, préservant, publiant du matériel brut : coupures de journaux, bulletins ufologiques.

Photos qui illustrent la page d'accueil du site

Enfin, ce qui me tient le plus à coeur sont des programmes précis et exhaustifs. J'en indiquerais deux :

Rassembler la totalité de tout ce qui a jamais été dit et écrit au sujet des cas de la fameuse "vague française de 1954." Je veux documenter chaque cas du mieux possible, cherchant les coupures de presse, les - rares - rapports d'enquête, les informations éparpillées en catalogues partiels, ou qui ne sont plus à jour, les informations éparpillées dans des livres, des magazines, des bulletins, pour à terme vérifier ou réfuter un certain nombre d'idées à propos de cette vague. Par exemple : "Les extraterrestres sont-ils réellement absurdes parce qu'ils seraient souvent des'nains poilus' ?" Ou : "Toute la vague s'explique-t-elle ou non par la thèse socio-psychologique qui pose qu'ils sont tous des méprises et des canulars ?"

Pour ce projet, au bout de quatre ans, j'ai un peu plus de 1200 dossiers de cas disponibles pour tous.

Un deuxième gros projet est celui d'un catalogue complet de tous les cas du type "rencontre rapprochée du troisième type". J'entends "tous les cas" à la fois géographiquement et temporellement. Tous les pays du monde, toutes les époques. Je le fais sous une forme similaire à celle du catalogue "France 1954", mais augmenté de notes, de commentaires, d'une évaluation pour chaque cas au mieux de ce qui est possible. J'ai quelque 14 000 dossiers de cas déjà ouverts, 440 sont déjà publiés pour un an de travail ; on comprendra que ce projet va occuper une partie de mon temps pour les prochaines décennies. Je n'en arriverais certainement pas "au bout", puisque de nouveaux cas surgissent, puisque presque aucun dossier ne peut être considéré comme "terminé" ; mais je pense que les ufologues doivent savoir travailler sur le très long terme sans assurance de "terminer" eux-mêmes, et j'ai l'espoir un peu fou que d'autres aideront ou prendront le relais. Ce travail n'avait jamais été fait. Les catalogues existants, le plus souvent limités chronologiquement, ou limités à un pays, consistent presque exclusivement en brefs résumés basés sur une source unique, souvent mal référencée, et presque tous sont entièrement dépourvus de toute évaluation des causes possibles de ces rapports. Certains des catalogues existant se sont avérés, une fois que j'ai fait mes recherches, être constitués majoritairement de cas qui sont des canulars avérés ou des méprises de toutes sortes. Presque tous mettent au même niveau apparent de fiabilité des cas tantôt bien enquêtés, tantôt de simples coupures de journaux totalement "farciques", pas vérifiés ou pire, arrangés de manière à ce qu'ils semblent plus crédibles pour le lecteur qui omettrait de faire les vérifications qui n'ont pas été faites.

Parallèlement je tiens à jour les autres rubriques du site, telle celle où je publie les témoignages que des lecteurs me font la faveur de rédiger à mon attention.

Ce qui m'a amené à m'intéresser à la question OVNI est le pur hasard. Comme tout le monde, j'ai entendu des histoires de "soucoupes volantes" et de "petits hommes verts", de "Roswell" et "d'enlèvement extraterrestres", de "George Adamski" de "l'Affaire Ummo" et de "soucoupes volantes nazi". Les bandes dessinées de Lob et Gigi sur les OVNIS extraterrestres à la bibliothèque de l'école. Des articles dans le journal, "un témoin de bonne foi a vu un OVNI l'autre soir." Les séries TV, "Les Envahisseurs", bien avant les "X Files". L'oncle qui raconte qu'il avait vu une étrange lumière dans le ciel il y a vingt ans. Le copain qui lit des livres sur les OVNIS et qui dit "moi j'y crois".

Un débat à la télé, les "sceptiques" contre les "croyants", et les arguments sur les nuages lenticulaires, et pourquoi les extraterrestres ne vont pas se poser sur la pelouse de la Maison Blanche s'ils viennent de si loin, ce qui n'est pas possible "à cause de la vitesse de la lumière." J'ai vu l'obligatoire astronome expliquer que les étoiles ont parfois l'air de bouger, et le monsieur qui disait "je les ai vus comme je vous vois, ils étaient hauts comme ça, ils avaient des costumes argentés, ils m'ont tiré un rayon dessus et j'ai été comme paralysé." Il est impossible d'y échapper. J'ai vu un homme sur un trône au milieu de ses disciples dans un temple qu'ils lui ont construit, dans le Sud de la France, déclarer qu'il y a plusieurs races extraterrestres, les gentils dont il est l'ambassadeur, et les "Lémuriens", qui sont méchants. J'ai vu un petit homme très énervé expliquer "chez Dechavannes" que les extraterrestres "Petits Gris" ont des têtes poilues comme celle des rats et ont une base secrète mise à leur disposition par l'armée française sous le plateau d'Albion. Il vitupérait, je m'appelle Jimmy Guieu et j'étudie les OVNIS depuis 1950, je sais de quoi je parle, ceci est incontestable. J'ai vu un documentaire expliquant que dans le triangle des Bermudes, il ne coule pas plus de bateaux qu'ailleurs et que les extraterrestres n'ont probablement rien à voir avec cela. Si quelqu'un vous a dit qu'il n'a jamais entendu parler d'OVNI, qu'il ne sait pas à quoi un OVNI est sensé ressemblé ou ce qui est sensé arriver, ne le croyez pas. Comme presque tout le monde, cela ne m'a pas particulièrement passionné. Des histoires excitantes, mais vraies ou fausses ? Tout cela donne l'impression de n'être que du "papier", des bandes dessinées, des livres. Triangle des Bermudes, monstre du Loch Ness, soucoupes volantes, les OVNIS, les Gris.

Jimmy Guieu (souvent décrié, mais jamais égalé - commentaire de JCG)

Comme presque tout le monde, je me disais "c'est peut-être vrai, c'est peut-être du folklore, personne n'a l'air d'accord, ça a l'air plutôt farfelu, le jour où ce sera avéré, ce sera annoncé à la télévision, en attendant, ce ne sont que des histoires."

Je suis informaticien. Lorsque le World Wide Web est apparu, qu'il est devenu possible à tout un chacun de créer des sites Internet à peu de frais, j'en ai été. Cela m'a passionné. J'ai créé plusieurs sites, le côté créatif, presque artistique, du "web design" et le côté technique mêlés en une seule activité, c'est quelque chose qui m'enchantait. Un jour j'étais en train de me demander sur quel sujet créer encore un site. Par hasard, cherchant des idées, je suis tombé sur une page web montrant une "photo d'OVNIS". J'ai vu que l'OVNI à l'arrière plan était exactement le même que celui de l'avant plan. À l'aide de mon logiciel de traitement d'image, j'ai constaté que l'OVNI plus petit, plus "lointain", était une stricte copie du plus gros, réduite d'exactement 50%%. Au pixel près. Je me suis décidé, j'avais mon sujet : j'allais faire un site où je démonterais ces fraudes !

J'ai cherché d'autres "photos d'OVNIS". Et j'ai commencé à lire. Je me suis rendu compte qu'il y avait dans la masse des choses qui n'avaient pas l'air de s'expliquer si vite. Je commençais à me dire que tout cela n'était pas aussi simple qu'une affaire de quelques photos truquées.

Dans la même période, je suis tombé par pur hasard sur une information en télétexte que la chaîne de TV Suisse Romande : "Un OVNI s'est posé sur l'aéroport de San Carlos de Bariloche en Argentine."

Rappelez-vous. Je pensais naïvement, "le jour où ce sera avéré, ce sera annoncé à la télévision." Était-ce donc arrivé ? J'ai passé en revue les autres chaînes de TV. Pas un mot. Au travail, j'interroge des collègues. "As-tu entendu quelque chose ? Une TV raconte qu'un OVNI s'est posé aujourd'hui sur l'aéroport de San Carlos de Bariloche en Argentine.

" Personne ne savait rien. À l'époque j'ai trouvé cela tout à fait curieux. Une TV peut annoncer qu'un OVNI se pose sur un aéroport, point. Aucun détail supplémentaire. Silence complet. Aucun démenti, aucune confirmation. J'en ai conclu qu'il se passe des choses curieuses et qu'il faut se débrouiller tout seul pour avoir le fin mot de l'histoire. J'ai commencé mon site.

J'ai lu, cherché, discuté. Bien entendu j'ai vite réalisé que les OVNIS sont sur le web, mais sont-ils dans le ciel ? Je suis allé écouter les témoins. J'ai compris que le papier, le web, la TV, font tout paraître "virtuel", "irréel", mais qu'il existe bien des gens réels qui disent avoir vu des choses. Je n'ai toujours pas capturé de martien et je n'ai pas de bouts de soucoupe volante dans mes tiroirs, mais j'ai eu assez de témoins m'expliquer les yeux dans les yeux ce qu'ils ont vu, j'y ai assez réfléchi, j'ai assez cherché pour avoir vite compris que les OVNIS ne sont pas juste sur le web, sur le papier, à la TV.

Vous y répertoriez un nombre important de cas d’observations dans le monde entier. Est-ce qu’un schéma type ressort de toutes ces observations ?

P.G : Si vous considérez les cas d'observations de manière brute et globale, l'hétérogénéité est totale. Un rapport d'observation d'OVNI sera causé par une plume, un reflet sur une photo, un météore, un avion, un ballon dirigeable, de l'électricité statique de pales d'hélicoptères générant des images infrarouges, des fleurs en pots emmaillotées pour l'hiver, des ballons du CNES, des chauves souris, un automobiliste en panne devenant un martien et sa soucoupe, une feuille morte, un dégazage d'avion, des lucioles, un cauchemar nocturne, une invention servant d'excuse pour être arrivé en retard au travail, des torchères, un papillon sur vidéo, des lampes de poches, une mouche sur photo, des feux follets, des projecteurs de discothèque, des avions en ravitaillement en vol, la patrouille de France faisant des "manoeuvres impossibles" la nuit, des canulars montés par des "sceptiques" pour piéger des ufologues, des soies d'araignées, des planètes, des phares de voiture, des chutes de réservoirs supplémentaires d'avions, des chouettes, des missiles, des ombres, des tracteurs, des ballons festifs à l'image de "Superman" ou de "Dora l'exploratrice", une lame de scie circulaire jaillie de son support, les délires d'un psychotique, des nacelles de grues, des enseignes néon de supermarchés, des champignons, des fusées éclairantes, des satellites, des visions causées par des moisissures toxiques, des aurores boréales, des lanternes chinoises, des défauts de montures d'appareil photo, des montgolfières, des minis ballons en forme d'OVNI pour faire des farces, des images de synthèse composées sur ordinateur, le syndrome de Fregoli, des jumelles mal réglées, et ce n'est là qu'une petite partie des possibilités.

Si vous me dites, "prenons seulement les cas pour lesquels toutes ces explications qui ne font appel qu'à des causes de ce genre sont éliminées", vous posez un vrai problème. Un vrai problème que les ufologues n'ont pas résolu et ne pourront probablement jamais résoudre sur la seule base du volontariat et sur ses seules ressources privées. Ce problème est que la majorité des rapports d'observations d'OVNIS ne font l'objet d'aucune recherche quant à leur explication. Ce sont juste des rapports, parfois publiés, cités, mais rien de plus, et il n'y a rien qui permette de garantir qu'il n'y a pas une explication ordinaire, ni rien qui permet de garantir qu'ils ne sont pas, par exemple, causés par des visiteurs extraterrestres ou une autre cause encore plus surprenante. Parce qu'il y a un tel grand nombre de rapports d'observations non enquêtés, tout discours assurant qu'il y a tel ou tel trait commun, ou constante, dans les rapports d'observations, est risqué, donc vain.

Même si l'ont peut arguer de constante ou de similitudes dans ces rapports qui sont bien enquêtés et n'ont pas, jusqu'à démonstration du contraire, d'explication ordinaire, les rapports non enquêtés sont en tel surnombre que les constantes, schéma type, traits communs, ou inversement leur absence, n'ont jamais été sérieusement déterminés.

Je ne peux donc que donner quelques directions, impressions, sujettes à caution en raison de ce qui précède. Je peux par exemple dire que lors de la fameuse vague Belge, débutant en 1989, il me semble qu'il y a un nombre non négligeable de descriptions d'engins structurés de surface triangulaire munis de trois "phares" aux trois coins, phares ayant des caractéristiques peu ordinaires. Dans mon opinion, une bonne partie de ces rapports n'a pas d'explication ordinaire, et dans mon opinion, il est douteux qu'il y ait pour annuler ce "schéma" un surnombre de milliers d'observations dans le même temps et lieu qui ne seraient pas connus et seraient très différentes. Je peux aussi dire que l'on ne trouve absolument pas ce "schéma" lors de la vague française de 1954 par exemple. De cela je suis certain, mais j'ai eu 4 ans de travail à faire avant de pouvoir m'en dire certain.

Je pourrais multiplier de tels exemples de "schémas". Je préfère donner quelques idées générales.

Lorsque des ufologues dits "sceptiques" ou non vous assurent que tout OVNI est toujours différent, qu'il y a une "absurde vaisselle cosmique", comme le disaient par exemple Aimé Michel ou les très sceptiques Barthel et Brucker, n'en croyez rien, c'est une demi-vérité, un manque de réflexion, un défaut de discrimination.

Lorsqu'à l'inverse des ufologues vous parlent de "schémas" ou de constantes, soyez tout à fait vigilant sur cela. C'est parfois totalement inventé. Parfois, ce n'est pas "inventé", mais on oubliera d'aller au bout de la démarche qui s'impose. Ainsi, des ufologues déclarent qu'il n'y a pas d'OVNIS extraterrestres, qu'ils sont méprises et confusions, ou qu'ils sont "paranormaux" ou "supraterrestres" ou que sais-je encore au lieu d'extraterrestres, au motif que "les extraterrestres de la vague de 1954 en France étaient des nains poilus". Le vrai est que des récits en France en 1954 mentionnent des "nains poilus" en proportion tout à fait évidente. Mais si l'on étudie ces récits de près, on se rend compte qu'ils sont en quasi-totalité des canulars. Il n'y a alors pas à théoriser sur "les OVNIS" sur une telle base !

C'est là l'erreur la plus répandue lorsque l'on vous évoquera des constantes. Le fait qu'elles portent sur des cas que l'on devrait ne pas prendre en considération. Le ravage de l'"étude statistique" qui consiste à attribuer aux OVNIS des constantes à partir de récits de météores, de canulars et toutes sortes de choses prises comme "vrais OVNIS" sans aucun travail de filtrage.

On vous parlera par exemple de "petit Gris", de "short Greys", comme un type "prédominant" ou "une race extraterrestre". N'en croyez rien. Je n'ai vu aucune telle prédominance. Pour y croire, il faut croire beaucoup de choses qui ne devraient pas l'être. Pour le vérifier, la seule approche est celle de l'étude de la totalité des cas avec occupants, et la recherche de leur validité au cas par cas. C'est ce que j'ai entrepris. 14 000 cas au moins, seulement 440 traités jusqu'ici. Si quelqu'un vous parle de prédominance de Gris ou de "race des Gris", défiez-le de vous montrer 14 000 cas documentés et de vous indiquer lesquels sont fiables et lesquels ne le sont pas, et de vous en faire démonstration pour chaque cas.

Je sais que personne ne le pourra.

C'est là une autre erreur courante. On a lu dans des livres qu'il existe "de nombreux cas" avec les fameux Gris. Mais ce n'est qu'une imagerie. Manque l'étude, manque l'évaluation de tous les cas.

Vous entendrez parfois dire que l'ufologie piétine, qu'il n'y a pas d'avancées. Pourtant, il y a tant à faire. Je pense que si l'ufologie piétine, c'est parce que la mode est à la spéculation et aux affirmations rapides, à l'opposition d'idées sans fondements, et qu'aller au-delà demande du travail, et le travail n'est plus à la mode en ufologie. On se berce de l'illusion qu'il a déjà été assez fait !

Quelle fût votre réaction à cette fameuse mise sur Internet d’une partie des « archives officielles » françaises, d’observations sur les OVNI entre 1988 et 2006 ?

P.G : La France a une longue histoire d'un intérêt officiel continue pour les rapports d'observations d'OVNIS, sous la forme d'un service du CNES, le centre National pour les Etudes de l'Espace. Le "bureau des OVNIS" du CNES s'est appelé GEPAN, puis SEPRA, et tous deux ont généré de l'intérêt, des polémiques, des rumeurs tandis qu'ils ont régulièrement tendu à conclure que des OVNIS sont réels et peut-être ou probablement extraterrestres, bien qu'une telle position n'ait été jamais reçue la moindre publicité et est apparue seulement sur des documents internes ou en tant qu'opinion personnelle de directeurs changeants du GEPAN / SEPRA.

En 2004, un ufologue a alerté des collègues pour indiquer qu'apparemment Jean-Jacques Vélasco, directeur actuel du SEPRA, ne serait plus responsable du SEPRA. Beaucoup se sont demandés si ceci avait quelque chose à voir avec son nouveau livre dans lequel il donne sa conclusion personnelle que certains OVNIS sont réels et extraterrestres.

Un article du magazine français de vulgarisation d'astronomie "Ciel et Espace" de juin 2004 a été reproduit par un web master sur l'Internet a été mis en vedette : "Le CNES enterre les OVNIS." L'article montrait une polarisation nette contre la notion que des rapports d'OVNIS puissent être expliqués comme des engins extraterrestres, et plutôt hostile au SEPRA et au GEPAN, indiquant qu'ils auraient juste publié "quelques notes techniques sur des problèmes de méthodologie". Il a également indiqué que les archives du CNES comprenant des témoignages anonymisés recueillis par les autorités pourraient être rendues publics dans un futur non-défini.

Un ufologue allemand très hostile à toute explication par de l'extraterrestre a commenté que le SEPRA est fermé, et que c'est bien normal puisque selon lui il n'existe aucun OVNI, et que la fin de SEPRA est un "signe des temps", c'est-à-dire, des temps où tout le monde comprend que les OVNIS sont seulement Vénus et ballons à air chaud et autres choses terrestres.

Un journaliste du quotidien "Sud-Ouest" a écrit que le SEPRA n'existe plus, mais que Jean-Jacques Vélasco est toujours responsable des OVNIS au CNES, seul à cette tâche comme précédemment.

Le journaliste et le chercheur fortéen Grégory Guttierez a ensuite pu interviewer Arnaud Benedetti, le porte-parole officiel du CNES, le 28 mai 2004. Benedetti a indiqué que le SEPRA en tant que service n'existait déjà plus depuis janvier 2004, et que Jean-Jacques Vélasco était devenu "responsable de mission" traitant des "phénomènes aérospatiaux rares". Benedetti a indiqué que les moyens et la mise en oeuvre de cette mission sont à l'étude et que rien n'a encore été décidé, si ce n'est la décision de peut-être former un groupe pour prendre des décisions, comme peut-être un réel programme pour étudier les "phénomènes aérospatiaux rares."

Interrogé par Guttierez au sujet des archives et de leur éventuelle mise à disposition du public, Benedetti a dit qu'elles seront effectivement mis à la disposition du public. Interrogé quant à un délai ou une date, il a répondu que ceci prendra beaucoup de temps. Au milieu de la rumeur et des incertitudes quant à la poursuite de l'effort officiel français de recherche sur les OVNIS ou de sa fin, j'ai alors exprimé publiquement ma propre inquiétude, d'abord sur les deux principaux groupes de discussion d'ufologie ou fortéenne en France, Aleph et OVNI-Science, puis sur mon site. J'avais écrit :

"Comme vous le savez déjà, le CNES semble avoir pris la décision de supprimer le SEPRA."

"TOUTE la documentation, papiers, études, photos, témoignages (anonymisés), graphiques, listings, dossiers, prélèvements du GEPAN/SEPRA constituent un BIEN PUBLIC rassemblé grâce aux impôts payés par nous tous."

"Du moment que ce bien public n'est plus exploité, du fait de la suppression du service qui en assurait l'exploitation (quelle que soit la qualité de ce service ou ses conclusions), cette documentation devrait être accessible à tous, sans délai, gratuitement, pour le bénéfice de QUICONQUE voudrait se faire sa propre opinion ou conforter son opinion sur des questions ayant trait aux OVNIS, au GEPAN/SEPRA et au CNES."

"Un mécanisme au moins aussi simple que la réglementation américaine FOIA devrait être mise en place sans délai."

"Un lieu d'archivage ouvert au public devrait être organisé au plus tôt, à l'instar de ce qui fut fait dès 1977 aux Etats-Unis avec la National Archives and Records Administration, Washington DC, qui tient à la disposition de TOUT citoyen américain l'intégralité ou presque des vingt-deux mètres cubes de documentation réunie ou créée par le Projet Bluebook sur les OVNIS, tout en offrant également des facilités de reproduction à prix coûtant."

"Il serait moralement et scientifiquement scandaleux que cette documentation disparaisse, à l'instar des travaux du projet Colorado ayant donné lieu au rapport Condon, aux Etats-Unis, lesquelles données devaient être publiques mais ont été, en lieu et place, emmenées par le directeur de l'étude à son domicile personnel où celui-ci finit par les jeter au feu."

"Je pense fermement que l'ensemble de la communauté ufologique française devrait avoir en tête maintenant cette exigence d'accès à cette documentation dans son intégralité."

"La réponse ou l'absence de réponse du CNES à cette exigence prouverait ou démentirait leur bonne foi."

"Si les ufologues français, quelles que soient leurs opinions, n'ont d'autre souci que de gloser maintenant encore et encore, sans fin, sur telle rentrée atmosphérique de 1990, telle incompétence ou dissimulation, ou telle tendance conspirationniste de leurs collègues, ils n'auront que ce qu'ils méritent : rien."

Gregory Guttierez a alors très rapidement organisé une pétition, fait citation de ce que j'avais écrit, que j'ai évidemment signé. Une chose remarquable est que des ufologues en France ont partagé mon souci et ont signé la pétition. Beaucoup ont compris que la question n'est pas tellement de spéculer sur la teneur des archives non publiées du SEPRA ou de la réalité d'OVNIS et pas même de spéculer sur la qualité des archives du SEPRA / GEPAN ou de la personnalité de Jean-Jacques Vélasco, mais qu'il est très important que chacun obtienne finalement la possibilité de lire la documentation par lui-même sans complication et de pouvoir se faire SON PROPRE AVIS sur ce travail et ces archives. C'est pourquoi la pétition avait recueilli les signatures d'ufologues qui ont des positions parfois totalement antagonistes à propos des OVNIS, du SEPRA : le but est que les archives ne soient pas perdues ni enfermées dans une armoire quelconque, elles doivent être anonymisées et ouvert à tous sans conditions compliquées.

Inversement, quelques ufologues qui "dénoncent" pourtant depuis des années un "secret" scandaleux dès lors qu'il s'agit des Etats-unis ont boudé cette pétition. Un ufologue Suisse a trouvé sensé de dire qu'il n'y a rien d'intéressant dans les archives américaines ; il a depuis écrit un livre basé sur ces archives. Un quidam a écrit que selon sa "source anonyme" le SEPRA ne ferme pas et qu'il faut attendre au lieu de demander l'accès aux archives. D'autres ont dit qu'il ne faut pas que l'on puisse accéder à ces archives, que c'est long et difficile de le faire etc. Les mêmes par la suite ont annoncé leur ouverture comme un "événement ufologique considérable" alors qu'ils n'avaient pas levé le petit doigt pour cela.

Je pense que ma réponse concernant la publication de ces archives par le GEIPAN s'imagine aisément :

Enfin, en France, nous avons un début d'ouverture. Pour moi, le CNES a prouvé sa bonne foi. Je voulais cela, c'est là, bravo au CNES, au GEIPAN, à ceux qui ont appuyé la demande, tout simplement.

Cela a été ma réaction, figurant dans les "nouvelles" de mon site aux dates en question. Maintenant, ces publications par le GEIPAN continue. Cela prouve encore leur bonne volonté.

Evidemment, du fait que ces documents soient publiés, je puis m'y plonger. Je le fais. Cela aura un résultat. Je parlerais des cas qui m'ont particulièrement interpellé pour une raison ou une autre. D'autres ufologues explorent également ces documents, se rapprochent de leurs dossiers sur les mêmes cas et ainsi de suite. Maintenant, on peut le faire, tout le monde peut le faire. Je n'en demandais pas plus.

Un lecteur m'a écrit. "Vous voilà bien avancé maintenant, il n'y avait pas d'extraterrestre dans le formol dans les archives du CNES, vous voyez bien." J'ai dû lui redire ce que j'avais toujours tenté d'expliquer. Je ne savais rien de ce qu'il y avait dans ces archives.

Je n'avais jamais spéculé là-dessus. Je ne m'étais jamais attendu non plus à ce que le CNES montre un extraterrestre dans le formol. Il a dit "il n'y a rien d'intéressant dans ces dossiers". Je lui en ai indiqué quelques-uns, et lui ai dit que si cela ne l'intéresse pas, soit, mais que personnellement je les trouve très intéressant. Il est tombé d'accord.

On m'a parfois dit, "mais tu penses bien que les choses encore plus intéressantes restent cachées." J'ai dit que je ne le "pense pas bien" du tout, que ce n'est que de la spéculation. Mais j'ai aussi dit qu'en effet, des documents demandés par des ufologues ne sont pas encore disponibles. Par exemple, l'ufologue Jean Sider avait écrit il y a des années pour obtenir ce qui aurait bien pu être rédigé par un officier qui aurait enquêté sur un atterrissage de soucoupe volante sur une route devant un automobiliste près de Forbach en 1954. Jean Sider a publié la réponse, une lettre qui au bas mot l'envoyait paître.

Non, le CNES n'a pas "tout" rendu accessible. J'aimerais bien savoir ce que le militaire qui a enquêté à Forbach en 1954 a bien pu écrire. Mais il ne fait pas non plus tout mélanger. Une chose après l'autre, et rendons à César ce qui est à César ! Le CNES ne peut pas publier des documents dont il n'a pas du tout la charge. C'est vrai, la chose militaire en France reste très en retard par rapport à d'autres pays. Ne dit-on pas depuis des décennies "La Grande Muette" ? Il n'y a pas à spéculer. Ce qui s'est passé est que le CNES montre que si des citoyens demandent quelque chose, quelque chose de légitime, la demande peut aboutir.

Sur votre site on trouve également un grand nombre d’observations qui remontent assez loin tout au long de l’histoire. Vous pensez donc que le phénomène nous accompagne depuis toujours ?

P.G : Nous parlions du passé, et il est également flagrant qu'avant l'ère moderne des soucoupes volantes, les astronomes n'hésitaient pas à rapporter les choses curieuses qu'ils voyaient parfois dans le ciel par leurs télescopes, ou à l'oeil nu. Il n'était pas honteux de rapporter au moins à ses pairs quelque chose d'étrange.

Mais depuis le sensationnalisme persistant des dernières décennies, les quolibets sur les "petits hommes verts", les sornettes des contactés, le conspirationnisme érigé en fait ufologique primordial, la radicalisation de l'opposition entre l'amateur, le témoin, supposé représenter l'irrationnel, l'hystérique, et le scientifique qui est, lui, supposé immunisé contre toute "vision", curieusement, les astronomes ne voient plus rien. L'ère moderne a été une chance de passer du "j'y crois, j'y crois pas" à "qu'est ce qui s'est vraiment passé" mais elle s'est maintenant noyé dans ses excès et la communauté scientifique dans sa généralité n'y touchera plus même avec des pincettes.

Les ufologues eux-mêmes portent une lourde responsabilité. Il n'est absolument pas possible d'augmenter l'intérêt de la communauté scientifique pour le sujet en s'égosillant vainement sur la prétendue odieuse "science officielle" qui "nierait" la question. Les scientifiques s'en détourneront d'autant plus que les ufologues rejettent sur eux une "stagnation" réelle ou imaginaire qui est en réalité leur propre incapacité à se conformer à la méthodologie éprouvée de la science, qui n'est pourtant qu'un simple "bon sens" dont n'importe qui pourrait faire preuve.

Au lieu de présenter des données fiables, des enquêtes solides et complètes, trop d'ufologues passent trop de temps à se plaindre. "C'est la faute aux autres !" Ils ont réussi à se convaincre eux-mêmes que les scientifiques sont leurs ennemis. Ils l'ont tant répété que c'est devenu vrai.

Alors que l'on aura pu penser que l'ufologie corrigera avec le temps des erreurs de jeunesse inévitables, le contraire s'est produit. L'ufologue moderne "sait" qu'un vaisseau spatial s'est écrasé à Roswell, il n'enquête plus, il ne vérifie plus, il sait. En réalité, il ne sait plus distinguer grand chose. Un oiseau sur une photo devient "une soucoupe classique métallique". Un coup de flash sur des gouttelettes de bruine ou de la poussière sont "des énergies mystérieuses". Un doigt flou devant un objectif est "encore une mystérieuse anomalie photographique incontestable au Col de Vence". Lorsque les auteurs de la "vidéo de l'autopsie de Roswell" avouent et expliquent leur canular, c'est "sûrement une complexe opération de désinformation." Des artistes anglais font des dessins dans les champs, et voilà "une réponse des extraterrestres à nos messages." Une trace radar sans rapport réel avec une observation visuelle, c'est "encore de la démolition par les debunkers."

Les plus médiatiques d'entre eux savent bien ce que demande le public. Certainement pas de rébarbatifs rapports d'enquête. Certainement pas des exemples d'observations ayant eu une explication ordinaire. Certainement pas des protocoles d'enquête sur le terrain, encore moins du travail à faire. Ils veulent du mystère, des histoires excitantes, du complot, des "vidéos troublantes sur l'Internet", des contacts extraterrestres, de la science Ummite, des bases extraterrestres sur la Lune, des ufologues assassinés par les méchants Gouvernements, des "déclarations officielles", le Vatican confirme les visites extraterrestres, le Japon se prépare à une invasion, la terre est creuse, les morts parlent aux vivants, des millions d'américains sont "abductés", Hitler aidé par les extraterrestres, et surtout, que l'on dénonce les scientifiques obtus qui ne veulent rien admettre de toutes ces "Vérités", annoncées en couverture, "qui ne sont que des hypothèses", avec "le lecteur jugera par lui-même, les auteurs sont seuls responsables" comme le dit la formule rédactionnelle inscrite en tout petit à l'intérieur.

Les magazines qui servent cela sont sans tous les kiosques. Les scientifiques les voient. Les plus curieux les feuilletteront, "pour voir". Ils tomberont sur les mêmes sornettes sensationnalistes sur le web.

Les ufologues en général restent passifs face au sensationnalisme. La plupart ne croient pas du tout que la terre est creuse ou que le Vatican signe des traités avec les extraterrestres ou que des "Men-in-Black" menacent les témoins. Mais ils ne le diront pas. La raison en est simple : cela rend très impopulaire. Ce sont les gens qui aiment le sensationnel qui sont leur lectorat.

La communauté scientifique n'a que faire de tout cela. La communauté scientifique n'est pas payée pour s'occuper d'OVNIS pour le compte du grand public. Une seule personne en France est payée pour cela. Aucune aux Etats-Unis, par exemple. La communauté scientifique est payée pour développer de meilleurs médicaments, pour l'exploration spatiale, pour comprendre le génome, le climat et milles autres choses. Elle n'a aucune compétence particulière en ufologie.

Que pensez-vous de l’affaire de Roswell ?

P.G : Dans les années 90, sur une chaîne documentaire, j'ai vu plusieurs des personnes qui avaient été sur le champ des débris. Ce qu'elles décrivaient m'a stupéfié. Une dame disait : "Certains de ces trucs étaient faits d'une matière que je n'ai pas du tout pu reconnaître. Quelque chose que je n'avais jamais vu nulle part. À l'époque, je me suis dit que ce à quoi cela ressemble le plus est la bakélite, mais ce n'était pas exactement de la bakélite. Plus tard, sont apparus les objets en plastique, et j'ai réalisé que c'était plutôt une sorte de plastique, mais ce n'était pas exactement du plastique. C'était léger comme du bois de balsa, mais ce n'était pas du bois de balsa."

Je ne m'intéressais pas particulièrement à l'ufologie à cette époque, mais c'est à ce moment que j'ai compris pourquoi des gens s'y intéressaient, pourquoi des gens enquêtaient sur cette affaire de Roswell. J'ai réalisé que chercher à comprendre si oui ou non un vaisseau spatial s'était écrasé là-bas n'était pas stupide.

Quand je me suis vraiment intéressé à l'ufologie, vers 1999, j'ai commencé par lire des ouvrages en français sur le sujet. J'ai été très insatisfait. Par exemple, les choses importantes que j'avais entendu ces témoins dire n'y étaient pratiquement pas indiquées. Au lieu d'informations, j'y trouvais un discours du type : "C'était bien un accident de vaisseau spatial, car il y a un grand complot pour le dissimuler." Au lieu des détails des témoignages, j'y trouvais des phrases du genre "il y a des centaines de témoins, ils ne peuvent pas tous mentir, donc c'était un engin extraterrestre." Mais il n'y avait pas réellement de centaines de témoins. J'y trouvais des documents déclassifiés, intéressants mais sans rapport réel avec l'incident de Roswell. J'y trouvais des erreurs, des raccourcis, des approximations.

J'ai lu les livres américains sur le sujet. C'est devenu un peu plus clair. J'ai lu tous les livres sceptiques américains sur le sujet, ceux que les Français ne lisent généralement pas, et j'ai vu que la situation est très complexe. Faux témoins abondent, par exemple. Mais les auteurs sceptiques éludent beaucoup de points qui leur posent problème. Ils pratiquent beaucoup l'art de la demi-vérité.

Aujourd'hui, je ne sais toujours pas ce qui s'était passé.

Je peux tout de même dire certaines choses.

L'affaire de Roswell n'est pas l'ufologie. Elle serait l'affaire la plus importante de toutes si effectivement, un vaisseau spatial s'était écrasé, mais parce que les témoignages sont nombreux, contradictoires, parfois faux, très anciens, il n'y a qu'une seule manière de le prouver: découvrir un morceau du vaisseau spatial. Ce n'est pas le cas, ce ne sera peut-être jamais le cas, et de ce fait, c'est une affaire seulement potentiellement importante, mais concrètement c'est seulement une affaire controversée. Il est tout à fait légitime que des chercheurs ou des auteurs se consacrent particulièrement à cette affaire, dans un "camp" ou dans l'autre. Mais je suis triste que des affaires plus proches ne nous soient totalement négligées. Il n'y a pas longtemps, je rédigeais un dossier à propos d'une rencontre rapprochée du troisième type allégué en France. Des gouttelettes de métal seraient tombées de l'OVNI sur le sol. Il n'y a pas eu un chat pour aller les chercher. Il y avait et il y a encore peut-être une opportunité de trouver des preuves matérielles importantes, qui sait, chez nous, en France, depuis des décennies, qui pourraient rendre une affaire quasi-inconnue de chez nous plus importante que Roswell, mais le travail reste à faire.

La thèse de la "désinformation" doit être remise à sa place légitime, celle d'une spéculation, d'une possibilité. Elle ne doit plus être avancée à tout bout de champ pour justifier tout et n'importe quoi. Lorsque des escrocs avouent qu'ils avaient bel et bien réalisé une fausse vidéo d'un prétendu "extraterrestre de Roswell" - sic - essayé de sauver sa croyance de ce qu'il s'agissait d'une "preuve" en disant que "c'était probablement une opération de désinformation amplifiante" n'est qu'un raisonnement circulaire. On parle de convaincre la communauté scientifique, cela n'arrivera pas par des raisonnements circulaires de cette sorte. Un ufologue doit se contenter de déterminer et présenter des faits, laisser les spéculations sur son bloc-notes personnel au lieu d'en faire à tort des points centraux de ses thèses.

Si un vaisseau spatial s'est écrasé à Roswell et a été récupéré, un tel événement a été géré par le cloisonnement, le "need to know", le principe qui veut que chacun ne sera informé que de ce qui le concerne de manière indispensable. Il est parfaitement absurde de croire que les personnes qui pensent que c'est un train de ballons qui était tombé soient des complices d'une campagne de désinformation qui aurait été informés par quelque agent gouvernemental qu'en réalité il s'agissait bien d'un engin extraterrestre. Il est absurde de croire que tout militaire sceptique quant aux OVNI fait nécessairement partie d'une conspiration ayant son origine dans l'incident de Roswell. Le secret ne se protège pas par des multiplications de démentis et par la mise au courant d'armées entières ou de services entiers, mais par le cloisonnement et le silence.

Il existe bel un bien une culture du secret sur les OVNIS dans les milieux militaires. Mais cette culture est leur culture normale, Roswell ou pas, c'est ainsi que cela devait se passer de toute façon. Une armée de l'air n'a pas comme mission de trancher une controverse scientifique, elle n'a pas envie que le public exige d'elle d'étudier scientifiquement des rapports d'OVNIS et de leur dire si les visites extraterrestres sont une réalité ou pas. Une armée de l'air doit avoir la maîtrise de l'air, mais si des engins inconnus perturbent leur sérénité, ils seront les derniers à s'en vanter, ils voudront rassurer les gens, pas leur rendre des comptes. L'US Air force rédige un mémo : "Messieurs, si une observation a une explication ordinaire, vous pouvez en parler à la presse, s'ils vous posent des questions. Dans le cas contraire, cela doit rester confidentiel, nous ne voulons pas avoir la presse sur le dos, nous ne voulons pas créer de panique." C'est ainsi, que les extraterrestres nous visitent ou non, Roswell ou pas Roswell, que cela se passe de toute façon, et l'existence d'une politique de rétention de l'information et de communiqués rassurants ou d'explications parfois ineptes n'est absolument pas la preuve de l'existence de visiteurs extraterrestres ni de récupérations d'engins extraterrestres.

Il est bien possible que des militaires se soient effectivement emparés d'un engin extraterrestre, avec ou sans occupants, un jour, quelque part, ou plusieurs fois. Mais je n'en ai pas vu de preuves assez solides pour moi pour le moment. Si quelqu'un les a, qu'il me les montre. Je ne suis pas en train de dire qu'elles n'existent pas, je suis en train de dire que personne ne me les a encore montrées.

L'autre jour, le site web d'un ufologue connu ne répondait plus. Des amateurs d'OVNIS et de conspirations réelles ou alléguées de toutes sortes ont dit : "C'est le gouvernement qui veut empêcher qu'on y lise la Vérité". Le site de cet ufologue est en ligne depuis des années, il a publié ses livres, mais cela ne les interpelle pas. Son site ne répond plus, c'est donc le Gouvernement qui veut étouffer la Vérité. La réalité ? Il avait oublié ou négligé de payer le renouvellement de son nom de domaine. J'aurais pu le leur dire, mais je n'ai pas le droit de m'exprimer sur leur forum. Parce que je dis ce genre de chose, des ufologues ont décidé que j'étais un dangereux désinformateur et ne veulent plus que je puisse dire de telles choses sur leurs forums. Voilà à quoi mène l'obsession conspirationniste. Parce qu'il est évident qu'un gouvernement mettant la main sur un engin extraterrestre pourrait décider de ne pas le crier sur les toits, la paranoïa est devenue la règle plutôt que l'exception pour l'ufologie française. Les gens lisent Guieu, Bourdais, Parmentier, et extrapolent jusqu'à la paranoïa, sans plus rien vérifier. S'il s'agit d'intéresser la communauté scientifique, il va falloir faire un gros travail à ce sujet. Les ufologues, auteurs de livres, webmaster de sites Internet, portent une lourde responsabilité. Le comprendront-ils ?

L'ufologie est dans l'état où l'ont mise les ufologues. Le scientifique s'y perd. Il se dit que ce ne sera intéressant que lorsqu'on lui remettra en main propre un extraterrestre ou une soucoupe volante. Les scientifiques ne sont absolument pour rien dans le moindre "insuccès" vrai ou imaginaire de l'ufologie. Certains ont tout fait pour que l'ufologie n'en arrive pas à l'état où elle est. C'est perdu, et ce n'est pas non plus leur faute.

L'ufologie peut être pratiquée dans les règles de la méthodologie scientifique. Les scientifiques de l'OVNI, ce ne sont pas les astronomes, les généticiens, les botanistes ou les archéologues, ni les psychologues ni les sociologues. Les scientifiques de l'OVNI, ce sont les ufologues qui travaillent dans le respect des règles de la méthodologie scientifique. Ils sont l'infime minorité.

Les ufologues qui s'imagineraient qu'un beau jour, par la grâce des livres, sites, magazines, interviews, déclamations des ufologues, la communauté scientifique va tout d'un coup abandonner télescopes, spectromètres de masse, éprouvettes, pour sortir dans la rue et regarder vers le ciel s'il existe vraiment des extraterrestres vivent dans un monde illusoire.

Certains ufologues savent très bien ce qu'il conviendrait de faire pour intéresser tout de même les scientifiques. Il s'agirait de se mettre au travail sérieusement et dans les règles de la méthodologie scientifique. Mais qui a envie de travailler, et qui a envie de travailler dans les règles, quand, pour couronner le tout, ce n'est pas ce que demande le public ?

En ce qui vous concerne, quelles sont vos conclusions sur le phénomène OVNI ?

P.G : Je pense que la plupart des rapports d'observation d'OVNIS ont des causes triviales, parfois impossible à déterminer simplement parce que les données sont insuffisantes ou qu'elles ont été déformées ou peut-être déformées, au lieu d'avoir été soigneusement recueillies. Il y a un grand éventail de méprises, et un nombre non négligeable de canulars. Je pense que pour certains autres rapports, la seule explication rationnelle qui m'apparaisse est celle des visiteurs extraterrestres.

Men in Black - L'Etrange Affaire des Hommes en Noir par Joël Mesnard - Le Mercure Dauphinois - 2005

Parmi les parutions récentes (en Français et dans d’autres langues), quelles sont celles qui vous paraissent les plus importantes ?

P.G : Pour ce qui concerne les ouvrages récents en français, je n'ai rien trouvé qui m'ait appris quoi que ce soit. Certains sont des livres datés ressortis sous un nouveau titre ! Un autre est presque entièrement basé sur de brefs résumés de cas pris sur le web. Quasiment tous sont des redites. Je précise que j'achète et lis tout ce qui parait, parce qu'un ufologue doit se tenir au courant de tout.

Je comprends bien que le lecteur qui veut découvrir l'ufologie ne sera pas gêné par le fait de lire des redites ; s'il découvre le sujet, c'est sans importance. Mais si j'avais des livres à conseiller pour débuter, peu seraient récents. Je veux tout de même citer quelques ouvrages plus ou moins récents en français, je ne les trouve pas nécessairement parfaits, je ne souscris pas forcément à tout leur contenu, mais au moins j'y ai trouvé des mérites.

Joël Mesnard a écrit un ouvrage "Men in Black - L'Etrange Affaire des Hommes en Noir et des OVNIS" (Le Mercure Dauphinois, en 2005.) Le livre expose la casuistique de ses affaires, on peut bien y constater qu'elles sont très hétérogènes. Il conclut par une saine mise en garde : il est possible d'examiner tout cela calmement, de ne pas concocter des thèses hâtives sur ces récits ou le vrai ne se distingue pas bien du faux, et il ne serait pas bon de faire de ces récits quelque chose de trop central en ufologie pour le moment.

Pierre Lagrange a écrit "La Guerre des Mondes Aura-t-Elle lieu ?" (Laffont, 2005). Tout le monde le sait : lorsque Orson Welles en 1938 avait raconté à la radio une invasion Martienne et simulant un reportage de faits réels, les foules irrationnelles sont devenues hystériques et il y a eu des vagues de suicides. Et bien non. Il n'y a pas eu un seul suicide, il n'y a guère eu d'hystérie. Ce n'était qu'un mythe pseudo-rationaliste. Il s'agissait pour les milieux qui se pensaient les représentants de la Connaissance et de la Raison de se conforter eux-mêmes en dénigrant une "foule irrationnelle" qui n'existait que dans leur imagination. Je sais que Pierre Lagrange a un plan. Un plan qui est bon pour l'ufologie. Ce livre est une pièce du plan. Il est la pièce du plan qui dit en le démontrant : "Messieurs les scientifiques, ne gobez pas si vite le mythe de l'hystérie collective des foules comme explication des petits hommes verts. Ce n'est pas si simple."

Je lis les auteurs anglo-saxons. Les publications y sont très inégales mais bien plus nombreuses, je citerais juste l'un des livres des dernières années que j'ai trouvé particulièrement important.

Ann Druffel a écrit une biographie du Dr. James McDonald. Il a été l'un des rares scientifiques à se pencher sur la question OVNI de manière sérieuse. Il a été sur le terrain pendant des années avant de s'exprimer publiquement. Il considérait les observations sur lesquelles il enquêtait avec le souci acharné de trouver les explications triviales. Il ne faisait pas son ufologie en fauteuil, mais sur le terrain, cuisinant littéralement les témoins. Il en a retiré la conviction que toutes les observations n'étaient pas des méprises et des canulars, et que certaines avaient comme "moins pire explication" celle des visiteurs extraterrestres. Sa vie en est devenue difficile. Le sceptique Philip Klass s'est livré à des manoeuvres particulièrement odieuses à son encontre. James McDonald n'a pas réussi à intéresser la plus large communauté scientifique à la question des OVNIS. Le facteur ridicule a été le plus fort, il était trop seul, trop de sornettes ufologiques occupaient le devant de la scène. Je pense que tous les ufologues devraient lire ce livre de 640 pages extrêmement bien documenté : "Firestorm", par Ann Druffel, Wildflower Press, 2003.

Firestorm par Ann Druffel - Wildflower Press - 2003

Est-ce que vous souhaiteriez faire connaître vos recherches au travers d’un ouvrage ?

P.G : Si je devais répondre par oui ou par non, ce serait non.

Je fais un certain travail - je n'aime pas m'auto-congratuler, en disant que ce sont des "recherches"; si c'en sont, les gens ont assez de jugeote pour le voir.

Ce travail est depuis les débuts disponible gratuitement sur l'Internet.

Un livre au contraire ne peut pas être gratuit. De ce fait, et parce que je me refuse totalement à gagner ne serait-ce qu'un centime avec l'ufologie, je ne veux pas vendre de livres. Vous savez bien ce que disent parfois des gens qui se réclament du "scepticisme" : que les ufologues n'en veulent qu'au porte-monnaie des gens !

Et bien, ce n'est pas mon cas, ce ne sera jamais mon cas.

J'ai écrit, dit cela maintes fois au cours des ans et je m'y suis toujours tenu. Mais un jour, un ami, qui ne s'intéresse pas particulièrement aux OVNIS, m'a expliqué :

"J'aimerais bien lire ton site, mais je n'aime pas du tout lire des pages et des pages de textes sur un écran d'ordinateur. J'aime tenir un livre en main, j'aime le papier, j'aime tourner les pages, j'aime pouvoir l'emporter avec moi, m'asseoir sur un banc dans le parc, lire dans le train. Tu devrais écrire des livres, alors je te lirais."

J'y ai réfléchi. Le bougre avait dit quelque chose qui tient la route !

Alors, j'ai réalisé que je ne devais pas confondre "écrire des livres" et "gagner de l'argent." J'ai réalisé que tôt ou tard, j'aurais envie d'écrire des livres. Et depuis, j'en ai mis quatre en chantier. Ils ne "sortiront" peut-être jamais. Ils ne seront probablement pas "prêts" avant ma retraite, dans 15, 20 ans. Mais qui sait.

J'ai tout simplement décidé que si un jour des livres dont je serais l'auteur sont publiés, je donnerais chaque petit sou (il ne faut pas se leurrer, les livres sur les OVNIS ne rendent pas millionnaire !), je donnerai chaque petit sou à des oeuvres humanitaires en dehors de l'ufologie.

Maintenant, je peux le dire : je ne tiens pas absolument à écrire des livres. Mais il se peut que je le fasse un jour. Si je le fais, je m'engage, et montrerais les justificatifs, à ne pas en tirer le moindre profit financier. C'est un engagement que j'ai déjà annoncé publiquement, je le fais encore.

Mais, je dois le dire, je ne suis absolument pas sûr de pouvoir publier le moindre livre. Cela pose bien des problèmes. Un livre n'est accepté par un éditeur que s'il pense que le propos va plaire au public. Et je ne vais pas me mettre à écrire ce qui est sensé plaire au public. Au contraire, je suis le genre de type qui rêverait de faire paraître un livre "pro-ovni" entre guillemets aux "Editions Les Rationalistes Contre Les Charlatans" et de faire paraître un livre sur les OVNIS à explications ordinaires aux "Editions Les Extraterrestres Sont Parmi Nous." Je crois que ce n'est pas gagné !

Egalement, un livre n'est pas dynamique. La moindre affirmation, même étayée, même sensée et de bonne foi sur le moment, peut devenir une sottise par la suite, simplement parce que de nouvelles informations se font jour. Ce dans "les deux sens", je veux dire qu'un OVNI "expliqué" peut avoir été "expliqué" à tort, ou qu'un cas cru "solide" peut s'avérer trouvé un beau jour une explication ordinaire. Sur mon site web, si cela arrive, et cela arrive, je peux me corriger de suite, je peux ajouter les nouvelles informations, attirer l'attention des lecteurs sur la mise à jour, m'auto-critiquer, faire un addendum, un errata - je ne dissimule jamais mes erreurs. Avec mon catalogue des rencontres rapprochées du troisième type, par exemple, toute la gestion des versions, des ajouts, des modifications est présente sous forme d'un "historique" formel pour chaque dossier, de telle sorte que le lecteur peut suivre exactement ce qui a changé dans le temps. Une nouvelle référence ? Une explication qui n'avait pas encore été trouvée ? Il ne dépend que de moi d'actualiser et d'informer des changements, le processus est rapide. C'est un problème qui me semble plus ardu à résoudre avec le support livre.

Il y a quelques années, un ufologue de mon coin, un ufologue de terrain, depuis des décennies, m'a lancé :

" - Patrick, tu n'es pas un vrai ufologue."

" - Qu'est-ce que tu veux dire par là ?" (J'étais quand même un peu étonné voir vexé !)

" - Tu n'es pas un vrai ufologue, parce que tu n'as pas écrit de livre."

Cet ufologue, qui est taquin, m'avait asséné une de ses bonnes boutades. Ce qu'il voulait dire, en fait, est que la situation en ufologie est telle qu'un ufologue qui ne peut pas se glorifier d'avoir "écrit des livres" est considéré comme un moins que rien. Un ufologue qui écrit des livres est appelé "un ufologue renommé". Il a raison. Et justement, je n'ai pas envie du tout que l'on m'appelle "ufologue renommé" pour de telles raisons. Je comprends au contraire la frustration de mon ufologue taquin. Il a mené, sur le terrain, énormément d'enquêtes. Il a "mouillé sa chemise". Il n'a jamais voulu être un "ufologue renommé".

Il a vu ce qu'il en est de tant d'ufologues renommés : ils compilent, et cela n'est nullement critiquable en soi, ils publient leurs livres, ce qui n'est nullement critiquable en soi, mais ensuite, au lieu de rendre à César ce qui était à César, ils disent à ceux-là mêmes qui ont mouillé leur chemise pour qu'ils aient des cas à publier : "Tu n'es pas un vrai ufologue, tu n'as pas écrit de livre."

C'est ce qu'un ufologue "renommé" auteur de livres lui avait dit !

Alors, au lieu de me dépêcher d'écrire vite fait un livre pour le plaisir douteux de devenir un "ufologue renommé", je préfère donner la priorité à la publication sur mon site web, probablement pour encore deux ou trois décennies, sans écrire le fichu livre qui vous rend "renommé". Et peut-être, peut-être, sortirais-je un jour les quatre livres pour lesquels je rassemble patiemment les données. Ils n'en seront que meilleurs.

Je ne veux pas être trop long sur ce sujet, mais je veux encore dire deux petites choses.

On m'a dit : un site web, c'est éphémère, un livre c'est éternel. En réalité, un livre n'est qu'à peine éternel ; il sombre dans l'oubli. Mon site n'est pas éternel, il ne le mérite sûrement pas, mais j'ai pris toutes les mesures pour qu'il ne se "perde" pas. Et bien entendu, des millions d'internautes peuvent en faire copie.

Un livre n'a rien de "supérieur" en soi à un site web. L'un comme l'autre peuvent être de qualité ou très mauvais. L'un comme l'autre peuvent avoir une valeur ajoutée ou n'être que de la redite. L'un comme l'autre peuvent être précis ou vague, rigoureux ou fantaisistes, pointus ou ratissant large, prudent ou crédules.

On m'a dit : être vertueux, c'est tout autant un moyen d'obtenir de l'appréciation. C'est bien vrai ! Mais ce n'est peut-être pas trop scandaleux d'être apprécié dans ce cas. Je relisais tantôt un sermon du "sceptique" Marc Hallet, auteur de livres et d'un site web. Il assure que "les ufologues" ne sont que de piètres personnes qui veulent se faire "une vie sociale" via l'ufologie. Si c'était vrai, qu'est-ce qui le rendrait tellement différend, supérieur ? Qui croira que les ufologues dits "sceptiques" ou les critiques de l'ufologie, eux, seraient par leur simple nature, les détenteurs de l'honnêteté intellectuelle, immunes de tout désir de reconnaissance sociale ? Tout cela n'est que du procès d'intention, des rodomontades faciles, cela ne mérite aucune considération. Souvent, attaquer les gens sur leurs intentions signale une incapacité à présenter une argumentation décente.

Je voudrais bien que les ufologues, quelles que soient leurs divergences d'opinion, renoncent aux procès d'intentions, et se mettent plutôt au travail sérieux sur les rapports d'observations. Il n'en manque pas.

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Interview faite par Internet en Février 2008

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