31 janv. 2010

VARGINHA. UN CRASH D'OVNI AU BRESIL - PREMIERE PARTIE - PAR GILDAS BOURDAIS

Un engin extraterrestre s’est-il écrasé, en janvier 1996, près de la ville de Varginha au Brésil, et a-t-il été récupéré en secret, avec ses occupants, par l’armée de ce pays ? C’est bien ce que semblent révéler de nombreux témoignages, civils et militaires, qui ont été recueillis depuis cette date par des enquêteurs capables et motivés. Les premiers, et principaux enquêteurs sur cette affaire incroyable, Ubirajara Rodrigues et Vitório Pacaccini, ont pu recueillir très vite, avec leurs amis dans les quelques semaines suivant l’incident, une série de premiers témoignages concordants. Ils se sont rendu compte que le secret militaire avait été vite imposé aux soldats ayant participé aux opérations, mais « le chat était sorti du sac » et l’armée n’a pu empêcher un certain nombre de témoins de parler, sous couvert de l’anonymat, qui ont été enregistrés, avec des copies de cassettes mises en lieu sûr.


Carte de la région


L’incident de Varginha comporte encore des zones d’ombre et des interrogations, comme on va le voir, mais les enquêteurs ont réuni des témoignages assez solides pour penser qu’il y a bien eu, probablement, un accident d’ovni, avec capture de plusieurs êtres étranges, dans la banlieue de la ville. Extraordinaire découverte ! D’excellents enquêteurs brésiliens ont pu obtenir rapidement des témoignages importants, et l’histoire a bientôt attiré l’attention à l’étranger. Des enquêteurs de plusieurs pays sont venus s’informer sur place, et voir à leur tour les témoins trouvés par leurs collègues brésiliens, ce qui a encore renforcé la crédibilité du dossier. L’un d’eux, le Dr Roger Leir, est un médecin et enquêteur américain. Déjà connu des ufologues brésiliens, il a pu faire sa propre enquête avec leur aide efficace, et il en a tiré un livre de reportage, publié en France au début de l’année sous le titre Des Extraterrestres capturés à Varginha au Brésil (1). C’est un livre recommandable pour les lecteurs souhaitant en savoir plus. Voici le film détaillé des enquêtes, et des événements tels qu’on a pu les reconstituer.

Les premiers témoignages : des sources différentes et concordantes

Le soir du samedi 20 janvier 1996, la ville de Varginha est parcourue de rumeurs sur la découverte d’une étrange créature. C’est l’été, et dans cette ville prospère de 120 000 habitants de l’état de Minas Gerais, les nouvelles circulent vite. Dès le lendemain, l’avocat et ufologue Ubirajara Rodrigues, habitant de la ville et connu pour son sérieux, recueille déjà plusieurs témoignages.

Une rue de Varginha


L'enquêteur Ubirajara Rodrigues


Les premiers lui paraissent fragiles, puis il est appelé par un commerçant, M. Milton, dont l’une des employées connaît trois jeunes filles qui disent avoir vu un être étrange en traversant un terrain vague. Celui-ci les a effrayées au point qu’elles ont pris la fuite, croyant voir le Diable ! Voici ce qu’elles racontent à Ubirajara, qui les a retrouvées rapidement. Il a rencontré la mère de deux des trois filles, Mme Luisa da Silva. Celle-ci, d’abord réticente, a accepté de lui faire rencontrer ses deux fille et leur amie. Katia Xavier, âgée 22 ans, est femme de ménage et elle est accompagnée ce jour là de ses deux amies plus jeunes, les sœurs Liliane da Silva, 16 ans, et Valquiria, 14 ans. Elles sont encore scolarisées mais elle l’ont aidée à préparer un déménagement.


Les trois jeunes filles, Katia, Liliane et Valquiria


Toutes trois reviennent de leur travail, ce samedi 20 janvier vers 15 h 30, dans le quartier de Jardim Andere, pour rentrer chez elles au quartier de Santana, situé juste au nord. Varginha est bâtie sur un terrain vallonné, et ces deux quartiers, situés dans la banlieue est, sont sur des collines séparées par un petit bois et des prés en contrebas. Les trois filles ont l’intention de couper par un raccourci à travers bois, et elles sont en train de traverser un lotissement en friche de Jardim Andere lorsque, soudain, elle aperçoivent un être très bizarre, accroupi au pied d’un mur. "Ce n'était ni un homme, ni un animal - c'était quelque chose de différent", raconte Katia Xavier. Cet être avait la peau brune, d'aspect huileux, avec des membres « comme du caoutchouc ». Sa tête, très grosse, était surmontée par trois protubérances arrondies.


Un dessin de la créature


Alors que les trois filles s’approchaient, la créature a tourné la tête vers elles. Elles ont vu alors deux énormes yeux rouges qui les ont épouvantées, et elles ont pris la fuite en courant. Liliane, la sœur aînée, est restée un instant en arrière pour l’observer. Elle a eu l’impression que la créature était intelligente et en état de détresse. On a dit qu’elles avaient senti une odeur très forte, mais plus tard, notamment lorsque le Dr Leir va les interroger en 2003, elles ne confirmeront pas cela. A part ce détail, elles s’en sont toujours tenues à la même description. Les trois filles arrivent chez elles, très émues, et racontent leur aventure en pleurant à la mère des deux filles. Celle-ci s’arme de courage et va inspecter les lieux avec une voisine, mais l’être étrange n’est plus là. Il reste cependant des traces de pieds bizarres, dans les herbes hautes, au pied du mur.

Ubirajara a été impressionné par la sincérité des trois filles, encore très émues, au bord des larmes lorsqu’il les a rencontrées. D’autres enquêteurs ont eu la même impression. Notamment Roger Leir, et surtout le psychiatre américain John Mack, spécialiste de l’épineux dossier des histoires d’enlèvements, qui a pu lui les interroger en juin 1996, à l’occasion d’un congrès ufologique au Brésil. Après leur avoir parlé, le Dr Mack a déclaré que, si elles étaient des simulatrices, il était prêt à déchirer ses diplômes de médecin ! Mais qu’est-il advenu de cet être étrange qui semble avoir disparu ? Le enquêteurs vont le découvrir grâce à d’autres témoignages qu’ils vont commencer à recueillir rapidement.

Révélations d’une infirmière de l’hôpital Régional

Très vite, des rumeurs orientent l’enquête vers l’un des trois hôpitaux de la ville, l’hôpital Régional. Ubirajara Rodrigues réussit à parler à une infirmière qui, d’abord très réticente, lui raconte ce qu’elle a vu, après être assurée de son anonymat car elle est effrayée. Le dimanche 21 janvier, il y a eu une certaine agitation à l’hôpital. Des médecins sont venus, qui n’étaient pas de la ville. Etaient là également la police militaire et des véhicules militaires. Une partie de l’hôpital était fermée, interdite d’accès, même au personnel. Le lendemain, elle a été convoquée avec d’autres employés dans le bureau du Directeur qui leur a ordonné de ne rien dire de ce qui s’était passé : « c’était juste un exercice d’entraînement pour les médecins et les militaires ». Il les met en garde contre les questions qu’on pourrait leur poser, en particulier l’avocat Rodrigues. « Vous devez tout nier », conclut-il.


L’hôpital Régional


Peu après, Ubirajara reçoit une première confirmation par l’une de ses anciennes élèves (il est aussi professeur à l’université). Celle-ci s’est trouvée avec des amis à la réception de l’hôpital, le dimanche-soir vers 22 h 30, et ils ont demandé à l’employé ce qu’il en était des rumeurs sur le « petit monstre ». Celui-ci a confirmé qu’on l’avait bien amené là, mais qu’on l’avait déjà transporté ailleurs, à l’hôpital Humanitas. Celui-ci, plus petit, se trouve à la sortie de la ville et est plus facile à contrôler. Des témoins habitant près de cet hôpital ont remarqué des mouvements de personnels militaires, à l’entrée latérale. D’autres témoignages, on va le voir, recoupent bien celui-ci, sur le transport du blessé à l’hôpital Humanitas, le soir du dimanche 21 janvier. Disons-le déjà, il s’agissait sans doute de l’être blessé aperçu par les jeunes filles, qui avait été capturé le même soir par deux policiers, non loin de là. Mais poursuivons le fil de cette enquête qui va de surprise en surprise.

Ubirajara décide alors de se renseigner directement, et obtient un entretien avec le commandant Mauricio, de la police militaire. Celui-ci le reçoit courtoisement et déclare ne pas être au courant. Il « va se renseigner » et lui dit de le rappeler. Ce que fait Ubirajara, mais le commandant reste injoignable après des dizaines d’appels téléphoniques. Pourtant, une amie de l’enquêteur travaillant dans la police lui confirme qu’il y a eu beaucoup d’appels de témoins ayant vu le « petit monstre », mais que les policiers n’y ont pas fait attention, croyant que c’était une blague. Ubirajara, intrigué, continue à enquêter, en visitant la brigade des pompiers, à laquelle on fait normalement appel pour capturer des animaux égarés. Le capitaine Alvarenga n’est pas au courant lui non plus. Plus tard, lors d’une émission de télévision sur la station locale de la grande chaîne Globo TV, les pompiers, de même que l’hôpital Régional, vont nier toute participation, au beau milieu d’une émission avec Ubirajara Rodrigues. Or, on ne va pas tarder à découvrir que les pompiers de Varginha ont bien joué un rôle dans cette affaire, grâce au renfort d’un autre enquêteur, lui aussi très efficace, Vitório Pacaccini, venu de Belo Horizonte au début de février, trois semaines après l’événement. Au cours des mois suivants, les deux enquêteurs, travaillant ensemble, vont entendre pas moins de vingt-cinq témoins directs : des civils, des personnels et policiers militaires, des personnels médicaux. Aujourd’hui, leur nombre dépasse la soixantaine. Ils vont aussi apprendre l’identité de presque tous les militaires impliqués. Mais ni eux, ni les autres enquêteurs venus en renfort, comme Claudier Covo, de Saõ Paulo, n’ont encore pu mettre la main sur une preuve irréfutable d’un crash d’ovni à Varginha, telle qu’un débris ou un document militaire le confirmant. On peut dire cependant que c’est l’un des dossiers les plus remarquables dont on dispose aujourd’hui sur un accident d’ovni, comparable par le nombre et la qualité des témoins à celui de Roswell (2). On peut aussi supposer que, étant beaucoup plus récent, il a plus de chances d’être résolu, mais ce n’est pas sûr car l’affaire de Roswell a progressé ces dernières années, alors que ce n’est pas le cas, semble-t-il, pour Varginha. Mais il peut toujours y avoir des surprises…

Des témoins militaires

Vitório Pacaccini habite à Belo Horizonte, la grande ville de l’Etat de Minas Gerais. Toute cette région est prospère, tout comme Pacaccini qui est propriétaire de plantations de café et exportateur. Il est aussi un ufologue bien rôdé aux enquêtes de terrain, comme Ubirajara. Le 11 février, il découvre, avec ses amis, les événements de Varginha dans la presse, et son groupe ufologique, dont il est membre depuis pas moins de 18 ans, lui confie la mission d’aller enquêter sur place. Jouissant d’une assez grande liberté dans son travail, il va pouvoir consacrer beaucoup de temps à cette enquête, qui le passionne très vite. Il se met en rapport avec Ubirajara et il va, au cours des mois suivants, faire de nombreux déplacements de Belo Horizonte à Varginha, mais, comme il a des attaches dans la ville voisine de Três Corações, à 27 km à l’est de Varginha, c’est là qu’il se rend d’abord pour contacter des amis. Grâce à eux, il y trouve presque tout de suite des témoins militaires, car c’est dans cette ville que se trouve un grand établissement militaire, l’ESA, qui est l’école de sous-officiers de l’armée brésilienne (Escola de Sargentos de Armas), très impliquée dans l’affaire de Varginha.

La capture d’un être par les pompiers

Pacaccini rencontre, chez un ami, un premier témoin militaire qui accepte de parler, à condition bien entendu qu’il respecte son anonymat. Selon lui, la brigade des pompiers de Varginha a reçu de nombreux appels, sans doute transmis par la police, dès le samedi 20 janvier de bonne heure, entre 7 h et 8 h, lui demandant de venir capturer ce que l’on croit alors être un animal en liberté. Notons que les pompiers sont, comme en France, des militaires. Le chef de la brigade, le major Maciel, envoie une équipe de quatre pompiers qui arrive sur les lieux vers 10 h. Et devinez quoi : ce terrain est juste à côté de celui où les trois filles vont voir un être étrange dans l’après-midi. Mais, il n’est pas possible que ce soit le même car les pompiers vont en capturer un le matin même. Et ce n’est pas tout : nous allons voir plus loin que l’armée en a trouvé deux autres, toujours dans le même secteur, le même jour ! Mais revenons d’abord à cette première capture par les pompiers.

Une fois sur place, les pompiers trouvent d’abord trois garçons qui s’amusent à lancer des pierres en direction d’un être étrange. Ils les font décamper, et observent cette créature en train de se déplacer avec peine sur l’autre versant d’un petit vallon boisé, au pied duquel passe une ligne de chemin de fer. Leur route est en surplomb et il leur faut descendre une pente assez raide, puis traverser la voie ferrée, pour essayer de la capturer. Ils ont du mal à s’en approcher car elle s’est cachée dans le bois. Mais, finalement, elle se laisse faire. Les pompiers la capturent, non pas au moyen d’un filet comme on l’a cru, mais avec une longue canne munie d’une corde coulissante. Cet instrument sera montré au Dr Leir, quand il leur rendra visite avec Ubirajara en 2003 (à cette date, la consigne du secret se sera beaucoup relâchée…).



Schéma des environs


Le militaire qui a révélé à Pacaccini cette opération des pompiers donne une description de la créature semblable à celle des jeunes filles, avec d’autres détails : elle a de grands pieds avec deux gros doigts en V ; après avoir été capturée, elle va émettre un son curieux, comme un bourdonnement d’abeilles. Les pompiers, une fois remontés sur la route en surplomb, remettent la créature à des militaires, venus eux aussi sur les lieux, qui attendaient avec un camion sur la route en surplomb. Ceux-ci la placent dans une caisse recouverte d’une bâche, la chargent à bord de leur camion et s’en vont rapidement, retournant sans doute à leur base de l’ESA à Três Corações. Le Dr Leir raconte dans son livre, qui apporte beaucoup d’informations nouvelles, que, selon un autre témoin militaire qui l’a raconté à Ubirajara, cet être aurait été maintenu en captivité à l’ESA pendant 24 heures puis transféré en hélicoptère à Brasilia. De là, un avion militaire américain l’aurait embarqué pour les Etats-Unis. Cependant, cette information n’a pu être recoupée. En revanche, il y a d’autres témoins de cet étrange manège des pompiers. Il a été observé par des ouvriers en train de construire une maison, à une centaine de mètres plus loin. L’un de ces témoins est un poseur de briques du nom de Henrique Jose de Souza. Et il y a eu au moins trois autres témoins qui passaient par là. Et pour finir, il y a les pompiers eux-mêmes, ou du moins l’équipe en place en 2003, qui avait changé mais était au courant. Le Dr Leir raconte dans son livre qu’il a pu les rencontrer avec Ubirajara, et qu’ils ont été très bien accueillis !

Un être capturé par deux policiers

Vers 18 h, toujours le 20 janvier, une averse de grêle, brève mais brutale, est tombée sur Varginha, qui a effacé les traces de pas vues pas la mère des jeunes filles dans le terrain vague. En revanche, des témoins ont vu deux policiers en civil, en fait des agents de la police militaire, qui patrouillaient dans le quartier dans une voiture banalisée, arrêter et embarquer une étrange créature qui s’était cachée dans un terrain en construction. On sait maintenant que ce terrain était à seulement deux pâtés de maison du lotissement des jeunes filles, comme Ubirajara l’a montré, sur place, au Dr Leir lorsqu’il a enquêté en 2003. Il y a tout lieu de penser que c’était le même être qui, blessé, n’avait pas pu aller bien loin. On sait que les deux policiers ont d’abord amené la créature à une petite antenne médicale proche, qui les a dirigés vers l’hôpital Régional. L’un d’eux, le jeune Marco Eli Chereze, 23 ans, s’est arrêté à la maison de ses parents, pour changer ses vêtements trempés par la pluie. Il leur a dit de prévenir sa femme qu’il n’allait pas rentrer dîner car il allait travailler toute la nuit. C’est là que l’histoire de Varginha prend un tour dramatique. Chereze va tomber malade quelques jours plus tard, et mourir d’infection foudroyante le 15 février. L’un des témoignages les plus importants est celui du Dr Cesário Lincoln Furtado, qui avait tenté en vain de le soigner. Un autre témoignage médical de première importance est celui d’un membre de l’équipe qui a dû opérer d’urgence la créature, le soir même à l’hôpital Régional, sous étroit contrôle militaire, et dans le plus grand secret. Grâce à Ubirajara Rodrigues, le Dr Leir a pu le rencontrer en 2003 et c’est l’une des révélations majeures qu’il raconte dans son livre. Celui-ci a requis, avant de parler, le respect d’un strict anonymat. Je vais revenir plus loin, dans une seconde partie, sur ces deux témoignages qui renforcent beaucoup toute l’histoire, mais qui, dans le même temps, la rendent plus étrange encore. Car l’une des questions qui se posent, évidemment, est celle de la nature de ces êtres, qui sont quand même de drôles d’astronautes « extraterrestres », déambulant dans les rues d’une petite ville brésilienne, nus et sans armes, et se laissant prendre sans résister. On est loin de l’imagerie classique de science-fiction, avec pistolets laser et moyens sophistiqués de communication !

Deux autres créatures capturées par des militaires
Les enquêteurs vont découvrir un autre épisode qui s’est déroulé, dans le vallon boisé séparant les quartiers de Jardim Andere et de Santana, toujours dans cette journée du samedi 20 janvier. C’est celui de la capture de deux autres créatures dans le même petit bois, cette fois par une patrouille militaire, selon un témoin civil qui a pu les observer. C’est un avocat qui passait par là en faisant son jogging. Il a raconté aux enquêteurs qu’il a vu, entre 13 h 30 et 14 h du même jour, une patrouille de sept soldats armés se déployer dans le vallon, sur le terrain découvert qui se trouve à l’est du petit bois. Deux d’entre eux avaient des fusils automatiques, et les autres des armes de poing. Deux soldats portaient aussi des boîtes, ou valises, en aluminium. Le jogger s’est demandé ce qu’ils faisaient là. Restant prudemment à distance, il les a vus avancer dans la prairie, en formation en V. Ils ont d’abord inspecté un petit bosquet d’arbres juste à côté de la voie ferrée, où ils n’ont apparemment rien trouvé, puis ils se sont dirigés vers le bois. Le témoin s’est éloigné vers le quartier de Santana mais, une minute ou deux plus tard, il a entendu distinctement trois coups de feu. Très intrigué, ils est revenu dans la rue surplombant le bois, où se trouvaient un camion militaire en stationnement et des soldats. A ce moment, quatre soldats sont sortis du bois, portant deux grands sacs. Il lui a semblé que l’un des deux sacs était agité comme s’il contenait une créature vivante. Les soldats ont remonté difficilement la pente avec leur lourd fardeau, les sacs ont été chargés à bord du camion et tout le monde est parti rapidement. Probablement vers la base de l’ESA, comme le camion précédent deux heures plus tôt.


La route et le vallon


Ainsi, nous avons un scénario assez cohérent sur la découverte de plusieurs êtres, le même jour et presque et dans le même quartier : un être capturé par les pompiers le matin du 20 janvier ; deux êtres, par des militaires en début d’après-midi ; un autre être vu par les jeunes filles dans l’après-midi, puis sa capture, probablement, par les deux policiers le soir. Au total, ce seraient quatre êtres qui auraient été capturés le 20 janvier dans ce coin de banlieue de Varginha! Les informations fournies par les témoins se recoupent bien. En particulier pour la description de l’être, qui est pratiquement identique à celle des jeunes filles, et il va en être de même avec d’autres témoins.

Des témoins de transports militaires

Vitório Pacaccini a rencontré d’autres témoins militaires, à Três Corações. L’un d’eux est venu chez lui, à trois heures du matin avec sa femme. Il lui a expliqué le fonctionnement des services secrets, ou « S-2 », impliqués dans cette affaire, qui se déplacent discrètement en civil, roulent dans de vieilles voitures et se fondent dans la population. N’oublions pas que, quelques années plus tôt, le Brésil avait encore un gouvernement militaire. A l’ESA, ils disposent d’un bâtiment très sévèrement gardé. Même les officiers de l’armée régulière n’y ont pas accès. Comme, en plus, l’opération de Varginha a eu lieu pendant le week-end alors que la base était presque vide, ils ont pu entrer et sortir très discrètement.

Un autre témoin militaire lui dit avoir participé directement à une capture, et il cite des noms. Ce témoignage important, recueilli par Pacaccini avec un autre ufologue, Marco Petit, est enregistré sur vidéo. Il en sera de même avec d’autres témoins et des copies des vidéos seront mises en lieu sûr. Des extraits de ces enregistrements figurent dans une cassette intitulée « Rencontres extraterrestres » qui a été publiée en 1998 dans la série « Dossiers OVNI ». Un autre témoin militaire confirme que toute l’opération est restée très secrète, même à l’intérieur de la base. Sur les 3 000 hommes présents sur cette base, pas plus de 2% sont au courant. Pourtant, plusieurs autres témoins ont parlé. Deux d’entre eux, en particulier, disent avoir participé à la capture et au transport des êtres. Selon l’un d’eux, il y aurait eu encore une autre capture, tout simplement par le convoi militaire arrivant à Varginha, au bord d’une route ! Mais cette information ne semble pas confirmée.

Au total, ces témoins ont fourni plusieurs noms de militaires impliqués dans les événements : le lieutenant-colonel Olímpio Vanderlei, le capitaine Ramires, le lieutenant Tibério (de la police militaire), et le sergent Pedrosa ; ils ont aussi donné les noms de trois conducteurs de camions : le caporal Vasalo, le soldat Cirilo et le sodat De Mello. Ils ont été conduits par un lieutenant de S-2 à l’hôpital Humanitas. Que s’est-il passé là ?

Un être mort à l’hôpital Humanitas

Selon ces témoins militaires anonymes, un convoi de trois camions est arrivé à l’hôpital Humanitas, venant de Três Coraçoes, le lundi 22 au soir. Des témoins civils du quartier ont remarqué ce manège inhabituel. A leur arrivée, il y avait déjà du monde rassemblé à l’entrée latérale. Les témoins disent avoir vu plusieurs médecins, des policiers militaires, deux agents des services secrets S-2, attroupés autour d’une boite en bois posée sur deux chevalets, dans laquelle était placé le cadavre de l’un des êtres. Détail étonnant, l’un des médecins a extrait avec une pince la langue, longue, noire et élastique, de la créature. Lorsqu’il l’a lâchée, elle s’est rétractée aussitôt dans sa bouche ! La boite a été recouverte d’une bâche en plastique et chargée à bord d’un camion. Il planait sur la scène une forte odeur d’ammoniac. On a beaucoup insisté sur cette odeur, rapportée aussi par un chauffeur militaire qui l’a remarquée pendant le transport. Ce détail a été monté en épingle, par exemple dans un article du Wall Street Journal, qui a titré le 12 juillet 1996 : « Une histoire d’extraterrestres malodorants agite les ufologues au Brésil ». Mais peut-être que le cadavre se décomposait rapidement, et que en plus les médecins l’avaient badigeonné d’un puissant antiseptique ? La question reste non élucidée, mais il n’est pas du tout certain que les êtres vivants dégageaient une telle odeur : les trois filles, censées l’avoir remarquée elles aussi, l’on nié par la suite lorsque le Dr Leir les a interrogées, de même que des personnels médicaux dont nous allons parler plus loin (en seconde partie). Voilà comment on interprète abusivement un détail propre à tourner une histoire en ridicule.

Le convoi militaire est arrivé à Três Corações sans encombre le lundi 22 janvier au soir. Un nouveau convoi est reparti le lendemain, à 16 h, cette fois en direction de la ville de Campinas, à 320 km au sud, dans la l’Etat de Sao Paulo, toujours avec trois camions. Leur destination était d’abord un camp militaire, sans doute l’Ecole d’Elèves Officiers. Puis les êtres, vivants ou morts, auraient été livrés à un grand établissement universitaire, « Unicamp », réputé pour la recherche médicale et biologique. Selon un témoin à Campinas, une autopsie y aurait été faite par un médecin légiste connu, le Dr Badan Palhares. Cependant, celui-ci a nié publiquement toute participation (voir seconde partie).

Une explication ridicule des militaires à l’ESA

L’histoire des enquêtes sur Varginha comporte un épisode franchement comique, celui des explications fournies par les militaires de l’ESA, à Três Corações, aux journalistes britanniques qui ont filmé en 1998 la vidéo, citée plus haut, de la collection « Dossiers OVNI ». On y voit un officier du nom de Calza (nom visible sur son uniforme) fournir deux explications successives pour les observations de créatures à Varginha. Il suppose d’abord que les gens ont vu, à l’hôpital Régional, un couple de nains dont la femme était enceinte ; puis il fournit une seconde explication, quand les journalistes reviennent quelques jours plus tard : il y avait un nain handicapé mental, au physique très particulier, dans le quartier de Jardim Andere. Pendant l’orage, il s’était peut-être blessé et réfugié dans le terrain vague où l’avaient aperçu les jeunes filles ! Cela fait beaucoup de nains. Ces explications font désormais partie du folklore ufologique, au même titre que les explications américaines, présentées sans rire en 1997, selon lesquelles les gens de Roswell qui croyaient avoir vu des cadavres d’extraterrestres, en juillet 1947, avaient vu en fait des mannequins en bois utilisés pour des essais de parachutes dans les années 50 ! Une chose est certaine, les principaux enquêteurs de l’affaire de Varginha ont été étroitement surveillés, leurs téléphones mis sur écoute, et ils ont même reçu des menaces physiques. Un témoin militaire de l’ESA a raconté que le seul fait de citer le nom de Pacaccini pouvait valoir dix jours de prison !




Oralina de Freitas



Eurico de Freitas


Les deux fermiers remarquent que l’appareil semble en difficulté, se déplaçant lentement, avec une sorte de roulis, à seulement cinq ou six mètres au dessus du sol. Il ne semble pas faire de bruit - mais il est peut-être couvert par le bruit des animaux - et il est plutôt petit, de taille comparable à un minibus. Il y a une grosse déchirure sur le côté, d’où s’échappe de la fumée, ou de la vapeur, grise. A l’arrière, semblent flotter des sortes de débris qui s’effilochent. L’engin était si lent qu’ils ont pu l’observer pendant trois quarts d’heure, avant de le voir disparaître derrière une colline à environ 700 m de là, en direction de Varginha. Est-il allé s’écraser dans les environs ? Quoi qu’il en soit, leur témoignage est renforcé par un autre témoin, celui d’un étudiant, Hildo Lucio Galdino, qui habite dans une chambre non loin de la ferme. Sa chambre est au rez-de-chaussée et, lorsqu’il ouvre sa fenêtre, ce matin-là peu après 8 h, il a un choc en découvrant un être bizarre, accroupi près de l’entrée. Le lecteur perspicace a déjà deviné que sa description ressemble en tous points à celle des autres créatures observées à Varginha : de petite taille, environ 1,20 m à 1,50 m, sans vêtements, la peau huileuse brun foncé, grosse tête sans cheveux, petite mains avec trois longs doigts. La créature s’est enfuie en courant lorsqu’il l’a appelée. Le témoignage des deux fermiers est l’un de premiers à avoir été recueillis par Ubirajara Rodrigues, seulement six jours plus tard. Ce détail est important car la date de leur observation est de ce fait quasi certaine, alors qu’il y a une incertitude sur la date d’une autre observation que nous allons voir maintenant.


Dessin de l’ovni

Le témoignage de Carlos de Souza

Neuf mois après l’incident de Varginha, un autre témoin s’est fait connaître, un commerçant du nom de Carlos de Souza, qui serait un témoin direct du crash d’un ovni. Il dit avoir gardé longtemps le silence car on l’avait intimidé. Son témoignage est très intéressant mais il a donné initialement une autre date pour son observation, le 13 janvier. Cependant, après discussion avec les enquêteurs, il n’en était plus certain, et a admis que cela aurait pu se passer plutôt le 20 janvier. Nous allons y revenir, mais voici son histoire. Carlos, qui voyage beaucoup dans la région, avait quitté les environs de Saõ Paulo à quatre heures du matin, pour retrouver à Três Corações, à 250 km de là. Il roulait déjà près de cette ville, vers huit heures du matin, sur la route allant au Nord à Belo Horizonte, près du croisement avec la route reliant Varginha à l’ouest et Três Corações à l’est, lorsqu’il entend un curieux vrombissement qui l’inquiète un peu. Il s’arrête et découvre dans le ciel un engin bizarre en forme de cigare, qui vole lentement, à environ 60 à 80 km/h, à environ 30 m d’altitude, à l’ouest de la route. Il estime sa longueur de 9 à 12 m et sa hauteur de 4 à 5 m. L’engin semble mal en point, avec un grand trou vers l’avant, prolongé par une fissure sur le côté, comme s’il avait été atteint par un projectile (ou une météorite ? Ou un vulgaire débris spatial ? Sinon, une question vient à l’esprit, évidemment : qui a tiré ?). de cette fissure s’échappe une fumée blanche. Carlos de Souza, très excité, parvient à suivre l’engin pendant 16 km. Il voit l’engin se diriger vers des collines, puis plonger brutalement derrière l’une d’elles. Supposant qu’il s’est écrasé là, il parvient à s’en approcher par une petite route de terre, et atteint à pied le haut de la colline, vingt minutes plus tard. Là, il est stupéfait de découvrir, non seulement l’engin écrasé en contrebas, mais toute une équipe de militaires, déjà sur place, affairée à récolter de nombreux débris ! Il s’approche discrètement et commence à ramasser un débris, mais est remarqué et un soldat arrive, lui ordonnant sans ménagement de quitter les lieux. Très secoué, Carlos renonce à son rendez-vous et décide de rentrer chez lui. Il s’arrête en route, pendant plus de deux heures, dans un café, pour réfléchir et reprendre ses esprits. Or il est rejoint par des agents en civil qui l’abordent et lui expliquent longuement qu’il connaissent son identité (on a dû l’identifier par sa voiture) et que, s’il raconte ce qu’il a vu, il aura de gros ennuis. Pendant neuf mois, il n’en parlera qu’à sa femme et à deux amis, mais un article de Claudier Covo, dans un journal de Saõ Paulo, va le décider à parler. Covo le convainc de venir à Varginha, et ils vont visiter le lieu supposé du crash avec Ubirajara. Mais ils ne trouvent aucune trace, à part un terrain qui semble avoir été semé récemment de gazon. Une précision importante est que ce terrain est proche de la ferme d’Oralina et Eurico de Freitas. Et il n’est qu’à 11 km de Três Corações. S’est-il trompé simplement sur la date ? S’il a vu cela le 20 janvier, date du début de l’incident à Varginha, son témoignage peut coller avec les autres, bien qu’il ne laisse pas beaucoup de temps à ces êtres mystérieux pour franchir les quelques kilomètres les séparant de la banlieue est de Varginha, surtout si l’un d’eux avait une fracture ouverte à la jambe, comme on va le voir plus loin ! Mais il a peut-être une autre explication. D’autres témoins avaient vu un ovni du côté de la Rivière Verte, une zone boisée plus proche de Varginha. On peut imaginer que l’engin, avant de s’écraser, ait pu déposer des êtres à cet endroit. Il s’est peut-être passé pas mal de choses, entre 1 h et 8 h du matin. En l’occurrence, on a aussi le témoignage d’un fermier qui a dit avoir tué l’un de ces êtres à coup de fusil ! On voit qu’il y a encore quelques points à éclaircir dans cette affaire, pour le moins. D’autant plus que, pour compliquer le tout, les enquêteurs ont recueilli plusieurs témoignages de militaires qui disent avoir vu des débris d’un engin accidenté, apportés par camion à l’ESA, et c’était justement le 13 janvier ! Y aurait-il eu deux accidents successifs ? C’est encore plus difficile à croire. Cette date du 13 janvier n’aurait-elle pas été suggérée par mégarde à ces témoins ?

L’histoire se complique

Le mystère de Varginha s’est encore épaissi, avec de nouveaux témoignages sur des êtres qui auraient été aperçus plus tard, au cours des mois suivants. C’est l’une des parties les plus bizarres de tout le dossier, sur laquelle on se perd en conjectures. Le soir du 21 avril, trois mois après l’incident, une réception avait lieu, à l’occasion d’un anniversaire, au restaurant du zoo de Varginha. Vers 21 h, après le dîner, Mme Terezinha Clepf quitta la salle pour aller fumer tranquillement une cigarette dans la véranda, bordée par un épais fourré. Et là elle eut un choc en apercevant tout à coup une figure étrange qui semblait l’observer, à seulement quelques mètres d’elle. Elle n’a vu que sa tête mais sa description colle bien avec celle des êtres de Varginha. A un détail près, qui n’est pas sans intérêt : il portait une sorte de casque ! Stupéfaite et effrayée par cette vision d’un être aux gros yeux rouges, faiblement lumineux dans l’obscurité, Mme Cabral a rejoint son mari, mais lorsqu’ils sont revenus voir ensemble, l’être avait disparu. Que penser de cela ? Etait-ce un survivant du crash ? Un autre témoignage le donne à croire, celui de la directrice du zoo, Mme Lelia Cabral, qui a constaté durant cette période la mort inexpliquée de cinq animaux.

Un autre témoignage est celui d’un étudiant en biologie de 21 ans, Ildo Lucio Gordino, qui dit avoir vu un être au bord de la route allant de Varginha à Três Corações, le 15 mai vers 19 h 30. Il venait de ralentir dans un virage quand il a vu un étrange animal sur la route. Il a remis ses feux de route pour mieux voir. La créature s’est tournée vers lui et il a pu voir ses grands yeux rouges, mais elle s’est aussitôt protégé les yeux et s’est précipitée dans les fourrés. Quand Ubirajara et Pacaccini ont enquêté, ils ont découvert que ce lieu était tout proche de la ferme de Eurico et Oralina de Freitas. Si ces témoignages sont véridiques, il y avait encore des survivants trois et quatre mois plus tard, mais nul ne sait ce qu’ils sont devenus. Il n’est pas sans intérêt de signaler que, dans cette période, on a vu beaucoup d’ovnis dans la région…

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COPYRIGHT GILDAS BOURDAIS - Septembre 2009
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Suite de l’article dans la seconde partie : « Varginha. D’importants témoignages médicaux »

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(1) Dr Roger K. Leir, Des Extraterrestres capturés à Varginha au Brésil (Le Mercure Dauphinois, 2005)
(2) Sur le crash de Roswell, voir le livre de Gildas Bourdais,
Le crash de Roswell (JMG Editions - Le Temps Présent 2009).

LE BLOG UFOLOGIQUE DE GILDAS BOURDAIS

16 janv. 2010

BD : INTERVIEW DE PHILIPPE AUGER - O.V.N.I L'AFFAIRE VARGINHA



Philippe Auger
, vous venez de publier chez Ankama Editions, un ouvrage très original intitulé O.V.N.I - L'AFFAIRE VARGINHA. Pouvez-vous nous dire dans un premier temps quel est le but d'un tel livre ? Comment ce projet a-t-il vu le jour ?

Philippe Auger : C'est RUN (l'auteur de Mutafukaz chez Ankama) qui m'a proposé de chercher des histoires d'Ovnis assez intéressantes pour être adaptée en BD. Il s'intéresse, lui aussi, au phénomène. Par la suite j'ai réuni tout un tas de faits divers et d'histoires puis j'ai sélectionné l'affaire Varginha car c'est un récit très riche, faisant intervenir beaucoup de personnages : Pompiers, militaires, civils, policiers, et même un chirurgien. Toute la société est là...



L'adaptation sous forme de BD, d'un des cas les plus marquants de l'ufologie moderne est une première en France. Le style graphique (proche du manga en noir et blanc), accentue encore plus, le réalisme du sujet. A partir de quel moment vous-êtes-vous rendu compte que ce style graphique était le support idéal pour ce type de récit ?

P.A : Je voulais un dessin très réaliste pour accentuer le côté "documentaire", je me suis donc servi de beaucoup de documents photos. Le livre fait 160 pages avec un rythme manga. C'est-à-dire qu'une scène peut s'étaler sur 15 pages. L'ensemble à un rendu hybride entre le comic-manga franco-belge.



L'intêret de votre livre, c'est qu'il se divise également en deux parties. La première comprend le récit proprement dit et la seconde, un dossier spécifique sur le phénomène OVNI. Pouvez-vous nous dire quel est le but d'un tel découpage ?
P.A : En donnant à lire un fait divers sur les OVNIs, il me semblait intéressant d'offrir aux lecteurs un panorama plus large, j'ai donc réalisé un dossier à la fin du récit qui est là pour nourrir un peu les questionnements et faire découvrir aux néophytes que le sujet est à la fois très riche et très complexe.




Quels ont été, pour vous, les documents de référence sur l'affaire Varginha pour cette adaptation en BD ?


P.A : Je me suis basé sur le livre du docteur Roger K. Leir " Des Extraterrestres capturés à Varginha au Brésil - Le nouveau Roswell " et des émissions de radio Ici et Maintenant avec Gildas Bourdais. Il y a également beaucoup de sites Internet sur cette affaire.



Dans la seconde partie de votre ouvrage consacrée au phénomène OVNI, vous abordez (de façon intelligente), les différentes théories qui tentent d'expliquer l'origine de ce phénomène. Une large part est donnée d'ailleurs à l'hypothèse GAÏA, qui reste assez marginale dans le monde de l'ufologie. Pouvez-vous nous dire pour quelle raison, vous avez choisi d'aborder largement cette théorie
?

P.A : Personnellement c'est une théorie qui me séduit beaucoup, même si elle a beaucoup de lacunes. Je ne suis pas certain que les soucoupes soient réellement pilotées par des aliens, je pense que le phénomène Ovni s'adapte aux époques qu'il traverse. Mais rien n'est encore tranché sur la question.



Concernant maintenant cette affaire "fantastique", à tous points de vue, de Varginha, quel est pour vous, l'élément le plus incroyable
?


P.A : Le plus incroyable reste sans doute le témoignage du chirurgien qui affirme avoir opéré une réduction de fracture à la jambe d'un petit alien. Pour moi c'est lui le point central du récit.

Dans votre ouvrage, vous abordez également, la politique du secret qui s'est mise en place au sein des gouvernements. Pensez-vous (comme c'est le cas notamment de Stephen Bassett aux Etats-Unis), qu'il y aura prochainement une divulgation à l'échelle mondiale ?

P.A : Non, il n'y aura pas de divulgation car la plupart des états-majors n'ont que faire des petits hommes verts. Ils n'ont pas de secrets à garder car ils n'ont même pas récolté d'informations sur le sujet ! Excepté bien entendu les Etats-Unis et la Russie. Pour divulguer il faudrait d'abord savoir ce que c'est exactement.



Vos lecteurs (moi y compris), espèrent maintenant que vous allez sortir dans le même esprit que ce premier volume, d'autres titres abordant le phénomène OVNI où les phénomènes paranormaux. Qu'en est-il ?
P.A : Pour l'instant, il n'y a pas de projet BD concernant une autre histoire d'OVNI, en revanche il serait intéressant de traiter d'autres sujets ésotériques ou paranormaux comme les NDE par exemple.
Pouvez-vous nous dire si vous avez d'autres projets dans la BD où l'écriture ?
P.A : Je finalise un dossier en ce moment même, il s'agit de ma prochaine BD " Psycho Boy " qui traitera des implants de biopuces et de pouvoirs paranormaux !
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Interview faite par Internet en janvier 2010
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25 déc. 2009

LIVRES : INTERVIEW D'AXEL MAZUER POUR SON OUVRAGE : SHÔNINKI - L'AUTHENTIQUE MANUEL DES NINJA



Axel Mazuer, tu viens de traduire (du Japonais), pour le compte des Editions Albin Michel (Collections Spiritualités Vivantes), SHONINKI - l'authentique manuel des Ninja de Natori Masazumi. Tout d'abord, je remarque, comme il est inscrit sur la couverture, que c'est la première fois que paraît en Français une traduction de ce manuel. Selon toi, pourquoi a-t-il fallu attendre autant de temps pour qu'un éditeur daigne s'intéresser à ce type de sujet ?

Axel Mazuer : Parce que personne n'avait osé le leur proposer jusqu'à maintenant !
En l'occurrence, la question que je me pose serait plutôt : " Comment se fait-il qu'il ait fallu attendre autant de temps avant que quelqu'un ne se décide à travailler sur un tel texte, alors que la demande est très forte depuis longtemps ? "
Lorsque j'ai présenté mon manuscrit chez Albin Michel, ils ont été immédiatement enthousiasmés, mais ils ont eux aussi été sidérés d'apprendre que personne n'ait jamais eu l'idée de lancer plus tôt un tel projet concernant les classiques japonais de la tradition ninja.
Côté éditeur, je pense que, jusqu'à maintenant, beaucoup ne connaissaient pas encore ce texte, et ne pouvait donc avoir l'idée d'en publier une traduction française.
Côté auteur, le fait que le texte original soit écrit en japonais ancien (c'est un manuel écrit en 1881), et qu'il soit relativement difficile d'en trouver un fac-similé, ou même seulement une version en japonais moderne, a dû rebuter bien du monde !
Enfin, des deux côtés (auteurs potentiels comme éditeurs), d'autres y ont peut-être déjà vaguement pensé, mais n'ont pas voulu prendre le risque de s'investir dans un travail de traduction ou de publier un livre sur un sujet aussi spécifique, craignant qu'il ne touche qu'un public restreint et ne se vende mal...
Il s'agit donc bien d'une grande première au niveau national (je n'ose dire mondial !)

La nature occupe une place importante dans l'enseignement du shinobi (ninja), peux-tu nous en dire plus ?

A.M : D'une façon générale, la nature a toujours été une grande inspiratrice des arts martiaux.
De fait, on peut se rendre compte que les shinobi avaient une grande connaissance des plantes (pour se nourrir, préparer des remèdes ou des poisons), de nombreuses techniques pour se fondre dans la nature afin de "disparaître", ou pour survivre et se déplacer en milieu "hostile".
On trouve aussi dans le ninjutsu des mouvements et des techniques inspirés par les animaux (la "marche du renard", ou encore une façon de se cacher dans les arbres en imitant le tanuki).
Dans le cas du ninjutsu, cela vient en grande partie du fait que les premières communautés ninja sont nées puis se sont développées au sein de régions très sauvages du Japon, dans les montagnes et les forêts aux alentours du lac Biwa. Mais il s'agit aussi d'une philosophie et d'un état d'esprit global qui va au-delà de la technique : le ninja ne doit pas seulement se fondre physiquement dans son environnement, mais véritablement rechercher à "faire corps" avec la nature, à s'adapter pour être en harmonie avec l'univers.
D'où l'importance accordée par les ninja au "principe des cinq éléments", d'inspiration taoïste.

Un schéma illustrant " le principe des cinq éléments " ou " Gogyo "


Est-ce que tu peux nous rappeler la différence entre un guerrier samouraï et un guerrier ninja ?

A.M : Le ninja est l'antithèse du samouraï !
Le samouraï est un guerrier bien intégré dans la société, né au sein d'une famille noble attachée au service du pouvoir en place, représenté par l'Empereur.
Il se bat pour l'honneur et par devoir. Il est tenu par une discipline très rigoureuse, que formalise le Bushido (le code d'honneur des guerriers) : droiture, courage, sincérité. Il ne peut mentir ou "ruser". Il doit affronter son adversaire de façon la plus directe possible, la plus loyale, dans le respect des règles et des traditions, et ne jamais s'enfuir devant lui. Sans cela, le samouraï est déshonoré, et doit se suicider rituellement (le fameux seppuku).
A l'origine, le ninja est un marginal, rejeté de la société ou qui a préféré s'en exclure volontairement. Même lorsque, plus tard, les clans ninja se sont mis au service de seigneurs, ils n'en ont pas moins continué à être considérés comme des hinin ("non-humains"), des parias. Il se bat ou pour sa survie ou par intérêt.
N'ayant pas d'honneur, le ninja n'est donc pas tenu de respecter le Bushido ou les règles établies. Ce qui fait qu'il était recruté (dans la plus grande discrétion), pour des missions que l'on ne pouvait pas, par nature, confier à un samouraï : l'espionnage, le vol ou l'assassinat ; ou que le ninja pouvait "tricher" et recourir à toutes les armes, toutes les méthodes, toutes les ruses.
C'est un peu comme la différence qu'il peut y avoir entre un soldat de l'armée régulière et un "barbouze".
Une autre métaphore que je trouve assez parlante veut que, si l'on compare les guerres du Japon féodal à une pièce de théâtre, les samouraïs étaient les acteurs principaux, et les ninja étaient les metteurs en scène travaillant en coulisse.


En guise d'introduction, tu expliques que dans le Japon Féodal, les ninja ou shinobi, étaient des agents employés pour des missions d'espionnage, d'infiltration et de guérilla. Mais au fil des pages, je me rends compte qu'ils n'étaient pas que de vulgaires mercenaires ou assassins comme on le percevait dans les pays Occidentaux. Qu'en penses-tu ?

A.M : C'est tout à fait vrai !
Bien sûr, il ne faut pas édulcorer la réalité : les ninja étaient aussi des mercenaires et des assassins, mais le fait qu'ils ne respectaient pas les lois ou le code d'honneur classique des samouraïs ne signifie aucunement qu'ils ne possédaient pas du tout de valeurs ou de morale.
On peut voir que l'auteur du "Shôninki" fait assez vite la distinction entre les voleurs (nusubito), qu'il traite "d'habiles minables", et les vrais shinobi (ninja). Dans un autre grand classique du ninjutsu, le "Basenshukai", on retrouve une idée similaire, voulant qu'agir techniquement comme un ninja ne suffit pas pour en être un.
Il ne faudrait pas croire non plus que le ninja ne s'occupait systématiquement que de missions clandestines ou violentes : il pouvait parfois être engagé comme "garde du corps", pour protéger un seigneur et son château.
Et loin d'être un adepte de la "manière forte " à tout va, le shinobi était plutôt un individu observateur, ingénieux, subtil et agile.
Dans le "Shôninki", il y a même un chapitre explicitement titré "L'art de ne pas briser les individus", expliquant que "détruire un homme éloigne du but vers lequel on tend".
On peut donc finalement considérer que, comme toute autre voie martiale, le ninjutsu peut aussi se révéler, à sa façon, être un do (une voie spirituelle).



Takamatsu Toshitsugu (un des derniers ninjas authentiques, mort en 1972), qui exécute un mûdra : Le quatrième des 9 " Kuji-Kiri ".


Ce qui m'a surpris également, c'est l'apport ésotérique et spirituel que l'on trouve dans ce type d'enseignement avec l'application de formules magiques pour arriver à ses fins. Peux-tu nous en dire plus ?

A.M : Le ninjutsu s'est développé dans un contexte philosophique particulier, où se rencontrent plusieurs courants spirituels, aussi bien chinois que japonais, classiques ou plus "hérétiques" : bouddhisme zen ou "ésotérique" (shingon, tendaï), taoïsme, shintoïsme, tantrisme...
Il résulte de ce mélange une tradition très spécifique au ninjutsu, possédant sa philosophie et sa spiritualité propres. Celle-ci possédait aussi un enseignement ésotérique (le ninpo mikkyo) dans lequel on retrouvait un ensemble d'éléments "magiques" hérités des diverses traditions évoquées ci-dessus, telles que les formules talismaniques à porter sur soi pour aller au combat, montrées dans cet ouvrage.
Cet enseignement comprenait aussi tout un ensemble de gestes magiques (mûdras), accompagnés de sons ou de formules magiques (mantras), et notamment les fameux " kuji-kiri ", un enchaînement précis de neuf façons d'entrelacer les doigts. Il y avait d'autres mûdras qui devaient aider le ninja dans telle ou telle circonstance, comme par exemple un sortilège destiné à lui permettre de mieux voir dans l'obscurité.
La tradition populaire créditait aussi le ninja de divers pouvoirs "surnaturels" : devenir invisible, voler, marcher sur l'eau ou au plafond, commander aux animaux ou aux éléments, etc... Il y a naturellement une bonne partie d'exagérations dans ces rumeurs (d'ailleurs encouragées par les ninja eux-mêmes, pour augmenter leur prestige !), dont l'origine s'explique également par l'usage de trucs de prestidigitation ou d'outils spéciaux pour accomplir ce genre d'exploits (telles que les "griffes-de-main" pour grimper au mur).
Mais d'un autre côté, il semble aussi que les ninja étaient déjà très avancés dans le domaine des "sciences de l'esprit", comme la psychosomatique ou la visualisation, et qu'ils essayaient de développer de véritables pouvoirs psychiques, comme l'hypnotisme (saimin-jutsu), ou la prémonition.

Et un mûdra pour aider à mieux voir dans la nuit : Ankokutoushijutsu


Est-il vrai que des femmes pouvaient être également shinobi ?

A.M : Oui c'est exact.
Il y a d'ailleurs un terme spécifique pour cela d'ailleurs : Kunoichi ou onna-shinobi (à ne surtout pas confondre avec shinobi-onna, " femme cachée ", qui désigne une maîtresse ou une prostituée !). Quoiqu'en français, on pourrait tout simplement dire une ninja ou une shinobi.
C'est encore un bon exemple de distinction entre ninja et samouraï, et de toute la marge qu'il y avait entre eux et les usages habituels de la société japonaise "classique". On connaît bien quelques exemples de femmes s'étant illustrées comme guerrières, mais en général, au Japon, les rôles des hommes et des femmes étaient bien distinctes, de façon assez sexiste, d'où une différence dans l'éducation des uns et des autres, dès le début.
Pas chez les ninja. Filles et garçons étaient éduqués de la même façon pour devenir shinobi; même s'il pouvait y avoir quelques adaptations techniques pour les femmes, permettant de mettre en valeur certaines de leurs qualités spécifiques dans le domaine de l'espionnage, comme l'usage de la séductrion.
On se méfiait beaucoup moins d'elles lorsqu'elles étaient en mission.


Penses-tu qu'aujourd'hui, les préceptes du shinobi peuvent être appliqués dans notre société moderne et dramatiquement matérialiste ?

A.M : Dans une certaine mesure, je pense que oui.
Comme enseignements stratégiques, les principes du ninjutsu sont toujours aussi valables et actuels dans leurs grandes lignes que ceux de " l'art de la gerre " de Sun-Tzu " ou du " Traité des cinq roues " de Miyamoto Musashi peuvent l'être.
Pour les préceptes spirituels, qui relèvent par moment du Bouddhisme, ils sont communs à beaucoup de philosophies d'origine orientale qui connaissent un bel essor de nos jours : distinguer " Connaissance " et " Principe " (distinguer Apparence et Essence, le paraître et l'être), se libérer de l'Ego ou des passions violentes pour atteindre l'Eveil etc...

C'est ce qui fait la force et l'intérêt de ce texte !

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Interview faite par Internet en octobre 2009
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3 déc. 2009

CRYPTOZOOLOGIE : INTERVIEW DE PHILIPPE COUDRAY - GUIDE DES ANIMAUX CACHES - TRAITE DE CRYPTOZOOLOGIE


Philippe Coudray, vous venez de publier aux Editions du Mont, un très bel ouvrage intitulé Guide des animaux cachés - Traité de Cryptozoologie. Pouvez-vous nous dire dans un premier temps quel est le but d'un tel livre ? Comment vous êtes-vous intéressé à ce domaine qu'est la Cryptozoologie ?

Philippe Coudray : Au départ, on écrit toujours un livre pour soi-même, afin de fabriquer celui qu'on rêverait de trouver en libraire. Je me suis intéressé à la cryptozoologie le jour où mon frère m'a offert un livre de Robert Hutchison racontant une expédition yéti des années 80. J'ai ensuite cherché tous les ouvrages disponibles sur le sujet pour en savoir plus, et j'ai découvert, stupéfiait, que le yéti n'est que la pointe de l'iceberg... Les connaissances sont denses, mais éparpillées dans de nombreux ouvrages, ne présentant presque jamais de cartes. J'avais envie d'y voir plus clair. Ce livre a été fait dans ce but. J'y associe aussi le désir d'une vulgarisation du sujet afin de voir apparaître de nouveaux chercheurs.

Railalomena - Copyright P.Coudray


Ce qui me surprend le plus dans votre ouvrage, c'est la multiplicité de la présence de ces animaux cachés sur pratiquement chaque continent. Quel a été votre critère de sélection pour inclure (ou pas), ces animaux dans votre guide ?

P.C : En effet, chaque forêt primaire contient son animal caché. Cette multiplicité reflète l'étendue de notre ignorance, et l'étendue de la connaissance de la nature par les indigènes. J'ai éliminé très peu d'animaux, dans un souci d'exhaustivité : Seulement ceux pour lesquels les croyances superstitieuses se mélangent trop à des observations réelles, ce qui donne des animaux invraisemblables, comme le Chupacabra d'Amérique du Sud, qui doit correspondre à un être de type Bigfoot mais que certains décrivent comme sautant de toits en toits avec des ailes de chauves-souris, ou l'animal observé en Australie qui nage avec ses oreilles, à mon avis, une confusion avec le Bunyip, sorte de phoque marsupial qui lui, fait partie de mon livre.

Tête de Bigfoot - Copyright P.Coudray

L'intérêt de vôtre livre, c'est qu'il est parfaitement accessible au non-initié, c'est-à-dire à quelqu'un qui n'a jamais lu un livre de Cryptozoologie. Cela faisait-il partie du cahier des charges pour la création de ce guide ?

P.C : Oui, je pense que, sauf quand on parle de physique quantique, on peut être clair en parlant de tout. Ainsi, ce livre, qui servira d'aide-mémoire aux initiés, peut s'adresser aussi aux enfants. Le but est de créer de nouvelles vocations chez les jeunes pour assurer la continuité de la recherche.

Pour les 150 espèces d'animaux et d'hominidés, dont vous parlez, on trouve autant d'illustrations, vraiment très réussies, dont vous êtes l'auteur. A partir, de quel document, vous êtes-vous inspiré ?

P.C : Pour la plupart, il n'existe pas de photos. J'ai donc pris le risque d'une part d'interprétation personnelle, à partir des descriptions des témoins. Cependant, les "cryptides" sont mieux connus. : Ceux qui sont des animaux phéhistoriques survivants, comme le Moa, ceux qui ont disparu mais sont toujours observés, comme le Thylacine ou le grand pingouin, ou l'homme sauvage d'Asie Centrale dont on possède les photos du cadavre congelé découvert par Bernard Heuvelmans. Dans les autres cas, il s'agit uniquement de descriptions.

Empreinte d'Homme sauvage - Copyright P.Coudray

Pour chaque espèce, on trouve également dans votre guide, un système de localisation par carte géographique. Ce qui permet un répérage plus aisé et immédiat sur la Planète. Quel est pour vous le continent qui contient le plus d'espèces dites "inconnues" ?

P.C : J'ai passé beaucoup de temps à réaliser les cartes, car beaucoup de noms de rivières ou de régions ont changé ou sont introuvables. Je tenais beaucoup à cette localisation géographique visuelle. Je dirais que l'Afrique centrale est peut-être la région la plus riche, mais que l'Asie contient le plus d'hommes sauvages d'espèces distinctes. Nous manquons toutefois d'informations concernant l'Amérque du Sud.

Teh-lma - Copyright P.Coudray



Je remarque aussi qu'un même animal peut prendre plusieurs noms différents, selon les témoignages de plusieurs tribus d'une même région. Pensez-vous que le nombre d'animaux peut-être alors considérablement réduits, compte tenu de ce facteur important ?

P.C : Il est en effet possible que certains cryptides puissent être réunis en un seul, quand les noms différents s'accompagnent de descriptions peu précises donc différentes. Ainsi, les nombreux nains velus d'Afrique ne sont peut-être qu'une seule espèce. Toutefois, il a existé de nombreux espèces d'Australopithèques en Afrique. Il y a plusieurs types de chimpanzés et de gorilles, il y a le bonobo... Donc il peut aussi y avoir plusieurs espèces de nains velus. Seule leur découverte pourra trancher. On retrouve le même problème pour les "dinosaures d'Afrique". Globalement je ne pense pas que ce facteur réduirait considérablement le nombre d'espèces.

Lion forestier - Copyright P.Coudray

Pensez-vous qu'il existe en France (compte tenu de la désertification de certaines régions depuis de nombreuses années), des espèces dites "inconnues ou disparues" ?

P.C : Contrairement à l'Amérique du Nord qui contient d'immenses forêts, tout le territoire français est quadrillé de routes, autoroutes, clôtures... Il reste très peu de forêts originelles. Toutefois, des hommes sauvages de type Asie Centrale ont été décrits jusqu'à une époque récente dans les Alpes et les Pyrénées. A cause de l'exode rurale et du retour des friches, il est possible qu'il y ait un retour dans les Alpes, au même titre que le loup. Des témoignages très récents vont dans ce sens (2001, frontière de l'Italie et de la France). Et dans les Pyrénées françaises pourraient contenir une population relique très réduite, mais cela reste vraiment à démontrer ! De plus le ver à pattes autrichien pourrait exister aussi dans les grottes des Pyrénées. Des varans ont été décrits dans les Pyrénées, au sud de Lourdes, jusqu'à la fin du XIXe siècle. Enfin, les côtes marines françaises peuvent être le théâtre d'apparitions inattendues. Il ne faut négliger aucune piste !
De tous les animaux dont vous parlez dans votre livre, quel a été celui pour lequel vous avez eu une tendresse particulière ?

P.C : Je suis particulièrement sensible aux hominidés, et peut-être attiré particulièrement vers les nains velus du Mozambique, à la toison rousse et la démarche élégante, de mignons petits bipèdes !


Oucoumar - Copyright P.Coudray

Pensez-vous que toutes ces espèces inconnues sont en danger, compte tenu de la pollution à outrance, et de la destruction par l'homme, des habitats naturels ?

P.C : Oui, beaucoup sont en danger. Toutefois, les grandes forêts d'Amérique du Nord, qui abritent le Bigfoot, ont des chances de perdurer. Il en est de même de la plupart des forêts de montagnes, difficilement accessibles et peu praticables pour la culture. La biodiversité sera sauvée par les montagnes !


Petit Yéti Himalayen - Copyright P.Coudray

C'est anecdotique, mais j'ai vu que la Région Languedoc-Roussillon, avait soutenu, la réalisation de votre ouvrage. Quand on sait que le monde scientifique voit d'un très mauvais oeil ce domaine majeur qu'est la Cryptozoologie, comment expliquez-vous qu'une institution ai pu soutenir la parution de votre guide ?

P.C : Je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer les personnes de la Région Languedoc-Roussillon qui ont soutenu l'ouvrage. C'est la région des Editions du Mont. J'habite Bordeaux. On peut trouver dans les institutions, et même dans le monde scientifique des esprits ouverts, c'est finalement une question de personnes.
Pouvez-vous nous dire si vous avez d'autres projets dans le même domaine ?

P.C : Je souhaite que ce livre se vendra suffisamment pour générer des rééditions tous les trois ou quatre ans, que je mettrai à profit pour y inclure les nouvelles découvertes éventuelles. Par ailleurs, j'ai l'intention de continuer les voyages en Colombie Britannique à la recherche du mystèrieux Bigfoot, qui s'est manifesté en 2008 autour de notre camp par de violents coups de bâtons contre les trons d'arbres. Je suis convaincu que le Bigfoot n'est pas rare et que des pièges optiques finiront par le photographier.

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Interview faite par Internet en Novembre 2009
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BD : DEDICACES 2009 / PARTIE VIII

Seulement pour le plaisir des yeux

(pour les amateurs du 9ème art - et tous les autres également)